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September 28, 2011

L'Orient le jour - Mikati : Le Liban serait le grand perdant s’il ne contribuait pas au financement du TSL, September 28, 2011

Par Sylviane ZEHIL |

Le Premier ministre à son arrivée à la salle du Conseil de sécurité en compagnie de Nawaf Salam, chef de la délégation libanaise à l’ONU. Photo AFP
Le Premier ministre à son arrivée à la salle du Conseil de sécurité en compagnie de Nawaf Salam, chef de la délégation libanaise à l’ONU. Photo AFP

Le Premier ministre a présidé hier à New York la réunion du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient avant de rencontrer la presse accréditée au siège de l’ONU.
Le chef du gouvernement, Nagib Mikati, s’est fait hier plus que jamais l’avocat d’un respect par l’État libanais de ses engagements internationaux à l’égard du Tribunal spécial pour le Liban, notamment pour ce qui est de la contribution libanaise au financement du TSL. Il est aussi allé jusqu’à justifier implicitement l’action du tribunal en déclarant qu’il ne lui revenait pas de « prendre la place du juge pour dire si l’acte d’accusation est pertinent ou pas ».
M. Mikati s’exprimait au siège des Nations unies à New York lors d’une rencontre avec les journalistes accrédités à l’ONU. Il avait auparavant présidé une réunion du Conseil de sécurité consacrée essentiellement au dossier palestinien puis rencontré le secrétaire général de l’organisation internationale, Ban Ki-moon.
Indiquant que la question de la part du Liban au financement du TSL allait être examinée « dans les prochaines semaines », M. Mikati a enchaîné en disant : « Si cette contribution libanaise n’avait pas lieu, le plus grand perdant serait le Liban. Y a-t-il quelqu’un au Liban qui puisse être contre l’intérêt du pays ? À mon avis, c’est Israël qui, le cas échéant, en serait le premier bénéficiaire. Nous lui aurions donné ainsi ce qu’il n’avait pas réussi à obtenir par la guerre, alors même qu’il attend l’occasion pour que des mesures soient prises à l’encontre du Liban et pour qu’il prenne prétexte du non-respect par le Liban de ses engagements à l’égard du TSL afin de ne pas appliquer la résolution 1701 » du Conseil de sécurité.
Et d’ajouter : « Le TSL est aujourd’hui une réalité. Les observations à son égard devraient être consignées dans un dossier à présenter aux Nations unies si l’on veut obtenir un amendement de la résolution instituant le tribunal. N’oublions pas qu’en mars prochain, il y a l’échéance de la prorogation du mandat du TSL. Mais en tout état de cause, le Liban ne peut pas s’exclure de la volonté internationale. »
En réponse à une question, il a lancé : « Ce n’est pas mon rôle de prendre la place du juge pour dire si le dossier de l’accusation est pertinent ou pas. »
Interrogé par ailleurs sur le point de savoir si la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, qu’il avait rencontrée la veille au siège de l’ONU, lui avait remis un message à transmettre au président syrien Bachar el-Assad, M. Mikati a répondu : « Ce n’est pas mon rôle de transmettre des messages de quiconque à quiconque. Je suis Premier ministre du Liban, responsable des affaires libanaises et je remplis ma mission au sens le plus fort du mot. »
Soulignant que rien n’empêche qu’il se rende en Syrie, il a précisé qu’il le ferait dès qu’il entamerait ses visites à l’étranger et qu’il discuterait avec les responsables syriens du tracé de la frontière entre les deux pays.
Selon lui, les allégations selon lesquelles il aurait des intérêts privés en Syrie « font partie des campagnes » menées contre lui.

Pas de menaces sur les banques
 Prié d’expliciter la question des banques, M. Mikati a souligné que le secteur bancaire « constitue la colonne vertébrale du Liban » et que « le gouvernement libanais est soucieux de protéger ce secteur ». « Nous faisons tout ce qu’il nous est demandé de faire à ce sujet et aucune banque libanaise ne saurait se livrer à un acte quelconque qui provoquerait la communauté internationale ou viendrait à l’encontre de la volonté internationale », a-t-il assuré.
« Cette question a été abordée hier lors de ma rencontre avec Mme Clinton et nous étions d’accord ensemble sur une même approche. Dès mon retour à Beyrouth, j’appellerai le gouverneur de la Banque du Liban et l’Association des banques à une réunion pour confirmer cette orientation », a-t-il ajouté.
« Il n’y a rien sur le plan international en rapport avec les banques libanaises », a insisté le Premier ministre. « Le gouverneur de la BDL m’a confirmé aujourd’hui, tout comme Mme Clinton hier, qu’il n’y avait aucun reproche à l’adresse des banques et nous sommes convenus d’un modus operandi si la nécessité s’en ressent dans le futur. »
Il a expliqué que cette question est soulevée « parce qu’il y a des banques libanaises actives sur la place syrienne et qu’on craint que ces établissements ne soient utilisés pour des transactions pouvant avoir des répercussions sur des décisions touchant la Syrie ».
Au sujet de l’avertissement lancé par Hillary Clinton contre tout non-respect par le Liban des sanctions contre Damas, le chef du gouvernement a qualifié son entretien avec la secrétaire d’État de « tout à fait cordial et amical ». « Elle m’a dit qu’elle comprenait très bien la position du Liban à l’égard de la Syrie, » a-t-il affirmé, tout en précisant une nouvelle fois que Beyrouth « ne votera pas en faveur d’une résolution imposant des sanctions à la Syrie ».

La rencontre avec Ban
 M. Mikati avait tenu auparavant une réunion avec M. Ban en présence des autres membres de la délégation libanaise et de hauts responsables onusiens, parmi lesquels Terjé Roed-Larsen, en charge du suivi de l’application de la résolution 1559.
Plusieurs dossiers ont été abordés au cours de cette réunion : processus de paix, résolution 1701, démarcation des frontières terrestres et maritimes, ressources en hydrocarbures, rapports armée-Finul, réfugiés palestiniens au Liban et, naturellement, TSL.
Le porte-parole de M. Ban devait indiquer par la suite que le secrétaire général de l’ONU a réitéré son soutien aux travaux du tribunal et appelé le Liban à mettre en œuvre ses obligations à cet égard.
Dans la matinée, M. Mikati avait eu un important entretien avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, axé sur la situation en Syrie, mais aussi sur la question de l’exploitation des ressources d’hydrocarbures et le litige turco-chypriote à ce sujet. Le Premier ministre devait préciser par la suite que ce litige n’empêche pas le Liban d’entamer les travaux de prospection dans ses eaux territoriales.
M. Mikati a en outre rencontré les chefs de la diplomatie jordanienne et émiratie et présidé la séance du Conseil de sécurité sur la Palestine. À l’ouverture de la séance, il devait aussi réaffirmer la volonté du Liban de respecter ses engagements internationaux.


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