The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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September 25, 2011

L'Orient le jour - Pour les réfugiés syriens au Liban, la peur de ne plus rentrer chez eux, September 24, 2011

Dans une école désaffectée à la frontière nord du Liban, Abir et ses deux fils se préparent à passer leur premier hiver comme réfugiés syriens à Wadi Khaled, zone montagneuse et pauvre où ont afflué leurs compatriotes fuyant les violences en Syrie.
« Tous les réfugiés dans cette école se préparent pour l’hiver, mais personnellement, je ne peux accepter le fait de ne plus revenir chez moi, alors qu’il commence à faire froid », lâche Abir, interrogée par l’AFP, en retirant son niqab dans la petite salle qu’elle partage avec sa famille dans le village de Mashta Hammoud.
« Croyez-moi, je n’arrive même pas à demander des pulls pour mes enfants », affirme cette femme de 29 ans, en allumant un bec Bunsen pour bouillir des pommes de terre pour ses fils de quatre et de deux ans.
Plus de 3 700 Syriens ont été enregistrés comme réfugiés auprès des Nations unies dans le nord du Liban depuis mars, au moment où le régime de Bachar el-Assad poursuit sa répression brutale du mouvement contestataire à travers le pays. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), près de 900 d’entre eux sont âgés entre 4 et 17 ans, et doivent être inscrits à l’école avant le début de l’année scolaire, la semaine prochaine, dans les écoles publiques du Liban.
« Le ministère libanais de l’Éducation a accepté que les enfants syriens déplacés s’inscrivent dans les écoles publiques, et le HCR assurera la scolarité », affirme à l’AFP Jean Paul Cavalieri, le représentant adjoint de l’organisation au Liban.
Mais pour les réfugiés, le problème va au-delà des formalités.
Nazha, originaire de la localité frontalière de Heet, craint que son fils et ses deux enfants ne fassent l’objet de discrimination à l’école, ou, pire encore, qu’ils ne soient enlevés par des agents syriens au Liban.
« J’ai peur. Je ne les enverrai pas à l’école cette année », assure cette femme de 35 ans, dont le fils devait aller au lycée ce mois. « Je suis terrifiée à chaque fois que mon mari sort se promener », renchérit Abir. « J’ai tout le temps peur que le régime, ou ses amis (au Liban), ne l’arrête », en référence au Hezbollah, allié de Damas.
Partir de Tall Kalakh, sa ville natale : la décision s’est imposée après que deux de ses frères, des jumeaux, eurent disparu il y a trois mois dans des manifestations. L’un d’eux est rentré blessé, roué de coups, mais vivant. L’autre a été retrouvé à la morgue de l’hôpital local et enterré 24 heures avant qu’elle ne s’enfuie au Liban.
« Mes enfants étaient terrifiés, mon aîné est devenu incontinent la nuit. Ils criaient et se cachaient dans leur chambre dès qu’ils entendaient des tirs », raconte-t-elle, les larmes aux yeux, tout en montrant fièrement les photos de ses frères sur son portable. « Le monde a besoin de savoir que nous avons fui une guerre ouverte lancée par l’État contre le peuple syrien », souligne-t-elle.
Selon M. Cavalieri, « des rapports font état d’un renforcement de la sécurité du côté syrien, ce qui nous laisse croire que beaucoup de ceux qui tentent de passer (au Liban) sont bloqués ».
La plupart des réfugiés ayant pu s’échapper ont traversé des passages frontaliers illégaux, à travers des terrains rocailleux, au risque de leur vie. Certains viennent avec de maigres provisions, d’autres totalement démunis.
Si la majorité peut compter sur des proches vivant de l’autre côté de la frontière, beaucoup comme Abir dépendent totalement de l’aide des Nations unies ou d’ONG.
Dans l’école de Mashta Hammoud, beaucoup d’enfants ne se sont pas lavés depuis des jours et ne sont pas convenablement chaussés.
Ils inventent des jeux pour faire passer le temps, dessinant une « carte » des villes syriennes sur des bouts de carton. Là où une pierre est jetée, c’est la guerre, expliquent-ils.


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