L'orient Le Jour - L’agression d’un médecin à Tripoli déclenche une mobilisation syndicale - June 01, 2011

Le responsable du service des urgences à l'hôpital el-Mounla,
le Dr Nazih Baroudi, a été poignardé au dos à l'aide d'un couteau de guerre alors qu'il sortait de l'hôpital en direction de sa voiture. La victime a aussitôt subi avec succès une intervention chirurgicale.
Une enquête a tout de suite été menée sur les lieux, sous la supervision du procureur général près la cour d'appel, le juge Omar Hamzé. Selon des témoins, l'assaillant serait un jeune dans la vingtaine, vêtu d'une veste noire et d'un pantalon jeans, qui aurait poignardé et laissé le couteau enfoncé dans le corps de sa victime, avant de fuir précipitamment. « Je ne sais quelles raisons ont pu motiver l'auteur de l'attaque, je n'ai ni de problèmes ni d'inimitiés avec personne », a confié le Dr Baroudi.
En réaction à cet incident, les chefs syndicaux des professions libérales du Nord ont tenu une réunion au siège de l'ordre des médecins à Tripoli, à la suite de laquelle son président, Fawaz el-Baba, a affirmé que « ce crime a troublé l'opinion publique, atteint le corps médical tout entier et éraflé l'autorité des organismes de sécurité ». M. Baba a lancé un appel « haut et fort pour que cesse le feuilleton continu des crimes contre les pionniers des métiers humanistes ». De plus, l'ordre des médecins s'est porté partie civile dans la plainte contre l'agresseur. Pour sa part, le président de la Fédération des syndicats des professions libérales Ghassan Yared a déploré « la douloureuse et condamnable agression ».
Dans un communiqué s'alignant sur ces déclarations, le syndicat des hôpitaux a dénoncé fermement l'incident, et appelé les forces de l'ordre chargées de l'enquête à « assurer la protection nécessaire pour les hôpitaux et leurs employés, notamment au niveau des services des urgences, qui demeurent livrés à toutes sortes d'agressions (...) et pour des raisons souvent étrangères à la victime ou à l'établissement hospitalier ». D'ailleurs, le Dr Baroudi a lui-même dénoncé « les agressions constantes que subit le corps médical, d'autres médecins ayant déjà été attaqués, que ce soit dans leur cabinet ou dans les hôpitaux ».
Dans ce cadre, le procureur général Hamzé a assuré que « le coupable sera incessamment arrêté et recevra la peine qu'il mérite », relevant surtout la gravité de « l'agression contre un médecin dans une rue publique et en plein jour ».