« Un État palestinien, ça changera quoi pour nous ? » lance Mahmoud Nadwé, réfugié de 17 ans dans les camps de Sabra et Chatila à Beyrouth. Dans une ruelle boueuse envahie par des relents de nourriture et d’égouts, Kassem Abou Jammouss, 76 ans, exhibe fièrement sa carte d’identité datant du mandat britannique. « Métier : ouvrier. » « Race : arabe. »
« Personne ne peut quitter son pays à jamais », dit-il, d’une voix chevrotante. Les yeux bleus perçants se voilent, puis il ajoute : « Il faut une solution... à tout prix. »
Comme la plupart des 300 000 réfugiés palestiniens du Liban, Kassem exprime à tout bout de champ l’espoir de revoir son pays natal et notamment sa ville Akka (Acre), mais il sait tout aussi bien que cette éventualité est improbable, que la « Palestine » soit reconnue comme État ou pas.
« Une reconnaissance de l’État de Palestine, c’est très positif, mais pour nous le plus important c’est le droit au retour », affirme Abou Maher, un des responsables de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) qui chapeaute le Fateh, mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas.
Dossier le plus sensible du conflit israélo-palestinien, le droit au retour est revendiqué par les Palestiniens qui ont été poussés à l’exode après la création de l’État d’Israël en 1948. Il est garanti par la résolution 194 des Nations unies et non du Conseil de sécurité, sans aucune valeur coercitive pour l’État hébreu.
Dans les 12 camps palestiniens du Liban, le quotidien des habitants sont des dédales de ruelles poussiéreuses où s’élèvent des logements anarchiques collés les uns aux autres, du chômage et un sentiment d’être réfugié à jamais.
« Je sais au fond de moi-même que je ne vivrai jamais en Palestine », lance Mahmoud Hachem, 44 ans.
« Un État, c’est bon pour le moral, pour le symbole, mais concrètement, rien ne va changer ici », lance ce vendeur de jus d’oranges dont la famille est originaire de Tarchiha, dans la province d’Acre.
Dans tous les camps, la mobilisation en faveur de l’initiative de Mahmoud Abbas, qui doit soumettre aujourd’hui une demande d’admission à l’ONU d’un État de Palestine – un projet menacé du veto américain –, reste de mise. Sur de grandes affiches apparaissent l’immeuble de l’ONU à New York, la photo du président Abbas et celui du leader historique des Palestiniens Yasser Arafat : « Septembre : un droit, une échéance » ou encore « L’État palestinien est un droit auquel nous ne renoncerons pas », lit-on.
Dans le camp de Baddaoui, dans le nord, Aïda el-Nasser, 53 ans, dépose des fleurs sur le tombeau de son père. « J’ai promis de lui dire quand l’État palestinien sera créé ou quand j’y retournerai », dit-elle au bord des larmes.
Mais pour Abou Bakri, commerçant au camp de Bourj el-Chémali, au Liban-Sud, « il ne peut y avoir un État palestinien à plusieurs têtes, il faut que les Palestiniens soient unis avant », en référence aux rivalités entre le Fateh et le Hamas islamiste.
« Je veux retourner en Palestine, même pour vivre sous une tente. Soixante ans, ça suffit », lance Hoda al-Asmar, mère de quatre enfants.
À 17 ans, Mahmoud, né à Sabra et Chatila, n’a déjà plus d’illusions. Sauf peut-être une seule. « J’aimerais quand même avoir un passeport palestinien. On ne me taxera plus de réfugié. »
(Source : AFP)
Le débat à l’ONU autour d’un État palestinien suscite peu d’espoir chez beaucoup de réfugiés du Liban, confinés dans des îlots de misère, comme en témoigne un reportage de l’AFP.« Personne ne peut quitter son pays à jamais », dit-il, d’une voix chevrotante. Les yeux bleus perçants se voilent, puis il ajoute : « Il faut une solution... à tout prix. »
Comme la plupart des 300 000 réfugiés palestiniens du Liban, Kassem exprime à tout bout de champ l’espoir de revoir son pays natal et notamment sa ville Akka (Acre), mais il sait tout aussi bien que cette éventualité est improbable, que la « Palestine » soit reconnue comme État ou pas.
« Une reconnaissance de l’État de Palestine, c’est très positif, mais pour nous le plus important c’est le droit au retour », affirme Abou Maher, un des responsables de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) qui chapeaute le Fateh, mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas.
Dossier le plus sensible du conflit israélo-palestinien, le droit au retour est revendiqué par les Palestiniens qui ont été poussés à l’exode après la création de l’État d’Israël en 1948. Il est garanti par la résolution 194 des Nations unies et non du Conseil de sécurité, sans aucune valeur coercitive pour l’État hébreu.
Dans les 12 camps palestiniens du Liban, le quotidien des habitants sont des dédales de ruelles poussiéreuses où s’élèvent des logements anarchiques collés les uns aux autres, du chômage et un sentiment d’être réfugié à jamais.
« Je sais au fond de moi-même que je ne vivrai jamais en Palestine », lance Mahmoud Hachem, 44 ans.
« Un État, c’est bon pour le moral, pour le symbole, mais concrètement, rien ne va changer ici », lance ce vendeur de jus d’oranges dont la famille est originaire de Tarchiha, dans la province d’Acre.
Dans tous les camps, la mobilisation en faveur de l’initiative de Mahmoud Abbas, qui doit soumettre aujourd’hui une demande d’admission à l’ONU d’un État de Palestine – un projet menacé du veto américain –, reste de mise. Sur de grandes affiches apparaissent l’immeuble de l’ONU à New York, la photo du président Abbas et celui du leader historique des Palestiniens Yasser Arafat : « Septembre : un droit, une échéance » ou encore « L’État palestinien est un droit auquel nous ne renoncerons pas », lit-on.
Dans le camp de Baddaoui, dans le nord, Aïda el-Nasser, 53 ans, dépose des fleurs sur le tombeau de son père. « J’ai promis de lui dire quand l’État palestinien sera créé ou quand j’y retournerai », dit-elle au bord des larmes.
Mais pour Abou Bakri, commerçant au camp de Bourj el-Chémali, au Liban-Sud, « il ne peut y avoir un État palestinien à plusieurs têtes, il faut que les Palestiniens soient unis avant », en référence aux rivalités entre le Fateh et le Hamas islamiste.
« Je veux retourner en Palestine, même pour vivre sous une tente. Soixante ans, ça suffit », lance Hoda al-Asmar, mère de quatre enfants.
À 17 ans, Mahmoud, né à Sabra et Chatila, n’a déjà plus d’illusions. Sauf peut-être une seule. « J’aimerais quand même avoir un passeport palestinien. On ne me taxera plus de réfugié. »
(Source : AFP)
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