Fadi Habbal a disparu en 1983.
POUR PRÉSERVER L’ESPOIR
Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal »*. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.
OLJ
28/09/2016
Mon nom est Fadi.
En 1983, j'étais encore étudiant à l'Institut Amliyé à Beyrouth. Je rentrais à Saïda tous les week-ends pour voir ma famille. Comme beaucoup de mes amis, j'étais aussi volontaire à la Croix-Rouge libanaise. En ces temps de guerre, j'étais convaincu que j'avais le devoir d'aider les autres. J'imagine que cette vocation me venait de ma mère qui était infirmière.
Lors des derniers jours que j'ai passés à la maison, j'avais eu une longue discussion avec ma sœur Zeina. Elle m'a demandé de lui raconter les opérations de secours auxquelles j'avais participé récemment. Nous déplorions le nombre de jeunes gens de notre âge qui perdaient la vie à cause des combats. Nous n'aurions jamais imaginé que quelques jours plus tard, je serais enlevé à mon tour à ma famille. La semaine suivante, ma sœur et mes parents m'ont attendu, comme à l'accoutumée. Je ne suis pas rentré. Inquiets, ils se sont rendus de Saïda à Beyrouth pour me chercher, demandant à mes amis et à mes camarades de classe s'ils avaient de mes nouvelles. Ces derniers ne m'avaient pas non plus vu depuis plusieurs jours.
Pendant des mois, ma famille a essayé d'obtenir des informations auprès des différents groupes qui combattaient à l'époque. Ils n'ont eu aucune réponse. Jusqu'au jour où un homme est venu leur annoncer qu'il m'avait vu dans une prison en Syrie. Quel soulagement ! J'étais toujours en vie. Ils pouvaient enfin espérer qu'un jour je rentrerais à la maison. Mais au fil des jours, mes proches sombraient encore plus dans le désespoir.
En 2005, lors d'une visite à la tente des disparus au centre-ville, d'anciens détenus dans les prisons syriennes m'ont reconnu sur une photo. De nouveau, mes parents avaient des raisons d'espérer. Mais comment s'assurer ? Comment trouver des réponses ? Comment continuer à vivre avec ces questions incessantes ? Mon nom est Fadi Habbal. Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.
* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch. Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse:www.fushatamal.org Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.
POUR PRÉSERVER L’ESPOIR
Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal »*. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.
OLJ
28/09/2016
Mon nom est Fadi.
En 1983, j'étais encore étudiant à l'Institut Amliyé à Beyrouth. Je rentrais à Saïda tous les week-ends pour voir ma famille. Comme beaucoup de mes amis, j'étais aussi volontaire à la Croix-Rouge libanaise. En ces temps de guerre, j'étais convaincu que j'avais le devoir d'aider les autres. J'imagine que cette vocation me venait de ma mère qui était infirmière.
Lors des derniers jours que j'ai passés à la maison, j'avais eu une longue discussion avec ma sœur Zeina. Elle m'a demandé de lui raconter les opérations de secours auxquelles j'avais participé récemment. Nous déplorions le nombre de jeunes gens de notre âge qui perdaient la vie à cause des combats. Nous n'aurions jamais imaginé que quelques jours plus tard, je serais enlevé à mon tour à ma famille. La semaine suivante, ma sœur et mes parents m'ont attendu, comme à l'accoutumée. Je ne suis pas rentré. Inquiets, ils se sont rendus de Saïda à Beyrouth pour me chercher, demandant à mes amis et à mes camarades de classe s'ils avaient de mes nouvelles. Ces derniers ne m'avaient pas non plus vu depuis plusieurs jours.
Pendant des mois, ma famille a essayé d'obtenir des informations auprès des différents groupes qui combattaient à l'époque. Ils n'ont eu aucune réponse. Jusqu'au jour où un homme est venu leur annoncer qu'il m'avait vu dans une prison en Syrie. Quel soulagement ! J'étais toujours en vie. Ils pouvaient enfin espérer qu'un jour je rentrerais à la maison. Mais au fil des jours, mes proches sombraient encore plus dans le désespoir.
En 2005, lors d'une visite à la tente des disparus au centre-ville, d'anciens détenus dans les prisons syriennes m'ont reconnu sur une photo. De nouveau, mes parents avaient des raisons d'espérer. Mais comment s'assurer ? Comment trouver des réponses ? Comment continuer à vivre avec ces questions incessantes ? Mon nom est Fadi Habbal. Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.
* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch. Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse:www.fushatamal.org Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.
Source & Link : l'orient le jour
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