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July 21, 2010

July 20, 2010 - L'Orient le jour - Le discours de Nasrallah reste la cible des attaques du 14 Mars

Dans les milieux du 14 Mars on continuait hier à commenter négativement le discours tenu vendredi dernier par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au sujet du Tribunal spécial pour le Liban.


Le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, a affirmé « ne pas comprendre » la position de Hassan Nasrallah à l'égard du TSL. « Pourquoi donc a-t-il peur si le Hezbollah n'est pas impliqué (dans les assassinats) ? Pourquoi est-il aussi certain que l'acte d'accusation va atteindre le Hezbollah ? » s'est-il interrogé.
« L'innocent ne cède ni à la peur ni à la nervosité. Au contraire, s'il existe la moindre présomption de son innocence, c'est le TSL qui est en mesure de démontrer sa non-implication », a ajouté M. Eddé.
Commentant les propos attribués au général Michel Aoun appelant le Hezbollah à faire face à un scénario-catastrophe associant Israël et une partie des chrétiens, M. Eddé a souligné qu'il s'agissait des déclarations « les plus dangereuses jamais tenues par un homme politique ». « S'agirait-il d'inviter le Hezbollah à envahir à nouveau Beyrouth, mais cette fois-ci dans sa partie chrétienne ? » s'est-il interrogé.
« Ce que le général Aoun n'a pu obtenir par la politique et les élections, il veut l'obtenir par la force des armes de ses alliés », a estimé M. Eddé, conseillant au Hezbollah de « ne pas trop compter sur la vision stratégique de Aoun », car l'expérience de ce dernier en matière de stratégies et de guerres « n'est guère très encourageante ».
L'ancien député Samir Frangié a estimé, pour sa part, que les propos du secrétaire général du Hezbollah constituent « l'équivalent d'un acte de décès de l'accord de Doha ».
Assurant que le Premier ministre, Saad Hariri, n'interviendra pas dans l'acte d'accusation, M. Frangié a souligné que le traitement par le Hezbollah de la question du Tribunal international est erroné et exagérément amplifié.
Pour l'ancien député, « la seule issue qui s'offre à ce parti pour sortir de l'impasse dans laquelle il se trouve est de revenir à l'idée de l'État car son projet ne réussira pas au Liban ».
Le député Joseph Maalouf (Zahlé) a dénoncé « le discours accusateur de trahison utilisé par la partie adverse et qui constitue une autocondamnation ». M. Maalouf s'est dit « pleinement confiant dans le TSL, dirigé par des personnes compétentes et notamment le procureur général ». « Leur action se situe au-delà de toutes les considérations politiciennes et de toutes les accusations portées contre elles », a-t-il dit.
Enfin, l'ancien député Camille Ziadé, reçu par le chef du Bloc du Futur, Fouad Siniora, a souligné que les propos de Hassan Nasrallah constituent « une politisation inacceptable du TSL ».

La contre-attaque du Hezbollah
Face au tollé soulevé au sein du 14 Mars par le discours de Hassan Nasrallah, le Hezbollah a mené hier une contre-attaque en règle, confiant à quatre de ses responsables de répliquer aux propos tenus par leurs adversaires.
Le ministre de l'Agriculture, Hussein Hajj Hassan, s'est chargé de répondre à son collègue Kataëb des Affaires sociales, Sélim Sayegh, qui avait sévèrement critiqué les propos du secrétaire général du Hezb sur l'existence au Liban d'un « environnement propice » aux espions d'Israël.
« Il est honteux pour nous d'avoir au sein du gouvernement un ministre qui dénature un discours ou qui ne le comprend pas tout à fait », affirme M. Hajj Hassan dans un communiqué. Selon lui, « cet environnement propice n'a rien à voir avec les communautés, mais ce sont les prises de position politiques laxistes qui le favorisent ».
De son côté, le député Hussein Moussaoui a répondu aux critiques lancées par le vice-président de la Chambre, Farid Makari, affirmant que les propos tenus par Hassan Nasrallah sont le véritable obstacle face à la discorde.
Un autre député du Hezbollah, Bilal Farhat, a été chargé de répliquer à la réaction particulièrement virulente de son collègue de Tripoli, Mohammad Kabbara, qui avait notamment souligné que la nervosité du discours de Hassan Nasrallah ne prouvait pas son innocence, mais, au contraire, la mettait en doute.
M. Farhat a retourné l'accusation, affirmant que c'est M. Kabbara qui fait preuve de « nervosité », au point de « croire que sayyed Nasrallah a besoin de ce qu'il a appelé une preuve d'innocence ».
Enfin, le député Ali Mokdad a répondu en vrac aux parlementaires membres du Courant du futur, estimant que ces derniers ne font que répéter la même rengaine accusant le Hezb de faire peur aux gens et de les traiter d'espions.

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