Deux auteures néerlandaises, Esther van der Ham et Elsbeth de Jager, se sont rendues récemment dans les camps de réfugiés à Chtaura pour distribuer leurs ouvrages aux petits réfugiés.
« L'histoire de Jamil m'a rappelé ma vie en Syrie », raconte la petite Aya, une pointe de nostalgie dans la voix. Âgée de onze ans, elle réside dans un des camps de réfugiés de Chtaura depuis deux ans déjà. Assise au soleil, Aya ainsi qu'une dizaine d'autres écoliers réfugiés racontent leurs impressions sur les livres intitulés Jamil et Jamila. Les deux auteures néerlandaises, Esther van der Ham et Elsbeth de Jager, se sont rendues à Beyrouth dernièrement pour venir présenter leurs ouvrages à l'ambassade des Pays-Bas et, surtout, pour venir les offrir en personne aux petits réfugiés.
Le projet a été lancé en partenariat avec le président de l'ONG Ash-Sham Care, Oscar Bergamin. Le travail de l'organisation se concentre sur les interventions urgentes en Syrie (assistance médicale, envoi de nourriture) et sur les projets de réhabilitation des infrastructures. « Les auteures m'ont contacté en me posant une question très simple : que pouvons-nous faire pour aider les enfants réfugiés ? » se souvient M. Bergamin. Très vite, l'idée de développer une série de livres dédiés aux enfants et à leurs besoins germe dans l'esprit des deux femmes. « Nous avions déjà visité des camps en Europe de l'Est et à la frontière turque, se souvient Esther van der Ham. Nous y avions rencontré des enfants et attentivement écouté leurs témoignages. Nous nous en sommes donc inspirés pour créer une histoire et des personnages auxquels ils peuvent vraiment s'identifier. »
Oscar Bergamin leur suggère les noms de Jamil et Jamila, et c'est alors que l'aventure des auteures débute. Jamil et Jamila deviennent les personnages principaux des ouvrages. Petits Syriens ayant dû fuir leur pays, leur histoire est racontée et développée à travers trois tomes. « Les deux premiers se concentrent sur la vie des réfugiés au quotidien dans les camps, soulignent les auteures. Le troisième raconte le voyage d'une petite fille qui doit se rendre en Allemagne suite à des problèmes de santé. » Les ouvrages relatent aussi les longues journées de marche des réfugiés pendant leur fuite du pays, ou encore l'adaptation à leur nouvelle vie sous les tentes dans les camps. « L'objectif de ces livres est d'aider les enfants suite au stress post-traumatique dont ils souffrent, qui est dû aux expériences qu'ils ont vécues. Certains enfants s'enferment dans le mutisme suite aux horreurs de la guerre auxquelles ils ont directement assisté, explique Elsbeth de Jager. Par conséquent, le personnage de Jamil est très peureux et parle peu en raison du bruit des bombes qui résonne constamment dans sa tête. Au fil de l'histoire, il se met à parler à nouveau. Nous voulons qu'il serve d'exemple à nos petits lecteurs réfugiés. »
(Lire aussi : Bernie Bonvoisin donne la parole aux petits réfugiés syriens)
Un moment fort Lorsque s'est posée la question du financement de ces livres, Elsbeth de Jager et Esther van der Ham ont immédiatement décidé de ne pas recevoir de bénéfices suite à la vente des livres. Mme de Jager possédant déjà une maison d'édition, les livres sont imprimés aux Pays-Bas puis vendus dans toute l'Europe. « Les livres ont été traduits en douze langues, affirme Mme de Jager. Chaque livre vendu en Europe équivaut à l'impression d'un livre qui sera ensuite distribué gratuitement aux enfants réfugiés. » Le projet a également séduit les traducteurs qui, impressionnés par la motivation des auteures, ont refusé de percevoir une quelconque rémunération.
Les livres atteignent donc un large public. « Vue d'Europe, la Syrie nous semble souvent comme un pays lointain, souligne Elsbeth de Jager. Nous voulions montrer aux enfants européens la vie des réfugiés qui ont le même âge qu'eux. » Les auteures se sont rendues dans des écoles aux Pays-Bas pour lire les livres aux enfants. « Ils ont été très affectés par les histoires qu'ils ont entendues, ajoute-t-elle. Les parents nous ont rapporté par la suite qu'ils ont continué à en parler et ont fait le lien entre les livres et les informations qu'ils voient à la télévision. »
La venue des auteures au Liban a été organisée par Oscar Bergamin. « Aller à la rencontre des enfants a été un moment très fort, ce fut l'aboutissement de longs mois de travail, raconte Esther de Jager, la voix pleine d'émotion. Ils étaient très heureux de recevoir ces livres et n'ont cessé de nous remercier. Cela ne fait que nous motiver encore plus pour intensifier nos efforts et revenir au Liban pour les aider à notre échelle. » « Nous soutenons le projet de Mme de Jager et Mme van der Ham », affirme Jacob Bos, conseiller auprès de l'ambassade des Pays-Bas où les auteures ont également présenté leur livre. « Nous avons été très impressionnés par leurs efforts et le temps qu'elles investissent pour les enfants réfugiés », ajoute-t-il. Les Pays-Bas ont été très engagés ces dernières années pour aider les réfugiés syriens, en partenariat avec l'Union européenne. « Ce type de projet s'aligne parfaitement sur nos principes et nos actions, poursuit M. Bos. Nous ferons tout notre possible pour aider les auteures. »
Lorsqu'on demande aux écoliers s'ils veulent lire la suite, leur réponse est sans appel. « Nous attendons avec hâte le second tome ! » s'exclament-ils à l'unisson. À leurs côtés, leurs mères acquiescent : « Nous apprécions et encourageons ces initiatives. Ces histoires leur parlent puisqu'elles reflètent la réalité de leur vie dans les camps. »
« L'histoire de Jamil m'a rappelé ma vie en Syrie », raconte la petite Aya, une pointe de nostalgie dans la voix. Âgée de onze ans, elle réside dans un des camps de réfugiés de Chtaura depuis deux ans déjà. Assise au soleil, Aya ainsi qu'une dizaine d'autres écoliers réfugiés racontent leurs impressions sur les livres intitulés Jamil et Jamila. Les deux auteures néerlandaises, Esther van der Ham et Elsbeth de Jager, se sont rendues à Beyrouth dernièrement pour venir présenter leurs ouvrages à l'ambassade des Pays-Bas et, surtout, pour venir les offrir en personne aux petits réfugiés.
