L'Association des femmes arabes de la presse et de la communication (Afacom) a réuni de nombreux universitaires, hauts fonctionnaires français et internationaux, ainsi que des responsables d'ONG humanitaires autour d'un petit déjeuner organisé en l'honneur de Kamel Mehanna, président-fondateur de l'association Amel, qui a donné une conférence sur le thème suivant : « Crise des réfugiés : pratiques innovantes et perspectives de la société civile au Liban. »
La réunion, qui s'est tenue en présence de l'ambassadeur du Liban à l'Unesco, Khalil Karam, et du chargé d'affaires de l'ambassade du Liban à Paris, Ghady Khoury, a eu lieu mardi dernier au siège du Sénat à Paris.
Zeina Tibi, présidente de l'Afacom, a présenté l'orateur – candidat au prix Nobel de la Paix – et les réalisations de l'association Amel, en rappelant « l'engagement de celle-ci en faveur des causes humanitaires ainsi que son dévouement pour les nécessiteux et les réfugiés, sans distinction de religion ou de nationalité ».
Zeina Tibi a notamment déclaré : « Dans ce Liban qui a connu tant de drames et tant d'affrontements horribles, vous avez choisi l'action humanitaire plutôt que la kalachnikov. Vous et l'association Amel êtes l'exemple de cette société civile libanaise qui résiste tant bien que mal à la folie destructrice et cherche à sauvegarder un vivre-ensemble fondé sur l'adhésion à des valeurs humanistes. On a pu dire que mieux vaut allumer une bougie que maudire l'obscurité ! Vous allumez d'innombrables bougies qui font que la nuit est moins noire. Et ces bougies portent les indispensables lueurs de l'espoir. »
Pour sa part, Kamel Mehanna a souligné l'ampleur de la catastrophe humanitaire au Liban. « Depuis 2011, le Liban a ouvert ses frontières aux réfugiés syriens fuyant leur pays ravagé par la guerre. Selon les chiffres du HCR, il y a actuellement plus d'un million de réfugiés syriens au Liban, les autorités libanaises estiment que leur nombre est beaucoup plus élevé, peut-être 1,5 million pour un pays de seulement 4 millions d'habitants. Pourrait-on imaginer 20 millions de personnes se réfugiant dans un pays comme la France ? » s'est-il interrogé.
Le fondateur d'Amel a rappelé que depuis 2012, son association a lancé un programme d'urgence à la crise des réfugiés syriens au Liban. « Elle a pu maintenir une présence permanente dans les régions, aux moments les plus sensibles, quand certaines organisations internationales retiraient leur personnel pour des raisons sécuritaires », a-t-il dit. La présence ancienne et durable d'Amel dans toutes les communautés sans aucune distinction « a favorisé l'acceptation de l'aide destinée aux réfugiés syriens, tout en prenant en compte les besoins des populations locales et en favorisant la cohésion sociale entre les uns et les autres », a poursuivi M. Mehanna, qui a laissé entendre que l'association qu'il préside a obtenu un soutien international pour être candidate au prix Nobel.
Précisant la philosophie de son action, il a affirmé que « c'est sur la base d'une vision centrée sur la pensée positive et l'optimisme permanent que nous entendons lutter pour un monde plus juste et plus humain ».
Les participants à la réunion ont exprimé leur soutien à la candidature d'Amel au prix Nobel de la paix qui devrait être décerné en octobre. Comme l'a affirmé Zeina Tibi, « l'attribution de ce prix à une association libanaise serait sans aucun doute un honneur pour le Liban et surtout un encouragement à ses efforts pour surmonter les crises. Ce serait une récompense pour son inépuisable volonté de vivre et de revivre ».
Mercredi, l'ambassadeur Khalil Karam a offert en sa résidence un déjeuner en l'honneur de M. Mehanna qui a également parlé des activités de son association sous l'angle de son action internationale pour réclamer des aides concrètes pour les réfugiés se trouvant au Liban.
Source & Link : l'orient le jour
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