Les réactions à la condamnation, samedi, du général Fayez Karam se sont poursuivies hier encore. Nabil Nicolas, député du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, a ainsi relevé « dix points qui sont en contradiction avec le code de procédure pénale dans le verdict émis à l’encontre » du général Karam « tant au niveau de l’arrestation qu’au niveau du contact du détenu avec sa famille ». « Le service des renseignements (SR) des Forces de sécurité intérieure (FSI) n’a pas le droit d’interférer dans ces affaires », a-t-il ajouté dans une interview accordée à la chaîne al-Jadeed. « Nous allons de ce fait procéder à un pourvoi en cassation », a-t-il affirmé, soulignant que le verdict (deux ans de prison avec travaux forcés) est « irréel et subjectif, puisqu’il s’est fondé sur un service illégal, à savoir la branche de renseignements des FSI ».
« Nous avons été surpris par le verdict, parce que s’il (le général Karam) était un agent, la durée de prison aurait été plus longue », a confié M. Nicolas, estimant que le général Karam aurait dû être innocenté, « mais en raison des ingérences, il a été jugé à deux ans de prison, sachant que des pressions ont été exercées pour maintenir le jugement ». « Nous rejetons ce verdict qui vise à préserver la réputation du SR des FSI », a-t-il affirmé.
M. Nicolas a fait remarquer par ailleurs que « l’intimité » du général Karam « n’a pas été respectée lors de son arrestation ». De plus, « on n’a pas demandé aux médecins s’il a été victime de torture », a-t-il poursuivi, notant que la question a été limitée à « l’état de son cœur ». « Avait-on l’intention de laisser Karam périr en prison pour confirmer les accusations de collaboration portées contre lui ? s’est demandé M. Nicolas. Pourquoi les enregistrements ont-ils été détruits par le SR des FSI ? Pourquoi cette contradiction en déclarant tantôt qu’il n’y a pas d’enregistrements et tantôt que ceux-ci existent, mais qu’ils ont été détruits au bout de quinze jours ? »
Soulignant qu’aucun tribunal dans le monde « ne fonde son verdict sur une enquête préliminaire », M. Nicolas a enfin constaté qu’« à travers l’affaire de Fayez Karam, on essaie de nuire au Courant patriotique libre (CPL) ».
De son côté, le ministre de la Culture, Gaby Layoun, a noté que « des développements douteux sont survenus dans le jugement du général Karam, soulignant que la branche des renseignements des FSI a pris en charge l’affaire alors qu’elle n’a pas encore été légalisée, d’autant qu’elle est partie prenante dans l’affaire ».
Dans une interview accordée à la chaîne télévisée OTV, M. Layoun a indiqué que « d’autres lacunes ont été enregistrées au cours de l’enquête et qui nous poussent à dire que le jugement du général Karam est politisé ». Il a enfin noté que « l’acquittement du général Karam est une incrimination des SR des FSI ».
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