Les modifications du climat seraient bien plus rapides qu'on ne l'a pensé initialement. Au Liban comme dans d'autres pays dépendant de la neige pour le renouvellement de leurs ressources hydrauliques, il faudra penser à adopter une infrastructure adaptée à un climat plus extrême, et à développer la recherche sur l'eau et le climat, surtout dans les montagnes. Voici quelques-unes des principales recommandations de John Pomeroy, grand spécialiste canadien en ressources hydrauliques et changement climatique, professeur et directeur du Centre pour l'hydrologie et les glaces à l'Université de Saskatchewan.
L'expert donnait récemment une conférence organisée par l'AUT en collaboration avec l'ambassade du Canada, placée sous le patronage du ministre de l'Énergie et des Ressources hydrauliques Gebran Bassil, qui était présent, et en présence de l'ambassadrice du Canada Hilary Childs-Adams, ainsi que de plusieurs députés et personnalités de Jbeil.
L'expert donnait récemment une conférence organisée par l'AUT en collaboration avec l'ambassade du Canada, placée sous le patronage du ministre de l'Énergie et des Ressources hydrauliques Gebran Bassil, qui était présent, et en présence de l'ambassadrice du Canada Hilary Childs-Adams, ainsi que de plusieurs députés et personnalités de Jbeil.
Le prestigieux spécialiste s'est lancé dans un exposé sur les changements climatiques à travers le temps, pour aboutir aux récents bouleversements constatés depuis le XXe siècle, plus particulièrement depuis les années 70. Un nombre de graphes qu'il a présentés montrent une modification abrupte de la courbe à partir des dernières décennies du siècle passé (augmentation des températures, fonte des glaciers...). Il a précisé que les tendances des précipitations mondiales ne montrent pas que le monde sera plus sec ou pas, surtout que la quantité d'eau sur la planète reste la même, mais prouve surtout que certaines zones seront plus sèches et d'autres plus humides.
John Pomeroy a rappelé que la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère a atteint 380 particules par million (ppm) et qu'elle a augmenté de deux ppm par année depuis 1950. Tous les efforts, a-t-il dit, n'ont servi à rien parce que la consommation de carburants fossiles était continuellement en hausse. D'un autre côté, les simulations faites par les ordinateurs les plus performants du monde montrent des scénarios plus ou moins optimistes. Le spécialiste pense que les conséquences du dernier sommet des Nations unies pour le changement climatique à Cancún, au Mexique, fin 2010, n'auront pas permis de prendre les « décisions difficiles » qui fassent prévaloir un scénario équilibré. Le scénario le plus probable, selon lui, serait celui de l'augmentation de la fréquence des conditions climatiques extrêmes comme les pluies diluviennes ou les longues sécheresses.
Les recherches qu'il cite font état de certaines réalités très inquiétantes comme le fait que les océans ont quasiment perdu la moitié de leur capacité à absorber le CO2 en dix ans, ou que la fonte des glaciers de l'Antarctique serait inéluctable à terme, même si on arrête les émissions de CO2 de manière définitive aujourd'hui. Toujours selon certains modèles, les températures au Moyen-Orient pourraient grimper de 4,5 à 5°, ce qui est bien plus élevé que les prévisions du Groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique (GIEC), la plus haute autorité mondiale en la matière. Pour le Liban, cela pourrait se traduire par une baisse des précipitations de trois quarts au courant du XXIe siècle par rapport aux moyennes du XXe...
En ce qui concerne l'alimentation en eau, le Liban serait le plus affecté par la perte de l'enneigement avec la hausse des températures, a-t-il estimé, puisque la fonte des neiges permet l'alimentation des nappes phréatiques en eau en été. Faisant le parallèle avec le changement climatique, c'est le timing de la chute de neige puis de la fonte qui pourrait se modifier et bouleverser les habitudes, d'où la nécessité d'une infrastructure adaptée à la nécessité du stockage d'eau, a souligné le professeur canadien.
Bassil évoque « les vrais défis »
Le parrain de l'événement, le ministre Bassil, a lui aussi prononcé un mot dans lequel il insiste sur l'importance de procéder sans plus tarder à une politique de gestion durable de l'eau au Liban. Il a souligné que le changement climatique n'est pas le seul défi auquel le Liban fait face, mais bien plutôt la vétusté et l'inexistence de certaines infrastructures ainsi que la mauvaise gestion. Il a précisé que son ministère a préparé une stratégie de l'eau qu'il espère faire passer en Conseil des ministres « afin que le Liban puisse profiter d'une ressource qui existe, mais qui est mal gérée ».
