Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal »*. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.
OLJ
Mon nom est Georges. J'étais un jeune soldat de l'armée, originaire du village de Sar'een dans la Békaa. J'attendais impatiemment mes jours de permission pour retourner à la maison passer du temps avec mon frère Joseph, avec qui j'aimais aller chasser.
C'est lors de l'une de ces permissions, au mois d'octobre 1975, que j'ai été kidnappé. Je rentrais au village, accompagné de deux camarades de l'armée, lorsque nous avons été arrêtés à un barrage, à Chtaura.
Pendant des années, ma famille ne saura rien de mon sort. En 1979 toutefois, trois Libanais qui venaient d'être libérés des prisons syriennes ont informé ma famille qu'ils étaient détenus avec moi à Mazzé. Quelque temps après, une autre personne est venue confirmer ma détention à Mazzé. Il m'a décrit avec tellement de détail que son témoignage a fini par convaincre ma famille. Ma mère s'est alors immédiatement rendue à cette prison. On l'a informée que j'avais été transféré à l'hôpital. Elle s'est rendue à l'établissement hospitalier. Des infirmières m'ayant reconnu sur une photo que ma mère leur a tendue lui ont confirmé que j'y avais été admis, mais que je n'y étais plus.
Cette histoire est celle que ma mère a raconté, avec toujours la même émotion, des dizaines de fois. Elle espérait que les quelques journalistes et ONG qui s'intéressaient au dossier parviendraient à attirer l'attention de tous sur mon histoire et que je ne sois plus un cas parmi les 600 autres cas de disparus en Syrie. Aujourd'hui, ma mère n'est plus là. C'est mon frère Joseph qui continue à faire connaître mon histoire, pour garder mon souvenir et maintenir l'espoir qu'un jour on connaîtra mon sort. Mon nom est Georges Chamoun. Mon histoire ne doit pas s'arrêter là.
* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch. Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse:www.fushatamal.org Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.
OLJ
Mon nom est Georges. J'étais un jeune soldat de l'armée, originaire du village de Sar'een dans la Békaa. J'attendais impatiemment mes jours de permission pour retourner à la maison passer du temps avec mon frère Joseph, avec qui j'aimais aller chasser.
C'est lors de l'une de ces permissions, au mois d'octobre 1975, que j'ai été kidnappé. Je rentrais au village, accompagné de deux camarades de l'armée, lorsque nous avons été arrêtés à un barrage, à Chtaura.
Pendant des années, ma famille ne saura rien de mon sort. En 1979 toutefois, trois Libanais qui venaient d'être libérés des prisons syriennes ont informé ma famille qu'ils étaient détenus avec moi à Mazzé. Quelque temps après, une autre personne est venue confirmer ma détention à Mazzé. Il m'a décrit avec tellement de détail que son témoignage a fini par convaincre ma famille. Ma mère s'est alors immédiatement rendue à cette prison. On l'a informée que j'avais été transféré à l'hôpital. Elle s'est rendue à l'établissement hospitalier. Des infirmières m'ayant reconnu sur une photo que ma mère leur a tendue lui ont confirmé que j'y avais été admis, mais que je n'y étais plus.
Cette histoire est celle que ma mère a raconté, avec toujours la même émotion, des dizaines de fois. Elle espérait que les quelques journalistes et ONG qui s'intéressaient au dossier parviendraient à attirer l'attention de tous sur mon histoire et que je ne sois plus un cas parmi les 600 autres cas de disparus en Syrie. Aujourd'hui, ma mère n'est plus là. C'est mon frère Joseph qui continue à faire connaître mon histoire, pour garder mon souvenir et maintenir l'espoir qu'un jour on connaîtra mon sort. Mon nom est Georges Chamoun. Mon histoire ne doit pas s'arrêter là.
* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch. Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse:www.fushatamal.org Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.
Source & Link : L'orient le jour
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