L'avocat de Hannibal Kadhafi, Akram Azoury, a annoncé hier dans un communiqué avoir suspendu sa mission en raison du dysfonctionnement dont pâtit le système judiciaire selon lui.
Le fils du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, incarcéré depuis le 14 décembre 2014, est accusé d'avoir caché des informations sur la disparition, en 1978, de l'ancien président du Conseil supérieur chiite, l'imam Moussa Sadr. Hannibal Kadhafi, qui avait été enlevé en Syrie à la fin de l'année dernière et relâché sur la route internationale de Baalbeck-Homs, avait ensuite été remis à une patrouille des FSI, avant d'être déféré devant le juge d'instruction.
« Alors que l'enquête s'est arrêtée, accomplir tout acte de défense de mon client Hannibal Kadhafi est devenu impossible », a souligné M. Azoury, estimant que poursuivre la défense « contribue à créditer et légitimer la détention arbitraire de M. Kadhafi ».
Le communiqué indique toutefois que M. Azoury reprendra la défense de son client « aussitôt que le dysfonctionnement aura été corrigé et que la justice aura repris un cours régulier ».
Interrogé par L'Orient-Le Jour sur ce qu'il entend par « dysfonctionnement », l'avocat a fait valoir que Hannibal Kadhafi a été arrêté alors qu'il n'était pas poursuivi par la justice. « Après avoir été enlevé, mon client a été remis au juge d'instruction, sachant que celui-ci était dessaisi de l'affaire de l'imam Moussa Sadr depuis 2008 », a-t-il déploré. « Hannibal Kadhafi a été arrêté alors qu'il n'était pas recherché par la justice, et son ravisseur (l'ancien député Hassan Yaacoub) a été remis en liberté », s'est insurgé l'avocat, se demandant : « Comment la victime d'un rapt est-elle mise en détention alors que son ravisseur est libre ? »
Comme il l'avait par ailleurs fait en 2007, lors du procès des quatre généraux (Jamil Sayyed, Ali Hajj, Moustapha Hamdane et Raymond Azar), M. Azoury vient de porter plainte auprès du Comité de la détention arbitraire relevant de l'Onu parce que, a-t-il souligné, « la détention de Hannibal Kadhafi n'est conforme ni à la loi nationale ni à la Charte des droits de l'homme des Nations unies que le Liban doit respecter ». Il espère par là obtenir une sentence de l'instance internationale condamnant l'État libanais.
La réponse de Chadi Hussein, avocat de la famille de l'imam Moussa Sadr, n'a pas tardé. « Il semble que mon confrère Akram Azoury maîtrise le donquichottisme. Il tente de leurrer l'opinion publique en prétendant que son client n'a pas été interrogé depuis des mois, feignant ainsi d'ignorer que l'ancienne avocate de Hannibal Kadhafi avait demandé le transfert du procès devant une autre juridiction et que lui-même avait présenté un recours pour vice de forme, ce qui a empêché que son client soit interrogé », a affirmé M. Hussein dans un communiqué.
Source & Link : L'orient le jour
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