The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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October 25, 2011

L'Orient le jour - Nasrallah s’oppose au financement du TSL et défend le régime syrien, October 25, 2011

Pour le Hezbollah, un financement libanais du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) reste absolument hors de question.
Au cours d’une interview accordée à la chaîne télévisée de son parti, la première depuis plusieurs années, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a abordé divers sujets locaux et régionaux.
Au plan local, il a réaffirmé l’opposition de son parti au financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), en insistant sur le point selon lequel ce sujet fera l’objet d’un long débat en Conseil des ministres et de contacts bilatéraux en dehors du cadre du gouvernement, dans l’espoir d’aboutir à une décision unanime.
Il a d’emblée accusé l’opposition de chercher à embarrasser le Premier ministre, Nagib Mikati, avec ce dossier, en l’obligeant à répéter son engagement à verser au TSL la part du Liban. Un engagement dont le chef du Hezbollah a minimisé l’importance, en rappelant que ce dernier avait refusé de s’engager à suspendre le financement du TSL, à en retirer les quatre juges et à abroger le protocole conclu avec le tribunal, lors des pourparlers qui avaient débouché sur sa nomination à la tête du gouvernement.
Si le parti de Dieu garde également le silence « face aux provocations répétées de l’opposition, c’est pour éviter de tomber dans le piège de la polémique vers laquelle celle-ci essaie de nous entraîner ». « Chacun a le droit de dire ce qu’il pense de ce dossier, mais nous avons fait exprès de nous taire, parce qu’il était évident que le courant opposé voulait entraîner le gouvernement vers une polémique que nous rejetons. Nous ne nous exprimerons que lorsque le dossier sera à l’ordre du jour du Conseil des ministres », a affirmé Nasrallah.
« Le Hezbollah est catégoriquement opposé au financement du tribunal, à cause de ses lacunes, de son comportement et de ses objectifs. Si quelqu’un veut payer de sa poche, il sera bienvenu, mais s’il faut que le Trésor soit sollicité, il appartiendra au Conseil des ministres et au Parlement de se prononcer. En Conseil des ministres, nous expliquerons les motifs de notre opposition. D’autres aussi ont beaucoup de choses à dire. L’important est de parvenir à une unanimité, à travers ce débat et le dialogue bilatéral en dehors du Conseil des ministres », a-t-il ajouté, rappelant que la décision de soumettre la question au vote appartient au chef du gouvernement.
Le chef du Hezbollah a aussi assuré qu’il n’est pas question de livrer au TSL les quatre accusés dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, et demandé au tribunal de les juger par contumace. « De toute façon, le verdict est connu d’avance », a-t-il ironisé.

« Aucun risque d’implosion gouvernementale »
Hassan Nasrallah a rejeté le label collé par l’opposition au gouvernement qu’elle considère comme étant celui du Hezbollah, tout comme il a démenti les risques d’implosion de l’équipe Mikati, qu’il a présentée comme étant « homogène », avant d’énumérer ce qu’il considère être ses « réalisations ».
Il a qualifié de bonnes les relations de son parti avec M. Mikati, ainsi qu’avec tous ses alliés, et a affirmé « ne pas regretter » d’avoir soutenu l’élection du général Michel Sleiman à la tête de l’État. « Nos alliés ont tous fait montre de solidarité et de loyauté », a-t-il dit, avant d’insister sur « la dimension stratégique » de ses relations avec eux et de démentir les informations sur une tiédeur des rapports avec le CPL.
Le leader du Hezbollah a en outre démenti la présence d’un conflit avec le chef du PSP, Walid Joumblatt, faisant état de divergences de vues « seulement ». « Il faut comprendre que la nouvelle majorité n’est pas composée d’un seul parti. Les divergences de vues existent, mais nous avons aussi de nombreux points communs », a-t-il dit.
Sayyed Nasrallah a par ailleurs critiqué le courant du Futur pour son unilatéralisme au sein de sa communauté, estimant que « c’est parce qu’il rejette toute diversité qu’il a accusé le Hezbollah d’armer ses partisans au Liban-Nord ».
Il a ensuite jugé que le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a été « injustement attaqué » à cause de ses positions et a entrepris d’expliquer les propos pour lesquels le prélat avait été critiqué à Paris. « Il ne faut interpréter les propos du patriarche mais les placer dans leur contexte précis », a-t-il ajouté.

Soutien à Assad
Au niveau régional, le leader du Hezbollah a réaffirmé que les manifestations populaires en Tunisie, au Yémen, en Égypte, en Libye et à Bahreïn étaient spontanées, « parce que leurs régimes respectifs étaient soumis aux Américains, contrairement à la Syrie ».
Il a accusé Washington de vouloir exploiter ces révolutions au service de ses objectifs qu’il a énumérés comme suit : redorer son image face aux peuples arabe et américain, essayer de trouver des régimes complices de substitut.
Sayyed Nasrallah, qui a rejeté le principe de l’alliance des minorités, a mis l’accent sur le fait que « le véritable danger qui menace le Moyen-Orient provient d’Israël, des États-Unis qui cherchent à établir un nouvel ordre régional qui prévoit une division de la région sur une base confessionnelle, ainsi que de courants salafistes ».
Pour ce qui est de la Syrie, il a réaffirmé que son cas diffère substantiellement des autres États arabes secoués par des mouvements de contestation populaire, parce que son régime est fondé sur la lutte contre Israël, parce que sa volonté de réaliser des réformes est sérieuse, parce qu’il s’oppose farouchement aux projets américains pour la région et parce qu’il soutient la Résistance au Liban et en Irak. « Par voie de conséquence, nous ne pouvons que le soutenir », a-t-il affirmé.
« En Syrie, ce ne sont pas la démocratie et les réformes qui sont escomptées, mais la chute du régime qui se pose en obstacle devant les projets américain et israélien », a estimé Nasrallah, indiquant que certains pôles de l’opposition syrienne ont des rapports avec les Américains.
Selon lui, la majorité du peuple syrien est favorable au régime. Le responsable du Hezbollah a fondé son point de vue sur « les manifestations importantes organisées dans les deux plus grandes villes syriennes, Damas et Alep, en faveur du régime Assad ». Il s’en est pris ensuite à la Ligue arabe, l’accusant d’œuvrer en vue de la chute du régime et de provoquer des dissensions confessionnelles.
Si son parti maintient son appui à la Syrie, « c’est parce que la volonté de réforme est sérieuse, parce qu’il faut éviter la mise en place d’un régime qui se jettera dans le giron américain et pour éviter une guerre civile ou une division de ce pays ».
Nasrallah a également accusé les médias de gonfler les nouvelles sur la révolte syrienne et a catégoriquement démenti les informations relatives à l’envoi de combattants du Hezbollah pour aider le régime Assad à réprimer les manifestations.
Tout en excluant une éventuelle répercussion des événements en Syrie sur le Liban, il a vivement critiqué la position du 14 Mars par rapport aux incursions syriennes en territoire libanais, accusant l’opposition d’être « en revanche bienveillante » par rapport à Israël. Après avoir rappelé que la Syrie est « officiellement » un pays ami, il a jugé que « si les incursions se confirment, l’État doit les régler sur cette base et s’efforcer à son tour de mettre fin aux atteintes libanaises à la Syrie et plus particulièrement à la contrebande des armes ».

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