Des milliers de personnes ont disparu pendant la guerre du Liban. Leur sort reste inconnu. Dans le cadre du projet « Fus'hat Amal »*, nous publions l'histoire de l'une d'elles.
Ce jour-là, nous avions quitté Azounieh, dans le caza de Aley, en fin de matinée pour nous rendre à Beyrouth.
J'étais accompagné de Farid et Aymane, mes deux amis d'enfance avec lesquels j'avais partagé les moments les plus heureux de ma vie. Dans la voiture, nous discutions de nos projets pour l'avenir. Nous imaginions avec beaucoup d'humour ce que nous serions dans vingt ans. Je ne savais pas de quoi l'avenir serait fait, mais cela n'avait aucune importance. Ce jour-là, il n'y avait que le présent qui comptait pour moi et la femme que j'allais épouser dans quelques jours. J'étais d'ailleurs en route pour inviter mon oncle et mon cousin aux festivités.
Farid avait pris sa voiture pour récupérer sa mère et ses sœurs qui devaient venir passer le week-end prochain au village. Aymane, lui, ne voulait surtout pas rater une occasion de passer du temps avec nous. Il avait donc décidé de nous accompagner. Nous étions à mille lieues de penser que notre joyeuse escapade se terminerait si tragiquement. Nous ne sommes pas allés au-delà du barrage de Bhamdoun.
Ghaleb, le frère de Farid qui était alors chef de la station de police de Bourj Hammoud, a fait de son mieux pour nous retrouver. Il a découvert la voiture de son frère, abandonnée à Beyrouth, près d'un centre du commandement de l'une des milices qui combattaient durant la guerre. Malgré tous les efforts qu'il a déployés, nos familles n'ont jamais su ce qu'il nous est arrivé.
Nous avons disparu tous les trois un matin de juin 1982, quelques jours seulement avant mes noces. Je suis Chahine Imad, mes amis Farid Koukach et Aymane Slim. Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.
* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch. Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.
Ce jour-là, nous avions quitté Azounieh, dans le caza de Aley, en fin de matinée pour nous rendre à Beyrouth.
J'étais accompagné de Farid et Aymane, mes deux amis d'enfance avec lesquels j'avais partagé les moments les plus heureux de ma vie. Dans la voiture, nous discutions de nos projets pour l'avenir. Nous imaginions avec beaucoup d'humour ce que nous serions dans vingt ans. Je ne savais pas de quoi l'avenir serait fait, mais cela n'avait aucune importance. Ce jour-là, il n'y avait que le présent qui comptait pour moi et la femme que j'allais épouser dans quelques jours. J'étais d'ailleurs en route pour inviter mon oncle et mon cousin aux festivités.
Farid avait pris sa voiture pour récupérer sa mère et ses sœurs qui devaient venir passer le week-end prochain au village. Aymane, lui, ne voulait surtout pas rater une occasion de passer du temps avec nous. Il avait donc décidé de nous accompagner. Nous étions à mille lieues de penser que notre joyeuse escapade se terminerait si tragiquement. Nous ne sommes pas allés au-delà du barrage de Bhamdoun.
Ghaleb, le frère de Farid qui était alors chef de la station de police de Bourj Hammoud, a fait de son mieux pour nous retrouver. Il a découvert la voiture de son frère, abandonnée à Beyrouth, près d'un centre du commandement de l'une des milices qui combattaient durant la guerre. Malgré tous les efforts qu'il a déployés, nos familles n'ont jamais su ce qu'il nous est arrivé.
Nous avons disparu tous les trois un matin de juin 1982, quelques jours seulement avant mes noces. Je suis Chahine Imad, mes amis Farid Koukach et Aymane Slim. Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.
* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch. Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.
Source & Link : L'orient le jour
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