La défense contre les atteintes aux droits de l'homme a constitué l'axe du concours de plaidoiries en langue française organisé hier à la Maison de l'avocat, dans le cadre de la cinquième édition du prix Louis Delamare. Baptisé du nom de l'ambassadeur de France tué à Beyrouth le 4 septembre 1981 – assassinat imputé au régime syrien –, ce prix a été fondé en 2012 par le président de la commission des Relations internationales du barreau de Beyrouth, Joe Karam, en partenariat avec l'ambassade de France et le barreau de Caen (Normandie) et avec la participation de la Conférence de stage du barreau de Paris, pour rendre hommage au diplomate français, fervent défenseur des valeurs de dignité et de liberté.
Placée sous le patronage de l'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, et du bâtonnier de Beyrouth, Antonio Hachem, cette cinquième édition a mis en compétition neuf avocats stagiaires francophones, six Libanais et trois Françaises, qui ont déployé leurs talents devant un jury formé de MM. Bonne et Hachem, ainsi que de Dominique Attias, vice-bâtonnière de Paris, de Robert Apery, ancien bâtonnier de Caen, d'Alain Pellegrini, ancien commandant de la Finul, de Joe Karam, président de la commission internationale au barreau de Beyrouth et fondateur du concours, de Véronique Aulagnon, conseillère de coopération et d'action culturelle à l'ambassade de France et directrice de l'Institut français du Liban, de Maya Mansour, professeure des droits de l'homme à l'Université arabe et chef du département juridique du groupe Khoury Home, de Jad Kobeissi, membre de la commission francophone du barreau de Beyrouth, d'Ali Rahhal, professeur de droit pénal à l'Université libanaise, et d'Ophélie Gourdet, lauréate du prix Louis Delamare 2014.
Dans un amphithéâtre comble où l'on notait la présence du président du Conseil supérieur de la magistrature, Jean Fahd, et du président de la Ligue maronite, l'ancien bâtonnier Antoine Klimos, les jeunes femmes et hommes en robe ont plaidé chacun à sa manière pour une même cause, celle de la défense contre les violations des droits fondamentaux, choisissant tous des cas réels qu'ils ont dénoncés avec rigueur et véhémence.
La France aux côtés du barreau de Beyrouth Prenant en premier la parole après la diffusion des hymnes nationaux libanais et français, et de l'hymne du barreau de Beyrouth, M. Hachem a rendu hommage à la mémoire de Louis Delamare, « victime du terrorisme lâche qui continue d'affecter la vie des Libanais ». Il a par ailleurs remercié l'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, pour « son soutien aux initiatives du barreau de Beyrouth », affirmant que cet organisme « aspire à préserver les mêmes valeurs auxquelles est attachée la France dans son combat contre l'obscurantisme et la terreur ».
Dans son allocution, M. Bonne s'est pour sa part félicité de « la pertinence et de la popularité de ce concours qui honore (son) prédécesseur », avant de retracer succinctement les circonstances de l'assassinat de Louis Delamare, « mort non loin du portail de la Résidence des Pins alors qu'il avait tenté d'apaiser les violences qui sévissaient à Zahlé entre l'armée syrienne et les Forces libanaises ». L'ambassadeur français a par ailleurs réitéré l'engagement de son pays aux côtés du barreau de Beyrouth dans sa lutte pour faire prévaloir la justice et promouvoir les droits de l'homme, rappelant « sa coopération auprès de toutes les institutions juridiques et judiciaires en vue de contribuer à la modernisation des techniques et la formation au niveau des ressources humaines ».
Éloquence et charisme Quant à l'initiateur de l'événement, Joe Karam, il a annoncé que « le prix Louis Delamare, qui jusqu'à ce jour se déroule au Liban, sera organisé à l'échelle régionale dès 2019, lors du centenaire de la fondation du barreau de Beyrouth ». Et de donner ensuite la parole aux jeunes plaideurs, qui, en majorité, ont axé leurs démonstrations sur la souffrance des femmes à travers le monde : de la femme libanaise, victime de violences conjugales et de lois bafouant son droit à disposer de son corps, à la femme au Mexique, victime d'une (in)justice qui ne reconnaît pas les abus sexuels commis à son égard, en passant par la femme sri-lankaise employée de maison au Liban, victime de maltraitances et de mesures qui attentent à sa liberté, ainsi que la femme afghane lynchée par une foule démunie de compassion et d'humanité, et encore cette autre femme aux Philippines, pays dont le président a autorisé d'abattre sans autre forme de procès les toxicomanes : toutes ont été défendues avec des arguments et une logique remarquables.
Parmi les candidates françaises, c'est finalement Léa Dordilly qui a convaincu le plus le jury, obtenant le prix Louis Delamare pour sa plaidoirie, intitulée « L'État de Sonora (Mexique) », qu'elle a exposée avec une cohérence et une éloquence exceptionnelles, doublées d'un incontestable charisme. Ce qui lui a valu de recevoir un matériel électronique et des publications juridiques en langue française offerts respectivement par les sponsors de l'événement, le groupe Khoury Home et les éditions Sader. Côté libanais, Romy Batrouny, qui a choisi « La disparition forcée des Libanais (dans les geôles syriennes) », un sujet toujours d'une brûlante actualité et perdurant depuis le début de la guerre civile, a remporté la compétition grâce au raisonnement juridique et à la sensibilité dont elle a fait preuve lors de sa joute oratoire. Son prix lui permettra de participer les 26, 27 et 28 janvier au Concours international de plaidoiries pour les droits de l'homme au Mémorial de Caen.
