Les mains vides
Par Anne-Marie El-HAGE | 28/01/2012
CITOYEN GROGNON C’est avec tambour et trompette que nos chers ministres de l’Intérieur et de la Santé se sont rendus à la prison de Roumieh, en ce début d’année. Flanqués des plus hauts responsables sécuritaires, des élus les plus à la page dans les affaires liées aux droits de l’homme et de la presse, bien entendu.
Pour constater de leurs propres yeux les conditions désastreuses de détention des prisonniers. Pour toucher de près la grande misère des malades, livrés à eux-mêmes, sans médecins et sans soins, et la profonde détresse des mineurs, enfermés des mois durant, dans l’attente d’un jugement. Pour comprendre l’injustice et la négligence qui caractérisent le système carcéral libanais dans son ensemble, à savoir l’extrême lenteur des procédures judiciaires, le clientélisme ambiant, le manque de qualification du personnel carcéral et la promiscuité des prisonniers entassés dans des cellules mal aérées, dans des conditions d’hygiène repoussantes. Pour ne citer que ces quelques points parmi tant d’autres.
Quoi de plus naturel pour un homme politique que de faire son devoir ? Donc de bien connaître son dossier et les éléments qui le constituent, et de chercher des solutions aux problèmes qui entravent son bon fonctionnement ?
À part que cette visite à Roumieh frôle le voyeurisme et ressemble fort à de la poudre aux yeux, à l’heure où la pourriture du système carcéral libanais n’est plus un secret pour personne, pour avoir été au cœur d’un matraquage médiatique de longue haleine.
Sans compter que c’est les mains vides que les officiels ont rendu visite aux prisonniers. Entraînant la déception générale, non seulement des détenus, mais de leurs familles et des associations qui tentent de leur apporter un quelconque soutien. Sans médicaments, ni équipements, ni personnel médical, ni même la moindre proposition d’amélioration, voire de changement. À part les quelques traditionnelles condamnations d’usage qui caractérisent la classe politique locale, dans son ensemble.
Sans la moindre allusion à la réforme du système carcéral, entamée sur base d’un plan quinquennal en 2008, avec l’assistance technique de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc). Et qui aurait déjà dû être à sa phase finale, pour s’achever en 2012.
Une réforme qui consiste notamment dans l’amélioration des conditions de détention dans l’ensemble des prisons du pays et dans le transfert de l’autorité des prisons du ministère de l’Intérieur au ministère de la Justice. Mais qui semble ne devoir jamais voir le jour, tant elle a pris du retard.
Y a qu’à constater l’absence criante du ministre de la Justice à Roumieh, le jour de cette fameuse visite officielle...
Pour constater de leurs propres yeux les conditions désastreuses de détention des prisonniers. Pour toucher de près la grande misère des malades, livrés à eux-mêmes, sans médecins et sans soins, et la profonde détresse des mineurs, enfermés des mois durant, dans l’attente d’un jugement. Pour comprendre l’injustice et la négligence qui caractérisent le système carcéral libanais dans son ensemble, à savoir l’extrême lenteur des procédures judiciaires, le clientélisme ambiant, le manque de qualification du personnel carcéral et la promiscuité des prisonniers entassés dans des cellules mal aérées, dans des conditions d’hygiène repoussantes. Pour ne citer que ces quelques points parmi tant d’autres.
Quoi de plus naturel pour un homme politique que de faire son devoir ? Donc de bien connaître son dossier et les éléments qui le constituent, et de chercher des solutions aux problèmes qui entravent son bon fonctionnement ?
À part que cette visite à Roumieh frôle le voyeurisme et ressemble fort à de la poudre aux yeux, à l’heure où la pourriture du système carcéral libanais n’est plus un secret pour personne, pour avoir été au cœur d’un matraquage médiatique de longue haleine.
Sans compter que c’est les mains vides que les officiels ont rendu visite aux prisonniers. Entraînant la déception générale, non seulement des détenus, mais de leurs familles et des associations qui tentent de leur apporter un quelconque soutien. Sans médicaments, ni équipements, ni personnel médical, ni même la moindre proposition d’amélioration, voire de changement. À part les quelques traditionnelles condamnations d’usage qui caractérisent la classe politique locale, dans son ensemble.
Sans la moindre allusion à la réforme du système carcéral, entamée sur base d’un plan quinquennal en 2008, avec l’assistance technique de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc). Et qui aurait déjà dû être à sa phase finale, pour s’achever en 2012.
Une réforme qui consiste notamment dans l’amélioration des conditions de détention dans l’ensemble des prisons du pays et dans le transfert de l’autorité des prisons du ministère de l’Intérieur au ministère de la Justice. Mais qui semble ne devoir jamais voir le jour, tant elle a pris du retard.
Y a qu’à constater l’absence criante du ministre de la Justice à Roumieh, le jour de cette fameuse visite officielle...
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