The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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June 22, 2011

L'Orient le jour - L’ambassadeur iranien serait-il à l’origine de l’interdiction du film « Green Days » ?, June 22, 2011

La décision d’interdire la projection du film iranien Green Days, dans le cadre du Festival international du film de Beyrouth, a suscité un vif émoi dans les milieux intellectuels et de la société civile. Cette mesure augure (très) mal de la politique que le nouveau gouvernement pourrait être tenté de suivre en matière de liberté d’expression. Il est particulièrement alarmant, compte tenu de la composition du cabinet Mikati, que la nouvelle équipe de l’exécutif entame sa mission par une attitude répressive au plan culturel et artistique.
Le film de Hana Makhmalbaf, un documentaire sur la « révolution verte » de 2009 en Iran, avait été interdit une première fois en octobre 2010 à l’occasion de la visite à Beyrouth du président Ahmadinejad.
La projection de ce film avait été récemment autorisée à titre exceptionnel dans le cadre du Festival international, mais deux jours avant le début de cet événement cinématographique – qui s’ouvre demain, jeudi – la présidente du festival, Colette Naufal, a été informée par la Sûreté générale que le film a été de nouveau interdit.
La question est de savoir quelle est l’autorité qui a pris cette nouvelle décision, et à quelle date, en l’occurrence avant la formation du cabinet Mikati – donc à l’ombre du gouvernement sortant – ou après, sachant qu’une telle décision est en principe du ressort soit du ministre de l’Intérieur, soit du ministre de l’Information. Selon diverses sources dignes de foi, le ministre sortant de l’Intérieur, Ziyad Baroud, n’était pas au courant de cette mesure. Quant au ministre sortant de l’Information, Tarek Mitri, il avait été approché par l’ambassadeur d’Iran, Ghadanfar Rokn Abadi, qui lui avait demandé d’interdire la projection du film en question. M. Mitri avait alors courtoisement rejeté la démarche de l’ambassadeur, arguant du fait qu’en définitive, les opposants iraniens – dont le point de vue est reflété dans le documentaire – sont tout aussi iraniens que les loyalistes et que de ce fait, d’un point de vue purement culturel, il ne serait pas opportun d’interdire une production artistique iranienne.
Est-ce à dire que l’ambassadeur iranien aurait finalement réussi à « convaincre » la nouvelle équipe au pouvoir d’interdire le film ? Aurait-il agi à cette fin auprès du ministre de l’Intérieur, du ministre de l’Information, ou de la Sûreté générale ? L’Orient-Le Jour a tenté d’entrer en contact avec les nouveaux ministres de l’Intérieur, Marwan Charbel, et de l’Information, Walid Daouk, afin de tirer au clair la question, mais en vain.
Autre question qui se posait hier : la SG aurait-elle mis à profit la phase transitoire de la passation des pouvoirs afin de prendre elle-même l’initiative d’interdire le film, sachant que nul n’ignore que le Hezbollah bénéficie d’une influence certaine au sein de la Sûreté générale ?

Journalistes contre la violence stigmatise
Dans l’attente que des réponses claires soient apportées à ces interrogations, plusieurs voix se sont élevées hier pour stigmatiser l’interdiction du film.
L’organisation Journalistes contre la violence a ainsi publié un communiqué dans lequel elle s’est élevée contre « la décision de la Sûreté générale d’interdire le film Green Days ». « Cette mesure illustre le fait que la Sûreté générale accorde désormais la priorité à la wilayat el-faqih au détriment des considérations libanaises, souligne Journalistes contre la violence. Cela revient à réprimer la liberté d’expression et à exercer un terrorisme moral et intellectuel, à l’instar de ce qui se pratique en Iran, de sorte que le rôle culturel de Beyrouth serait sapé, tout comme la révolution islamique a sapé le rôle avant-gardiste de Téhéran. »
Journalistes contre la violence a par ailleurs condamné la déclaration du ministre de l’Information sur « l’autocensure » et les limites qui devraient être imposées à la liberté d’expression.
Signalons, enfin, que l’association Maharat a également stigmatisé la décision d’interdire le film iranien.


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