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June 24, 2011

L'Orient le jour - L’ONU adopte un code de conduite envers la main-d’œuvre domestique au Liban, June 24, 2011

Par Anne-Marie El-HAGE | vendredi, juin 24, 2011
Vue de la conférence de presse sur le code de conduite, à la Maison des Nations unies.
Vue de la conférence de presse sur le code de conduite, à la Maison des Nations unies.

Le bureau des Nations unies au Liban a lancé hier, lors d’une conférence de presse à la Maison de l’ONU, un code de conduite pour son personnel employant une main-d’œuvre domestique.
Les 3 418 employés des différentes agences des Nations unies au Liban, qu’ils soient libanais ou étrangers, sont tenus de respecter un code de conduite qui protège les droits de la main-d’œuvre domestique. Selon ce code de conduite comportant 21 clauses, l’employée de maison doit avoir au moins 18 ans, elle doit être traitée avec dignité, respect et sans discrimination. Elle doit être employée sur base d’un contrat écrit, en conformité avec le contrat unifié officiel, qui doit lui être clairement expliqué. L’employée de maison doit aussi être autorisée à garder ses papiers officiels, son passeport, ses permis de séjour et de travail, et son contrat de travail. Elle doit recevoir un salaire mensuel équitable, moyennant un reçu qu’elle signera. Elle doit aussi avoir le plein contrôle de son salaire.
L’employée de maison ne doit pas travailler plus d’une moyenne de 10 heures par jour entrecoupées de pauses. En cas de travail supplémentaire, elle doit avoir des compensations financières. Elle a droit à un repos quotidien de 8 heures d’affilée et un repos hebdomadaire de 24 heures au moins. Elle doit avoir une chambre individuelle, si elle est logée au domicile de son employeur, gratuite, bien aérée et meublée, ayant accès à des sanitaires et lui offrant l’intimité nécessaire.
L’employée de maison doit aussi bénéficier d’au moins trois repas équilibrés par jour, qui ne sont pas en contradiction avec ses convictions religieuses et culturelles. Elle ne doit pas être forcée d’effectuer des tâches dangereuses ou qui ne sont pas conformes à son contrat. Elle doit avoir la liberté de mouvement et ne doit pas être enfermée. Elle doit aussi être protégée de tout harcèlement sexuel, abus ou violence. Enfin, l’employée de maison doit avoir une assurance médicale, doit bénéficier de congés maladie et d’un congé annuel payé. Elle doit pouvoir communiquer avec sa famille, ses amis, l’ambassade de son pays, ainsi qu’avec des associations qui lui portent assistance en cas de conflit avec ses employeurs.
L’événement s’est déroulé avec la participation du coordinateur résident des Nations unies au Liban, Robert Watkins, de l’ambassadeur des Philippines, Gilberto Asuque, du directeur régional adjoint de l’Organisation internationale du travail (ILO), Maurizio Bussi, du représentant régional du haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, Fateh Azzam, et du directeur régional du centre d’information des Nations unies (UNIC), Baha’ el-Kousi.
« Ce code de conduite est la preuve de l’engagement des Nations unies dans le processus de l’amélioration des conditions des employées de maison au Liban », a expliqué Baha’ el-Kousi. Un pas, certes. Mais un pas qui a pour objectif « de pousser d’autres institutions ou organisations à adopter, elles aussi, un code de conduite », a-t-il dit. Robert Watkins a estimé, pour sa part, qu’en encourageant son personnel à adopter un comportement qui se situe dans les standards internationaux, la famille onusienne « montre l’exemple au Liban ». Il a surtout espéré « que le nouveau gouvernement adoptera rapidement la législation sur la main-d’œuvre domestique, car aucune loi locale ne protège les employées de maison ».
De son côté, l’ambassadeur des Philippines Gilberto Asuque a émis le souhait que cette initiative, avec l’aide des médias, influence les décideurs locaux et les pousse à adopter le projet de législation qui protégerait la main-d’œuvre domestique. « La relation entre l’employeur et l’employée de maison serait régulée par une loi et ne dépendrait plus du bon vouloir de l’employeur », a-t-il conclu.


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