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August 4, 2012

L'orient le jour - Siniora : L’expulsion des Syriens est due aux pressions de Damas sur le cabinet, August 4 2012


L’ancien Premier ministre et chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a reçu hier l’ambassadrice de l’Union européenne Angelina Eichhorst en présence des députés Marwan Hamadé, Fouad el-Saad, Ammar Houri, Bassem Chab et Ghazi Youssef. Il a ensuite reçu le représentant du secrétaire général de l’ONU au Liban, Derek Plumbley, en présence des députés Hamad, Saad, Houry, Chab, Youssef et Machnouk, ainsi que de l’ancien ministre Mohammad Chatah. Dans les deux rencontres, il a été essentiellement question du rapatriement des 14 Syriens, violemment condamné par Siniora et d’ailleurs par Plumbley qui a rappelé que la position de l’ONU est claire : aucune personne menacée de mort dans son pays ne doit y être renvoyée.
De son côté, Fouad Siniora s’est adressé à la presse et il a précisé avoir lui-même demandé à l’ambassadrice de l’Union européenne et au représentant du secrétaire général des Nations unies de venir le voir pour parler de cette démarche, qui constitue, selon lui, une première dangereuse, accomplie par le gouvernement à un moment où la situation en Syrie est instable et où les droits de l’homme n’y sont pas protégés. Dans ce contexte, la démarche du gouvernement de renvoyer chez eux 14 Syriens, indépendamment des accusations portées contre eux, suscite l’inquiétude, d’autant que le gouvernement a dû agir de la sorte à cause des pressions exercées sur lui par les autorités en Syrie, et cette démarche peut être le prélude à d’autres extraditions du même genre. « J’ai donc demandé à l’Union européenne et à l’ONU d’adresser au gouvernement libanais un message fort pour éviter qu’une telle démarche puisse se reproduire », a déclaré Siniora.
En réponse à une question, Siniora a affirmé que c’est le gouvernement libanais qui porte la responsabilité d’une telle décision, d’autant qu’il a commencé par dire qu’il n’est pas au courant de l’extradition des 14 Syriens, avant de couvrir cette décision qui a dû être motivée par une demande expresse des autorités syriennes adressée au directeur général de la Sûreté générale. Tout en précisant ne pas avoir des détails sur la façon dont les pressions syriennes ont été exercées sur le Liban, Siniora a insisté sur le fait que c’est le gouvernement qui est responsable de la décision, d’autant que le Liban a signé une convention internationale sur la remis des personnes en 2000 et il est tenu d’en respecter les dispositions. Cette convention a un pouvoir supranational qui dépasse les accords bilatéraux signés entre le Liban et la Syrie.
Il a répété que l’affaire ne touche pas le directeur de la Sûreté générale seul, mais le général Ibrahim et le gouvernement également, qui, en couvrant Ibrahim, est devenu responsable de la décision. Il a réitéré la revendication de son camp au sujet de la démission du gouvernement qui nuit, selon lui, à la réputation du Liban et aux Libanais en général. Il a enfin affirmé que l’opposition continuera à demander des comptes au gouvernement, surtout que l’affaire est grave et montre que le Liban ne respecte pas ses engagements internationaux.

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