Quatre ans après des combats entre l'armée libanaise et des islamistes qui ont rasé le camp palestinien de Nahr el Bared (nord), les habitants désespèrent de se voir remettre un jour de nouveaux logis. Une centaine de résidents ont il y a quelques semaines reçu les clés de nouveaux logis mais pour les autres, l'attente se fait longue et la perspective incertaine.
Lancée en 2009, la reconstruction du camp traîne en raison notamment du manque de fonds. L'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNWRA) a fourni des logements provisoires aux habitants: des conteneurs. "Cette vie n'est même pas digne des animaux", lance Abou Alaa, vendeur
ambulant de sucreries.
Ce sexagénaire compte les jours et les nuits, rêvant de vivre enfin dans un appartement décent et non pas dans un conteneur qui est "un frigo l'hiver et une fournaise l'été".
"La vie est difficile. Ces 'logements' sont collés les uns aux autres. Nous sommes envahis par les rats et les mouches en raison des déchets qui nous entourent", explique-t-il d'un air de dégoût. "Il n'y a pas d'endroits pour que les enfants puissent jouer ou étudier, ni d'intimité pour les couples", regrette de son côté Hana Hatem, assistante sociale de Nahr el Bared.
"Ajoutez à cela le chômage et l'absence d'espoir et vous aurez comme résultat une augmentation des tares sociales, sans compter les problèmes psychologiques", ajoute-t-elle. L'éducation est l'un des principaux soucis, les cours étant également dispensés dans des conteneurs où les enfants grelottent en hiver et suent à grosses gouttes l'été. "Beaucoup s'évanouissent ou ont le nez qui coule", souligne Mme Hatem.
La grande majorité des réfugiés palestiniens, estimés à moins de 300.000 au Liban, vivent déjà dans des conditions misérables dans 12 camps surpeuplés considérés comme des poudrières en raison de la présence de groupuscules extrémistes.
A l'été 2007, plus de 400 personnes, dont 168 soldats, avaient été tués lors des combats à Nahr el Bared entre l'armée et le groupuscule islamiste Fatah al-Islam.
Les 31.000 habitants de Nahr el Bared ont connu alors un deuxième exil, après celui de 1948 lors de la création de l'Etat d'Israël. Au départ, certaines familles avaient été même contraintes de vivre dans des garages ou chez des parents dans le camp Baddaoui proche, ou entassées dans une minuscule chambre louée alors qu'elles avaient perdu tous leurs biens. Nahr el Bared était une plateforme commerciale prospère dans le nord du Liban.
Au vu de la progression de la reconstruction, entreprise par l'UNRWA en partenariat avec l'Etat libanais et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), il est improbable qu'elle se termine en 2012 comme s'était fixée l'agence.
En avril dernier, l'UNRWA a remis à une centaine de familles une partie du premier lot des habitations et commerces, de nouveaux appartements fraîchement peints contrastant avec les maisons d'autrefois pauvres et construites d'une façon anarchique.
En septembre prochain, le premier lot sera remis en entier pour loger 400 familles des 6.000 qui constituent l'ensemble des habitants de Nahr el Bared, mais il restera sept autres à livrer. En visite à Beyrouth la semaine dernière, le commissaire général de l'UNRWA, Filippo Grandi a affirmé, que l'agence avait besoin encore de "207 millions de dollars pour terminer la reconstruction, dont 80 millions d'urgence".
La reconstruction a pour objectif de transformer Nahr el Bared en "camp modèle" où l'Etat libanais serait présent pour la première fois. Selon un pacte entre Palestiniens et Libanais, l'armée n'entre pas dans les camps palestiniens qui assurent leur propre sécurité. La tâche ne sera pas facile, les réfugiés se plaignant traditionnellement du contrôle renforcé et des barrages de l'armée autour des camps. Un officier de l'armée accompagnait l'AFP dans sa tournée à l'intérieur du camp.
Mais c'est le côté humanitaire qui préoccupe surtout. "Une telle situation crée des problèmes sociaux et favorise l'extrémisme", résume Fadi Badr, un responsable palestinien du camp.
ambulant de sucreries.
Ce sexagénaire compte les jours et les nuits, rêvant de vivre enfin dans un appartement décent et non pas dans un conteneur qui est "un frigo l'hiver et une fournaise l'été".
"La vie est difficile. Ces 'logements' sont collés les uns aux autres. Nous sommes envahis par les rats et les mouches en raison des déchets qui nous entourent", explique-t-il d'un air de dégoût. "Il n'y a pas d'endroits pour que les enfants puissent jouer ou étudier, ni d'intimité pour les couples", regrette de son côté Hana Hatem, assistante sociale de Nahr el Bared.
"Ajoutez à cela le chômage et l'absence d'espoir et vous aurez comme résultat une augmentation des tares sociales, sans compter les problèmes psychologiques", ajoute-t-elle. L'éducation est l'un des principaux soucis, les cours étant également dispensés dans des conteneurs où les enfants grelottent en hiver et suent à grosses gouttes l'été. "Beaucoup s'évanouissent ou ont le nez qui coule", souligne Mme Hatem.
La grande majorité des réfugiés palestiniens, estimés à moins de 300.000 au Liban, vivent déjà dans des conditions misérables dans 12 camps surpeuplés considérés comme des poudrières en raison de la présence de groupuscules extrémistes.
A l'été 2007, plus de 400 personnes, dont 168 soldats, avaient été tués lors des combats à Nahr el Bared entre l'armée et le groupuscule islamiste Fatah al-Islam.
Les 31.000 habitants de Nahr el Bared ont connu alors un deuxième exil, après celui de 1948 lors de la création de l'Etat d'Israël. Au départ, certaines familles avaient été même contraintes de vivre dans des garages ou chez des parents dans le camp Baddaoui proche, ou entassées dans une minuscule chambre louée alors qu'elles avaient perdu tous leurs biens. Nahr el Bared était une plateforme commerciale prospère dans le nord du Liban.
Au vu de la progression de la reconstruction, entreprise par l'UNRWA en partenariat avec l'Etat libanais et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), il est improbable qu'elle se termine en 2012 comme s'était fixée l'agence.
En avril dernier, l'UNRWA a remis à une centaine de familles une partie du premier lot des habitations et commerces, de nouveaux appartements fraîchement peints contrastant avec les maisons d'autrefois pauvres et construites d'une façon anarchique.
En septembre prochain, le premier lot sera remis en entier pour loger 400 familles des 6.000 qui constituent l'ensemble des habitants de Nahr el Bared, mais il restera sept autres à livrer. En visite à Beyrouth la semaine dernière, le commissaire général de l'UNRWA, Filippo Grandi a affirmé, que l'agence avait besoin encore de "207 millions de dollars pour terminer la reconstruction, dont 80 millions d'urgence".
La reconstruction a pour objectif de transformer Nahr el Bared en "camp modèle" où l'Etat libanais serait présent pour la première fois. Selon un pacte entre Palestiniens et Libanais, l'armée n'entre pas dans les camps palestiniens qui assurent leur propre sécurité. La tâche ne sera pas facile, les réfugiés se plaignant traditionnellement du contrôle renforcé et des barrages de l'armée autour des camps. Un officier de l'armée accompagnait l'AFP dans sa tournée à l'intérieur du camp.
Mais c'est le côté humanitaire qui préoccupe surtout. "Une telle situation crée des problèmes sociaux et favorise l'extrémisme", résume Fadi Badr, un responsable palestinien du camp.

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