Des milliers de personnes ont disparu pendant la guerre du Liban. Leur sort reste inconnu. Dans le cadre du projet « Fus'hat amal » *, nous publions le portrait de l'un d'eux.
Mon nom est Khalil. Avant que la guerre n'éclate, je vivais à Dékouané avec ma femme et nos cinq enfants. Je travaillais dans une station de service, à proximité de la maison. J'étais chargé de la comptabilité et de l'administration. J'aimais beaucoup mon travail.
Les tensions dans la région grandissaient. Je savais que nous ne pourrions pas rester très longtemps dans ce pays. Je préparais notre départ pour l'Allemagne, où je voulais installer ma famille.
Mais la situation s'est très vite détériorée. Le 12 août 1976, les combattants ont fui par les montagnes tandis que les civils ont été évacués vers Beyrouth-Ouest. C'était le chaos. Nous étions des milliers de personnes à tenter de monter sur les camions affrétés pour nous évacuer. Mais le nombre de véhicules était largement insuffisant pour transporter tout le monde. Les gens s'entassaient, essayant de garder près d'eux leurs enfants dont ils craignaient de se séparer. Ma femme, Tamam, tenait notre fille Silvana, âgée de 6 mois, dans ses bras. Nos quatre autres enfants, âgés de 3 à 7 ans, se serraient contre moi, tentant de rester debout au milieu de la grande bousculade. Mais les gens continuaient à monter dans les camions. C'est à peine si nous pouvions respirer. Ce jour-là, plusieurs enfants sont morts de suffocation. Au nombre desquels mon fils Wissam, alors âgé de 3 ans, et ma fille Sawsan, âgée de 5 ans.
Notre cauchemar devait prendre fin au niveau du musée, dernier barrage avant d'arriver à Beyrouth-Ouest. Une fois ce barrage atteint, des hommes armés nous ont fait descendre des camions, mettant les hommes d'un côté, les femmes et les enfants d'un autre. Mon nom est Khalil Menchaoui. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.
* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch. Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.
Mon nom est Khalil. Avant que la guerre n'éclate, je vivais à Dékouané avec ma femme et nos cinq enfants. Je travaillais dans une station de service, à proximité de la maison. J'étais chargé de la comptabilité et de l'administration. J'aimais beaucoup mon travail.
Les tensions dans la région grandissaient. Je savais que nous ne pourrions pas rester très longtemps dans ce pays. Je préparais notre départ pour l'Allemagne, où je voulais installer ma famille.
Mais la situation s'est très vite détériorée. Le 12 août 1976, les combattants ont fui par les montagnes tandis que les civils ont été évacués vers Beyrouth-Ouest. C'était le chaos. Nous étions des milliers de personnes à tenter de monter sur les camions affrétés pour nous évacuer. Mais le nombre de véhicules était largement insuffisant pour transporter tout le monde. Les gens s'entassaient, essayant de garder près d'eux leurs enfants dont ils craignaient de se séparer. Ma femme, Tamam, tenait notre fille Silvana, âgée de 6 mois, dans ses bras. Nos quatre autres enfants, âgés de 3 à 7 ans, se serraient contre moi, tentant de rester debout au milieu de la grande bousculade. Mais les gens continuaient à monter dans les camions. C'est à peine si nous pouvions respirer. Ce jour-là, plusieurs enfants sont morts de suffocation. Au nombre desquels mon fils Wissam, alors âgé de 3 ans, et ma fille Sawsan, âgée de 5 ans.
Notre cauchemar devait prendre fin au niveau du musée, dernier barrage avant d'arriver à Beyrouth-Ouest. Une fois ce barrage atteint, des hommes armés nous ont fait descendre des camions, mettant les hommes d'un côté, les femmes et les enfants d'un autre. Mon nom est Khalil Menchaoui. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.
* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch. Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.
Source & Link : L'orient le jour
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