« Je ne suis pas du tout inquiet concernant les défis politiques à venir, a-t-il poursuivi. Ils tomberont un à un. Les vrais défis sont ceux qui nous attendent dans le cadre de ces dossiers. »
Pour sa part, Mme Childs-Adams a beaucoup parlé du cas canadien, où l'abondance de l'eau a été prise pour argent comptant durant des dizaines d'années avant que la nécessité d'une véritable gestion ne se fasse sentir.
Enfin, Hala Honein, présidente de l'AUT, a mis l'accent sur l'impact négatif de l'homme sur la nature, plaidant pour un plus grand rôle de la science et des scientifiques dans les prises de décision.
John Pomeroy a rappelé que la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère a atteint 380 particules par million (ppm) et qu'elle a augmenté de deux ppm par année depuis 1950. Tous les efforts, a-t-il dit, n'ont servi à rien parce que la consommation de carburants fossiles était continuellement en hausse. D'un autre côté, les simulations faites par les ordinateurs les plus performants du monde montrent des scénarios plus ou moins optimistes. Le spécialiste pense que les conséquences du dernier sommet des Nations unies pour le changement climatique à Cancún, au Mexique, fin 2010, n'auront pas permis de prendre les « décisions difficiles » qui fassent prévaloir un scénario équilibré. Le scénario le plus probable, selon lui, serait celui de l'augmentation de la fréquence des conditions climatiques extrêmes comme les pluies diluviennes ou les longues sécheresses.
Les recherches qu'il cite font état de certaines réalités très inquiétantes comme le fait que les océans ont quasiment perdu la moitié de leur capacité à absorber le CO2 en dix ans, ou que la fonte des glaciers de l'Antarctique serait inéluctable à terme, même si on arrête les émissions de CO2 de manière définitive aujourd'hui. Toujours selon certains modèles, les températures au Moyen-Orient pourraient grimper de 4,5 à 5°, ce qui est bien plus élevé que les prévisions du Groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique (GIEC), la plus haute autorité mondiale en la matière. Pour le Liban, cela pourrait se traduire par une baisse des précipitations de trois quarts au courant du XXIe siècle par rapport aux moyennes du XXe...
En ce qui concerne l'alimentation en eau, le Liban serait le plus affecté par la perte de l'enneigement avec la hausse des températures, a-t-il estimé, puisque la fonte des neiges permet l'alimentation des nappes phréatiques en eau en été. Faisant le parallèle avec le changement climatique, c'est le timing de la chute de neige puis de la fonte qui pourrait se modifier et bouleverser les habitudes, d'où la nécessité d'une infrastructure adaptée à la nécessité du stockage d'eau, a souligné le professeur canadien.
Bassil évoque « les vrais défis »
Le parrain de l'événement, le ministre Bassil, a lui aussi prononcé un mot dans lequel il insiste sur l'importance de procéder sans plus tarder à une politique de gestion durable de l'eau au Liban. Il a souligné que le changement climatique n'est pas le seul défi auquel le Liban fait face, mais bien plutôt la vétusté et l'inexistence de certaines infrastructures ainsi que la mauvaise gestion. Il a précisé que son ministère a préparé une stratégie de l'eau qu'il espère faire passer en Conseil des ministres « afin que le Liban puisse profiter d'une ressource qui existe, mais qui est mal gérée ».
« Je ne suis pas du tout inquiet concernant les défis politiques à venir, a-t-il poursuivi. Ils tomberont un à un. Les vrais défis sont ceux qui nous attendent dans le cadre de ces dossiers. »
Pour sa part, Mme Childs-Adams a beaucoup parlé du cas canadien, où l'abondance de l'eau a été prise pour argent comptant durant des dizaines d'années avant que la nécessité d'une véritable gestion ne se fasse sentir.
Enfin, Hala Honein, présidente de l'AUT, a mis l'accent sur l'impact négatif de l'homme sur la nature, plaidant pour un plus grand rôle de la science et des scientifiques dans les prises de décision.
S.B.

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