Placée sous le patronage de l'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, et du bâtonnier de Beyrouth, Antonio Hachem, cette cinquième édition a mis en compétition neuf avocats stagiaires francophones, six Libanais et trois Françaises, qui ont déployé leurs talents devant un jury formé de MM. Bonne et Hachem, ainsi que de Dominique Attias, vice-bâtonnière de Paris, de Robert Apery, ancien bâtonnier de Caen, d'Alain Pellegrini, ancien commandant de la Finul, de Joe Karam, président de la commission internationale au barreau de Beyrouth et fondateur du concours, de Véronique Aulagnon, conseillère de coopération et d'action culturelle à l'ambassade de France et directrice de l'Institut français du Liban, de Maya Mansour, professeure des droits de l'homme à l'Université arabe et chef du département juridique du groupe Khoury Home, de Jad Kobeissi, membre de la commission francophone du barreau de Beyrouth, d'Ali Rahhal, professeur de droit pénal à l'Université libanaise, et d'Ophélie Gourdet, lauréate du prix Louis Delamare 2014.
Dans un amphithéâtre comble où l'on notait la présence du président du Conseil supérieur de la magistrature, Jean Fahd, et du président de la Ligue maronite, l'ancien bâtonnier Antoine Klimos, les jeunes femmes et hommes en robe ont plaidé chacun à sa manière pour une même cause, celle de la défense contre les violations des droits fondamentaux, choisissant tous des cas réels qu'ils ont dénoncés avec rigueur et véhémence.
La France aux côtés du barreau de Beyrouth Prenant en premier la parole après la diffusion des hymnes nationaux libanais et français, et de l'hymne du barreau de Beyrouth, M. Hachem a rendu hommage à la mémoire de Louis Delamare, « victime du terrorisme lâche qui continue d'affecter la vie des Libanais ». Il a par ailleurs remercié l'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, pour « son soutien aux initiatives du barreau de Beyrouth », affirmant que cet organisme « aspire à préserver les mêmes valeurs auxquelles est attachée la France dans son combat contre l'obscurantisme et la terreur ».
Dans son allocution, M. Bonne s'est pour sa part félicité de « la pertinence et de la popularité de ce concours qui honore (son) prédécesseur », avant de retracer succinctement les circonstances de l'assassinat de Louis Delamare, « mort non loin du portail de la Résidence des Pins alors qu'il avait tenté d'apaiser les violences qui sévissaient à Zahlé entre l'armée syrienne et les Forces libanaises ». L'ambassadeur français a par ailleurs réitéré l'engagement de son pays aux côtés du barreau de Beyrouth dans sa lutte pour faire prévaloir la justice et promouvoir les droits de l'homme, rappelant « sa coopération auprès de toutes les institutions juridiques et judiciaires en vue de contribuer à la modernisation des techniques et la formation au niveau des ressources humaines ».
Éloquence et charisme Quant à l'initiateur de l'événement, Joe Karam, il a annoncé que « le prix Louis Delamare, qui jusqu'à ce jour se déroule au Liban, sera organisé à l'échelle régionale dès 2019, lors du centenaire de la fondation du barreau de Beyrouth ». Et de donner ensuite la parole aux jeunes plaideurs, qui, en majorité, ont axé leurs démonstrations sur la souffrance des femmes à travers le monde : de la femme libanaise, victime de violences conjugales et de lois bafouant son droit à disposer de son corps, à la femme au Mexique, victime d'une (in)justice qui ne reconnaît pas les abus sexuels commis à son égard, en passant par la femme sri-lankaise employée de maison au Liban, victime de maltraitances et de mesures qui attentent à sa liberté, ainsi que la femme afghane lynchée par une foule démunie de compassion et d'humanité, et encore cette autre femme aux Philippines, pays dont le président a autorisé d'abattre sans autre forme de procès les toxicomanes : toutes ont été défendues avec des arguments et une logique remarquables.
Parmi les candidates françaises, c'est finalement Léa Dordilly qui a convaincu le plus le jury, obtenant le prix Louis Delamare pour sa plaidoirie, intitulée « L'État de Sonora (Mexique) », qu'elle a exposée avec une cohérence et une éloquence exceptionnelles, doublées d'un incontestable charisme. Ce qui lui a valu de recevoir un matériel électronique et des publications juridiques en langue française offerts respectivement par les sponsors de l'événement, le groupe Khoury Home et les éditions Sader. Côté libanais, Romy Batrouny, qui a choisi « La disparition forcée des Libanais (dans les geôles syriennes) », un sujet toujours d'une brûlante actualité et perdurant depuis le début de la guerre civile, a remporté la compétition grâce au raisonnement juridique et à la sensibilité dont elle a fait preuve lors de sa joute oratoire. Son prix lui permettra de participer les 26, 27 et 28 janvier au Concours international de plaidoiries pour les droits de l'homme au Mémorial de Caen.
Source & Link : L'orient le jour
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