The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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September 25, 2011

L'Orient le jour - Le TSL, faiseur et défaiseur involontaire de cabinets, September 24, 2011

Par Émile Khoury
Le 8 Mars, Hezbollah en tête, s’est finalement convaincu que même une implosion du gouvernement ne ferait pas sauter le TSL. Mais prend-il en compte que l’inverse peut se produire ? De nouveau, car c’est à cause du tribunal que le précédent cabinet avait rendu son tablier. Cette fois, l’enjeu est double : d’abord, le quota de financement libanais (49 %) de la cour internationale ; ensuite, en mars (pas le 8, sans doute...), l’ONU doit proroger le mandat du TSL, avec approbation du Liban.
Il est notoire que la Syrie a fait passer à la trappe le précédent gouvernement par suite du refus catégorique de Hariri d’un soi-disant compromis aux termes duquel il cesserait sa quête de vérité et de justice, tournant ainsi le dos au TSL. Par le biais du Hezbollah et de la lourde menace de ses armes, elle est parvenue à inverser majorité et minorité au Liban. C’est ainsi que Joumblatt, Mikati et Safadi, sans adhérer au 8 Mars, l’ont rejoint au sein du pouvoir nouveau en s’écartant du 14 Mars, leur camp originel.
Aujourd’hui, le président Mikati est résolu à honorer l’engagement concernant le financement du TSL par n’importe quel moyen. Sans hésiter car il est évident que le Hezbollah ne veut pas que le gouvernement saute, du moment qu’il aurait difficilement une seconde chance de se retrouver au cœur du pouvoir.
Mais la prorogation en mars risque d’être combattue à mort par le Hezb et, derrière lui, par Damas, car c’est l’ouverture du procès qui serait en jeu. Et il y aurait à ce moment une possibilité que le gouvernement, divisé, implose. En tout cas, pour le fond et à tout prendre, sa survie semble moins importante aux yeux de tous les protagonistes que le conflit sur le TSL opposant le régime syrien au Liban.
Pour masquer leur déconvenue, des cadres du 8 Mars assurent que force leur est d’admettre le financement, du moment qu’il résulte de décisions gouvernementales antérieures et que le pouvoir est continuité. Mais quelle astuce pourraient-ils trouver, quand le Hezb exige l’éviction du TSL, pour fermer les yeux sur l’aval du Liban, en mars 2012 ? La question devra être soumise au Conseil des ministres. À ce moment, les ministres du Hezbollah, d’Amal et du CPL se contenteraient-ils de voter contre la ratification ou claqueraient-ils la porte du cabinet, comme les représentants chiites sous Hariri ?
Très solennellement, le président Michel Sleiman a proclamé à la tribune des Nations unies que le Liban respecte les décisions internationales, dont celle se rapportant au TSL. Cela conformément aux déclarations publiques des gouvernements libanais successifs. De son côté, le président Mikati répète que le Liban ne peut pas trahir ses engagements internationaux et qu’il n’est pas possible de supprimer le TSL.
Si d’aventure le gouvernement en tant que tel devait se laisser dicter sa conduite, à l’approche de mars, par le Hezbollah, il se heurterait à une offensive maximale de la part de l’opposition souverainiste.
Des tiraillements accentués auraient également lieu à l’extérieur entre les Occidentaux et l’axe syro-iranien qui veut la liquidation du tribunal. Ainsi qu’entre les premiers et le tandem Chine-Russie, qui, sans aller contre l’existence du TSL, ne souhaite pas que Damas soit contrarié dans ses vues. Et pourrait finir par les appuyer, même pour ce qui est du tribunal. Tout comme il refuse que l’ONU inflige des sanctions au régime Assad pour la répression sanglante de la contestation populaire en Syrie. En demandant qu’on lui laisse le temps d’entreprendre les réformes qu’il promet.
Et à ce propos, il se pose une question cruciale : est-ce que, d’ici à mars 2012, le Baas tiendra le coup ? S’il y réussit, le gouvernement libanais se trouvera exposé à l’implosion, sans doute pour avoir projeté d’approuver la prorogation du TSL. Cela par suite de la démission des ministres du 8 Mars et de leurs alliés. Présentée non seulement pour répondre à la volonté du Hezbollah, mais également pour servir les intérêts du régime syrien.
Il est évident qu’en cas de chute du régime syrien, la situation deviendrait tout à fait différente, chez nous comme sur le plan extérieur général, international et arabe. Par exemple, la Russie et la Chine n’auraient pas intérêt à se mettre à dos la révolution populaire syrienne qui aurait triomphé. Ni à songer à se dresser contre le TSL.


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