Les parents de détenus se sont mobilisés à Majdel Anjar, pour protester contre l’incident qui a fait plusieurs blessés parmi les prisonniers de Fateh el-Islam. Photo Danièle Khayat
Une mutinerie de détenus arrêtés dans l’affaire de Fateh el-Islam a fait plusieurs blessés dans la prison de Roumieh, dix parmi les forces de l’ordre et sept parmi les prisonniers.
Alors que des officiers et membres des Forces de sécurité intérieure (FSI) se rendaient, hier à l’aube, au troisième étage de la prison de Roumieh, consacré aux détenus arrêtés dans le cadre d’affaires de terrorisme, ils ont été surpris, selon les sources officielles, par plusieurs détenus qui les ont roués de coups à l’aide d’objets tranchants. Quelque douze militaires, dont un officier, ont été pris en otage. Des unités des forces spéciales ont été immédiatement dépêchées sur les lieux, afin de mettre un terme à la mutinerie, libérer les otages et maîtriser la situation dans cet étage.
L’affaire était terminée quelques heures plus tard, vers 9 h. Les blessés, tous légers, ont été hospitalisés. Les dix agents de l’ordre ont été transportés à l’hôpital du Moyen-Orient à Bsalim et à l’hôpital Aboujaoudé à Jal el-Dib. Ils souffraient tous de contusions en différentes parties de leurs corps, en raison des coups qui leur ont été portés par les détenus. Les sept prisonniers blessés ont été traités à l’hôpital gouvernemental de Dahr el-Bacheq, au Metn.
Sur les circonstances de la mutinerie, une source informée indique à L’Orient-Le Jour que les prisonniers disposaient d’objets tranchants qui leur sont probablement parvenus de l’extérieur, la prison n’étant pas étanche. Selon cette même source, les détenus ont eu l’occasion d’attaquer les agents de l’ordre quand ceux-ci ont ouvert la porte dans le but de transférer certains détenus à d’autres endroits de la prison. La raison de cette mutinerie était apparemment une dispute qui avait éclaté la semaine dernière entre les détenus et les geôliers. À noter que de tels incidents ont lieu régulièrement à Roumieh, une prison qui souffre de surpopulation.
Suite à cet incident, les détenus impliqués ont été ramenés à leurs cellules. Le parquet s’est saisi de l’affaire. Le juge Sami Sader, commissaire du gouvernement, supervise l’enquête qui déterminera les circonstances exactes de l’incident. Mais celui-ci avait déjà eu des répercussions hors des murs de la prison : des parents de détenus se sont rassemblés devant la mosquée de Majdel Anjar pour protester contre les blessures qui ont été infligées à leurs enfants le matin même à Roumieh. Les parents des détenus ont prétendu, à la caméra de la LBC, que les forces de l’ordre ont forcé les portes à l’aube, et jeté des bombes lacrimogènes en pleine cellule. Ils ont rappelé que les détenus se trouvent en prison depuis des années sans même avoir été jugés.
Le premier rapport national sur les prisons
Par une drôle de coïncidence, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a lancé dans la matinée d’hier, quelques heures seulement après l’incident de Roumieh, au cours d’une conférence de presse conjointe avec l’ambassadeur d’Italie Giuseppe Morabito, le premier rapport national sur les prisons au Liban. Ce rapport s’inscrit dans le cadre du projet d’« Amélioration des conditions de vie dans les prisons libanaises », financé par le ministère italien des Affaires étrangères et de Coopération au développement. Le projet bénéficie d’un montant total de 400 000 euros, et il est exécuté par le ministère de l’Intérieur. Étaient également présents des représentants des forces de sécurité et le comité directeur du projet.
Charbel a déclaré que son ministère a conçu « un plan global et détaillé pour réformer le système des prisons au Liban, et assurer les ressources humaines et matérielles pour mettre un tel plan en application, tout en dynamisant la coopération avec les ministères et les organisations concernés ». Il a estimé que « le point de départ du succès d’un tel projet est l’accord conclu entre les ministères de l’Intérieur et de la Justice, en coopération avec le bureau des Nations unies pour la lutte contre le crime et les drogues, sur le transfert du dossier des prisons d’un ministère à l’autre ». Il a reconnu cependant qu’« un tel transfert n’est pas suffisant en soi, il faut des mesures de préparation comme l’amélioration des conditions de vie, l’accélération des jugements, la formation de l’appareil de sécurité chargé des prisons ».
Le ministre a remercié le gouvernement italien pour son don de 400 000 euros qui a permis d’équiper une cuisine moderne utilisée pour la formation des prisonniers. Ce don a également permis, selon lui, de préparer une étude lancée, au temps de son prédécesseur Ziyad Baroud, sur les 23 prisons du Liban. « Le ministère de l’Intérieur, en coopération avec le ministère de la Justice, compte publier chaque année un rapport qui mesure le chemin parcouru dans l’amélioration des conditions de vie, et évalue les mesures prises pour surveiller les gestionnaires de la prison », a-t-il ajouté.
Pour sa part, l’ambassadeur d’Italie a réaffimé « la ferme conviction (de son gouvernement) que les prisons peuvent être transformées en des lieux de réhabilitation individuelle et sociale, au lieu d’être perçues comme un lieu de punition ». Il a ajouté que « le gouvernement italien se sent concerné dans la mesure où il contribue à assurer et protéger les droits humains de tous les citoyens, y compris les détenus, et à leur fournir les outils nécessaires pour devenir, une fois libérés, des agents actifs dans leur société ».
