The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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September 6, 2011

L'orient Le Jour - Mingarelli : « La soft power » européenne stimule la Politique de voisinage - September 06, 2011


Par Sandra NOUJEIM | 06/09/2011

ENTRETIEN AVEC UN HAUT RESPONSABLE DU SERVICE EUROPÉEN POUR L’ACTION EXTÉRIEURE « Nous sommes adeptes de la soft power ! » précise fermement le directeur général pour le Moyen-Orient et le Voisinage du Sud au Service européen pour l’action extérieure, Hugues Mingarelli. L’entrevue accordée à L’Orient-Le Jour dans le cadre de sa visite de deux jours, entamée hier sous l’angle du « dialogue avec le nouveau gouvernement », est imprégnée de toute la souplesse que supportent les propos diplomates. Pour M. Mingarelli en effet, « l’Europe ne donne jamais d’injonctions, mais tente de persuader » les pays bénéficiaires de la Politique européenne de voisinage, de l’importance des réformes qu’elle propose. Rappelons dans ce cadre que la PEV met en place un programme qui apporte aux pays situés au sud et à l’est de l’Europe, voulant en bénéficier, un appui financier et technique pour une bonne gouvernance démocratique et un développement socio-économique durable.
S’agissant de la PEV au Liban, un rapport de l’UE en 2010 avait dénoncé la paralysie institutionnelle qui empêchait la mise en place des réformes escomptées. « Beaucoup a été fait, mais la crise politique et la fermeture du Parlement ont à l’évidence ralenti les réformes », affirme M. Mingarelli, avant de préciser toutefois qu’ « il faut faire plus ». Avant lui, l’ambassadrice de l’UE Angelina Eichhorst avait clairement exprimé le souhait de « voir le Liban faire plus », s’il veut bénéficier de l’aide européenne accrue, prévue par la nouvelle PEV en mai. Il ne s’agirait pas d’une condition à laquelle l’UE subordonne son aide, mais d’un critère pour mesurer la volonté effective du pays pour la construction de « l’État de droit ». Ces déclarations de Mme Eichhorst en juillet ont été suivies, près de deux mois plus tard, par l’accroissement du financement de la PEV au Liban : 150 millions € de subventions ont été finalement attribués au Liban pour la période 2011-2013, ce qui représente une augmentation de 7 % de la dotation par année par rapport à la période de programmation précédente (2007- 2010). Le Premier ministre Nagib Mikati aurait-il fourni des garanties à l’UE concernant le financement du TSL ? En réponse à cette question, le responsable européen régional s’est d’abord dit « optimiste » concernant les relations de l’UE avec le nouveau gouvernement « dirigé par un homme qui semble déterminé à travailler dans l’intérêt du pays ». Plus précisément, le ministre des Finances Mohammad Safadi, avec lequel M. Mingarelli s’est entretenu hier, lui aurait dit que le financement du TSL serait assuré. Par ailleurs, à la question de savoir ce qui adviendrait de la PEV au Liban si le gouvernement entamait une politique consistant à arrêter et remettre des réfugiés syriens aux autorités de Damas, M. Mingarelli a affirmé que « nous le leur dirons », sans plus, insinuant par là la nuance des enjeux entourant l’aide européenne, qui ne saurait être facilement retirée.
C’est « l’aspiration du Liban à une bonne gouvernance qui définit l’esprit avec lequel nous tendons au dialogue avec les autorités », répète M. Mingarelli qui exprime l’importance pour l’UE de dialoguer avec les différentes parties pour la mise en place des réformes escomptées, même si, parmi ces différentes parties, le Hezbollah n’a pas encore répondu à la demande de l’ambassade de s’entretenir avec ses leaders.
Si la PEV prévoit des réformes principalement sociales et économiques, elle reste donc étroitement liée à l’exercice politique du gouvernement. Exprimant toutefois son refus catégorique d’intervenir dans les dossiers controversés au sein du gouvernement, comme le dossier sur l’électricité, M. Mingarelli a rappelé « notre disposition à donner des conseils dans les secteurs (économique, énergétique...) où nous bénéficions d’une expérience plus avancée ».
En fait, la PEV compte beaucoup sur « les acteurs favorables à la dynamique démocratique », à savoir les acteurs civils, précise M. Mingarelli.
Il estime que le printemps arabe, ces soulèvements « inimaginables il y a neuf mois », mais devenus « incontestablement réels », ont trouvé leur point d’appui au niveau d’agents prêts pour la réforme. Ainsi, « l’UE n’a fait que soutenir ces acteurs du changement qui étaient là », un changement que la PEV, en Tunisie et en Égypte notamment, devrait contribuer « du mieux possible à approfondir », précise-t-il. À la question de savoir quelle contrepartie rechercherait l’Europe à travers sa PEV, M. Mingarelli a simplement répondu que « notre intérêt est d’avoir autour de nous des voisins bien gouvernés et stables, l’intérêt bien compris de l’UE étant d’avoir sur la rive sud de la Méditerranée une zone prospère ». 

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