Le projet a été lancé en partenariat avec le président de l'ONG Ash-Sham Care, Oscar Bergamin. Le travail de l'organisation se concentre sur les interventions urgentes en Syrie (assistance médicale, envoi de nourriture) et sur les projets de réhabilitation des infrastructures. « Les auteures m'ont contacté en me posant une question très simple : que pouvons-nous faire pour aider les enfants réfugiés ? » se souvient M. Bergamin. Très vite, l'idée de développer une série de livres dédiés aux enfants et à leurs besoins germe dans l'esprit des deux femmes. « Nous avions déjà visité des camps en Europe de l'Est et à la frontière turque, se souvient Esther van der Ham. Nous y avions rencontré des enfants et attentivement écouté leurs témoignages. Nous nous en sommes donc inspirés pour créer une histoire et des personnages auxquels ils peuvent vraiment s'identifier. »
Oscar Bergamin leur suggère les noms de Jamil et Jamila, et c'est alors que l'aventure des auteures débute. Jamil et Jamila deviennent les personnages principaux des ouvrages. Petits Syriens ayant dû fuir leur pays, leur histoire est racontée et développée à travers trois tomes. « Les deux premiers se concentrent sur la vie des réfugiés au quotidien dans les camps, soulignent les auteures. Le troisième raconte le voyage d'une petite fille qui doit se rendre en Allemagne suite à des problèmes de santé. » Les ouvrages relatent aussi les longues journées de marche des réfugiés pendant leur fuite du pays, ou encore l'adaptation à leur nouvelle vie sous les tentes dans les camps. « L'objectif de ces livres est d'aider les enfants suite au stress post-traumatique dont ils souffrent, qui est dû aux expériences qu'ils ont vécues. Certains enfants s'enferment dans le mutisme suite aux horreurs de la guerre auxquelles ils ont directement assisté, explique Elsbeth de Jager. Par conséquent, le personnage de Jamil est très peureux et parle peu en raison du bruit des bombes qui résonne constamment dans sa tête. Au fil de l'histoire, il se met à parler à nouveau. Nous voulons qu'il serve d'exemple à nos petits lecteurs réfugiés. »
(Lire aussi : Bernie Bonvoisin donne la parole aux petits réfugiés syriens)
Un moment fort Lorsque s'est posée la question du financement de ces livres, Elsbeth de Jager et Esther van der Ham ont immédiatement décidé de ne pas recevoir de bénéfices suite à la vente des livres. Mme de Jager possédant déjà une maison d'édition, les livres sont imprimés aux Pays-Bas puis vendus dans toute l'Europe. « Les livres ont été traduits en douze langues, affirme Mme de Jager. Chaque livre vendu en Europe équivaut à l'impression d'un livre qui sera ensuite distribué gratuitement aux enfants réfugiés. » Le projet a également séduit les traducteurs qui, impressionnés par la motivation des auteures, ont refusé de percevoir une quelconque rémunération.
Les livres atteignent donc un large public. « Vue d'Europe, la Syrie nous semble souvent comme un pays lointain, souligne Elsbeth de Jager. Nous voulions montrer aux enfants européens la vie des réfugiés qui ont le même âge qu'eux. » Les auteures se sont rendues dans des écoles aux Pays-Bas pour lire les livres aux enfants. « Ils ont été très affectés par les histoires qu'ils ont entendues, ajoute-t-elle. Les parents nous ont rapporté par la suite qu'ils ont continué à en parler et ont fait le lien entre les livres et les informations qu'ils voient à la télévision. »
La venue des auteures au Liban a été organisée par Oscar Bergamin. « Aller à la rencontre des enfants a été un moment très fort, ce fut l'aboutissement de longs mois de travail, raconte Esther de Jager, la voix pleine d'émotion. Ils étaient très heureux de recevoir ces livres et n'ont cessé de nous remercier. Cela ne fait que nous motiver encore plus pour intensifier nos efforts et revenir au Liban pour les aider à notre échelle. » « Nous soutenons le projet de Mme de Jager et Mme van der Ham », affirme Jacob Bos, conseiller auprès de l'ambassade des Pays-Bas où les auteures ont également présenté leur livre. « Nous avons été très impressionnés par leurs efforts et le temps qu'elles investissent pour les enfants réfugiés », ajoute-t-il. Les Pays-Bas ont été très engagés ces dernières années pour aider les réfugiés syriens, en partenariat avec l'Union européenne. « Ce type de projet s'aligne parfaitement sur nos principes et nos actions, poursuit M. Bos. Nous ferons tout notre possible pour aider les auteures. »
Lorsqu'on demande aux écoliers s'ils veulent lire la suite, leur réponse est sans appel. « Nous attendons avec hâte le second tome ! » s'exclament-ils à l'unisson. À leurs côtés, leurs mères acquiescent : « Nous apprécions et encourageons ces initiatives. Ces histoires leur parlent puisqu'elles reflètent la réalité de leur vie dans les camps. »
Source & Link : L'orient le jour
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