Enfin, Omar Nachabé, directeur du projet d’amélioration des conditions de vie dans les prisons, a expliqué la teneur du plan qui, selon lui, se fonde sur la réalité des problèmes des prisonniers, des gardiens, des employés et des volontaires de la société civile.
Alors que des officiers et membres des Forces de sécurité intérieure (FSI) se rendaient, hier à l’aube, au troisième étage de la prison de Roumieh, consacré aux détenus arrêtés dans le cadre d’affaires de terrorisme, ils ont été surpris, selon les sources officielles, par plusieurs détenus qui les ont roués de coups à l’aide d’objets tranchants. Quelque douze militaires, dont un officier, ont été pris en otage. Des unités des forces spéciales ont été immédiatement dépêchées sur les lieux, afin de mettre un terme à la mutinerie, libérer les otages et maîtriser la situation dans cet étage.
L’affaire était terminée quelques heures plus tard, vers 9 h. Les blessés, tous légers, ont été hospitalisés. Les dix agents de l’ordre ont été transportés à l’hôpital du Moyen-Orient à Bsalim et à l’hôpital Aboujaoudé à Jal el-Dib. Ils souffraient tous de contusions en différentes parties de leurs corps, en raison des coups qui leur ont été portés par les détenus. Les sept prisonniers blessés ont été traités à l’hôpital gouvernemental de Dahr el-Bacheq, au Metn.
Sur les circonstances de la mutinerie, une source informée indique à L’Orient-Le Jour que les prisonniers disposaient d’objets tranchants qui leur sont probablement parvenus de l’extérieur, la prison n’étant pas étanche. Selon cette même source, les détenus ont eu l’occasion d’attaquer les agents de l’ordre quand ceux-ci ont ouvert la porte dans le but de transférer certains détenus à d’autres endroits de la prison. La raison de cette mutinerie était apparemment une dispute qui avait éclaté la semaine dernière entre les détenus et les geôliers. À noter que de tels incidents ont lieu régulièrement à Roumieh, une prison qui souffre de surpopulation.
Suite à cet incident, les détenus impliqués ont été ramenés à leurs cellules. Le parquet s’est saisi de l’affaire. Le juge Sami Sader, commissaire du gouvernement, supervise l’enquête qui déterminera les circonstances exactes de l’incident. Mais celui-ci avait déjà eu des répercussions hors des murs de la prison : des parents de détenus se sont rassemblés devant la mosquée de Majdel Anjar pour protester contre les blessures qui ont été infligées à leurs enfants le matin même à Roumieh. Les parents des détenus ont prétendu, à la caméra de la LBC, que les forces de l’ordre ont forcé les portes à l’aube, et jeté des bombes lacrimogènes en pleine cellule. Ils ont rappelé que les détenus se trouvent en prison depuis des années sans même avoir été jugés.
Le premier rapport national sur les prisons
Par une drôle de coïncidence, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a lancé dans la matinée d’hier, quelques heures seulement après l’incident de Roumieh, au cours d’une conférence de presse conjointe avec l’ambassadeur d’Italie Giuseppe Morabito, le premier rapport national sur les prisons au Liban. Ce rapport s’inscrit dans le cadre du projet d’« Amélioration des conditions de vie dans les prisons libanaises », financé par le ministère italien des Affaires étrangères et de Coopération au développement. Le projet bénéficie d’un montant total de 400 000 euros, et il est exécuté par le ministère de l’Intérieur. Étaient également présents des représentants des forces de sécurité et le comité directeur du projet.
Charbel a déclaré que son ministère a conçu « un plan global et détaillé pour réformer le système des prisons au Liban, et assurer les ressources humaines et matérielles pour mettre un tel plan en application, tout en dynamisant la coopération avec les ministères et les organisations concernés ». Il a estimé que « le point de départ du succès d’un tel projet est l’accord conclu entre les ministères de l’Intérieur et de la Justice, en coopération avec le bureau des Nations unies pour la lutte contre le crime et les drogues, sur le transfert du dossier des prisons d’un ministère à l’autre ». Il a reconnu cependant qu’« un tel transfert n’est pas suffisant en soi, il faut des mesures de préparation comme l’amélioration des conditions de vie, l’accélération des jugements, la formation de l’appareil de sécurité chargé des prisons ».
Le ministre a remercié le gouvernement italien pour son don de 400 000 euros qui a permis d’équiper une cuisine moderne utilisée pour la formation des prisonniers. Ce don a également permis, selon lui, de préparer une étude lancée, au temps de son prédécesseur Ziyad Baroud, sur les 23 prisons du Liban. « Le ministère de l’Intérieur, en coopération avec le ministère de la Justice, compte publier chaque année un rapport qui mesure le chemin parcouru dans l’amélioration des conditions de vie, et évalue les mesures prises pour surveiller les gestionnaires de la prison », a-t-il ajouté.
Pour sa part, l’ambassadeur d’Italie a réaffimé « la ferme conviction (de son gouvernement) que les prisons peuvent être transformées en des lieux de réhabilitation individuelle et sociale, au lieu d’être perçues comme un lieu de punition ». Il a ajouté que « le gouvernement italien se sent concerné dans la mesure où il contribue à assurer et protéger les droits humains de tous les citoyens, y compris les détenus, et à leur fournir les outils nécessaires pour devenir, une fois libérés, des agents actifs dans leur société ».
Enfin, Omar Nachabé, directeur du projet d’amélioration des conditions de vie dans les prisons, a expliqué la teneur du plan qui, selon lui, se fonde sur la réalité des problèmes des prisonniers, des gardiens, des employés et des volontaires de la société civile.
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