En théorie, la crise des
journaliers d’Électricité du Liban a été réglée, mais dans la pratique, une
certaine incertitude a plané durant la journée d’hier au sujet de cette
affaire. Les journaliers d’EDL, rappelle-t-on, ont observé une grève,
accompagnée de sit-in et d’occupation des locaux de l’office, pendant près de
90 jours, afin d’obtenir leur inscription au cadre et le versement de leurs
salaires des mois de mai et de juin.
Un accord a finalement été conclu à la fin de la semaine dernière, prévoyant
l’organisation d’un concours en vue de leur titularisation et le versement des
salaires. Et c’est sur base de cet accord, conclu avec l’État que les
journaliers devaient mettre fin à leur mouvement de protestation. Sauf que,
dans la journée d’hier, les contestataires se sont rassemblés dans la salle
d’EDL réservée aux clients, à Mar Mikhaël, à Beyrouth, afin de protester contre
le non-paiement de leurs salaires qui devaient être versés hier, conformément
aux termes de l’accord. Les salaires devraient être payés par les trois
sociétés privées, chargées par le ministre de l’Énergie et de l’Eau de prendre
en charge la collecte des montants des factures d’électricité. Les représentants
des journaliers ont vivement dénoncé le retard intervenu dans le paiement des
émoluments. Ils ont menacé de recourir à nouveau à l’escalade si le versement
ne se fait pas aujourd’hui, mardi.
Il reste qu’un problème est apparu hier sur ce plan : les trois sociétés
privées susmentionnées ont indiqué hier qu’elles n’étaient pas concernées outre
mesure par les termes de l’accord conclu entre l’État et les journaliers,
soulignant qu’en tout état de cause, elles ne paieront les salaires que lorsque
les journaliers signeront les contrats d’embauche aux conditions des
entreprises. Cette attitude a été vivement dénoncée par le président de la
Fédération des syndicats des chauffeurs de taxi, Bassam Tleiss, qui a accusé
les responsables de ces trois entreprises de « louvoyer » et de se
livrer à des manœuvres « alors que le versement des arriérés de salaires
n’est nullement lié à la signature des contrats ». M. Tleiss a demandé
dans ce cadre aux journaliers de patienter 24 ou 48 heures.
Notons sur ce plan qu’en dépit du rassemblement organisé hier dans l’une des
salles d’EDL, les employés de l’office ont réintégré leurs bureaux de Mar
Mikhaël après avoir été contraints de déménager, sous la pression, au siège de
la centrale de Zouk Mikaël, après la décision prise par le conseil
d’administration d’EDL de considérer que l’office est « fermé » du
fait de l’occupation des locaux de Mar Mikhaël. Les bureaux des employés ont
été rouverts hier matin sous la supervision des forces de l’ordre, permettant ainsi
une reprise partielle du travail.
Signalons, pour conclure, que le député Mohammad Kabbani, membre du bloc du
Futur, a souligné hier que « les responsables auraient mieux fait de
régler cette affaire il y a deux mois, en faisant preuve d’ouverture d’esprit
et de rationalité, ce qui aurait économisé au pays une longue crise politique
et sociale ».
http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/772192/Les_journaliers_d'EDL_attendent_le_versement_de_leurs_salaires.html
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