The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

Search This Blog

June 24, 2011

L'Orient le jour - Et de deux en matière d’atteinte à la liberté d’expression ..., June 24, 2011

Le cabinet Mikati s’emploie-t-il, d’entrée de jeu, à annoncer la couleur en matière de libertés publiques, ou plutôt en matière d’atteinte aux libertés publiques ? La question se pose avec acuité si l’on se fie à la réalité, telle qu’elle apparaît du moins. Ainsi, après la décision de la Sûreté générale d’interdire la projection du film critique iranien Green Days, dans le cadre du Festival international du film de Beyrouth, qui s’est ouvert mercredi (et qui se poursuivra jusqu’à dimanche), un second film programmé dans le cadre du « festival des films interdits » a également été... interdit. C’est ce qu’a annoncé la présidente du festival, Colette Naufal, qui a indiqué que le film Chou Sar ? du réalisateur De Gaulle Eid a été interdit par décision du juge des référés.
Dans le film Chou Sar ? De Gaulle Eid relate sa propre histoire, celle d’un homme qui a assisté au massacre, pour des raisons partisanes, de treize membres de sa famille (dont ses parents et sa petite sœur) dans son village natal d’Edbel, au Liban-Nord. Le réalisateur, qui a quitté le Liban il y a une dizaine d’années pour la Corse, est l’un des protagonistes du film. Le documentaire, qui ne vise nullement à pointer un doigt accusateur ou à jeter de l’huile sur le feu, relate la petite enquête sur les circonstances de l’assassinat de la famille Eid.
La décision du juge des référés d’interdire ce film a été prise à la suite d’une plainte déposée par l’un des personnages qui apparaît dans le film. Le juge des référés a demandé que les passages où cette personne apparaît soient coupés, ce que la présidente du festival, Colette Naufal, a refusé, préférant ne pas projeter le documentaire plutôt que de le charcuter. La décision de ne plus projeter le film a été prise en coordination avec le réalisateur, précise Colette Naufal.
Signalons que le film de De Gaulle Eid a déjà été projeté à Dubaï et à Milan. Il a obtenu le prix Ahmad Attia. Son interdiction dans le cadre d’un festival de film international pose une fois de plus la traditionnelle question de la censure et des atteintes à la liberté d’expression artistique. Le ministre sortant de l’Information, Tarek Mitri, avait souligné à plusieurs reprises la nécessité de régler définitivement le problème de la censure aveugle au Liban, mais il s’est heurté à chaque fois au lobby des « bien-pensants ».
Le chef du bloc parlementaire du courant du Futur, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, a abondé hier dans le même sens, s’élevant contre l’interdiction du film iranien Green Days, qui relate, rappelle-t-on, les événements qui ont marqué la contestation populaire qui s’est manifestée en Iran au lendemain de l’élection présidentielle de 2009. Mettant en garde le nouveau gouvernement contre toute atteinte aux libertés, M. Siniora a invité les artistes, les intellectuels et les journalistes à exprimer haut et fort leur refus de la décision d’interdire le film iranien. « Nous avons une grande responsabilité à assumer sur le plan de la défense des libertés », a notamment déclaré le président Siniora.


No comments:

Post a Comment

Archives