The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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August 17, 2012

L'orient le jour - Le clan Moqdad a « suffisamment d’otages » : il arrête « les opérations militaires », August 17 2012


L’arrivée du député Ali Moqdad (bloc du Hezbollah) à la conférence de presse de la famille fait exploser un débat d’idées entre satisfaits et mécontents de l’arrêt des enlèvements.
Au siège de la ligue de la famille Moqdad à Roueiss (banlieue sud), l’animation bat son plein à toute heure de la journée et de la nuit, depuis deux jours. Membres du clan qui entrent et sortent, conversations animées, caméras de télévision, journalistes libanais et étrangers... Depuis les enlèvements de ressortissants syriens et d’un ressortissant turc mercredi en représailles, après l’enlèvement, à Damas, de Hassan Moqdad, un membre de la famille, celle-ci a réussi à attirer l’attention du Liban et du monde. Elle aura surtout attiré l’attention sur les dissensions en son sein, au cours de la conférence de presse tenue dans l’après-midi.
Cette conférence de presse avait à l’origine été prévue pour annoncer « l’interruption de toutes les opérations militaires sur le territoire libanais, étant donné que nous avons désormais assez d’otages syriens liés à l’Armée syrienne libre (ASL) », ainsi que l’a affirmé Maher Moqdad, président de la ligue et porte-parole de la famille. Il a également déclaré que « les personnes qui se sont avérées non liées à l’ASL ont été libérées », quelque 14 personnes, précisera-t-il plus tard. Il a enfin souligné que « l’agression contre la chaîne al-Yassariya, qui appartient au Parti communiste libanais, n’a pas été menée par nous, ainsi que l’enlèvement d’un ressortissant syrien aujourd’hui (hier) à Chtaura ».
C’est avec l’entrée du député Ali Moqdad dans la salle que le conflit a éclaté. Selon des témoins, le député a émis des réserves concernant les termes « opérations militaires », prononcés par Maher Moqdad, lui rappelant que « tous ceux présents ici sont des civils ». Un autre membre du clan, un garde du corps du député, est entré inopinément en scène, revendiquant son droit à donner son opinion, comme tout le reste de la famille. « Nous ne pouvons qu’approuver, dans l’objectif de retrouver notre fils Hassan, l’enlèvement de membres de l’ASL, mais il ne faut pas étendre les enlèvements à des civils, même s’ils sont des sympathisants de l’opposition syrienne », a-t-il dit. Il a exprimé des craintes que « la situation n’échappe à tout contrôle et que les enlèvements se poursuivent, même en cas de libération de Hassan ».
Ces interventions ont marqué le début de la bagarre.Selon les témoignages des correspondants de la LBCI et d’al-Jadeed, des voix se sont élevées pour protester – on saura plus tard qu’il s’agissait de la famille directe de Hassan. Les journalistes ont été pris à partie et empêchés de filmer. Ils ont attendu quelques minutes hors de la salle où avait lieu la conférence de presse, recevant des échos contradictoires sur la possible reprise de celle-ci. Ils ont finalement été encouragés à quitter définitivement les lieux. Le député Ali Moqdad s’est lui aussi retiré, affirmant clairement qu’il ne comptait plus remettre les pieds au siège de la ligue, malgré les tentatives de réconciliation menées par certains.
À signaler que la famille Moqdad a publié ultérieurement un communiqué précisant que « le clash qui a eu lieu lors de la conférence de presse a été provoqué par une cinquième colonne, des personnes qui se sentent lésées par l’arrêt des opérations militaires ». Maher Moqdad y présente « ses excuses à tous les journalistes », les « remerciant pour leurs efforts en vue de la libération de notre frère Hassan ». Il a clairement déclaré que « la famille ne sera plus responsable, dès aujourd’hui, d’un quelconque enlèvement, de fermeture de routes ou de tout autre acte qui menace la sécurité au Liban ».

« En attendant des images qui prouvent que Hassan est vivant »
Plus tôt dans la journée, l’ambiance qui prévalait au siège de la ligue était bien plus calme. Maher Moqdad, que nous avons rencontré sur place, a souligné qu’aucune nouvelle information n’était disponible sur le sort de Hassan, ce jeune homme enlevé en Syrie il y a à peu près une semaine. « Nous nous sommes réunis avec (le ministre des Affaires étrangères) Adnane Mansour aujourd’hui (hier), dit-il. Nous avons remarqué que tout ce qui lui importait était de faire libérer l’otage turc que nous détenons. L’otage libanais détenu en Syrie ne mérite-t-il pas aussi son attention ? »
Tout au long de l’entretien, le porte-parole du clan Moqdad a affiché un mépris certain des autorités libanaises. « À quoi faut-il s’attendre avec un État faible qui ne peut même pas démanteler des tentes sur une route à Saïda, ou empêcher les conflits entre deux rues à Tripoli ? s’est-il demandé. Nous avons expérimenté la manière dont ils ont agi dans le dossier des onze Libanais enlevés en Syrie il y a trois mois. » Il a déclaré « attendre les résultats des négociations avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a désigné un délégué pour rencontrer Hassan dans son lieu de détention ». « Nous attendrons les images qui prouveront que notre fils est bien vivant et nous diffuserons alors des images sur les otages que nous retenons chez nous », a-t-il ajouté.

Démenti de l’ASL
Maher Moqdad précise que tous les Syriens enlevés sont bien des membres de l’ASL, ou des personnes qui collaborent avec elle ou la financent. Le clan semble absolument sûr que la partie responsable de l’enlèvement de Hassan est l’ASL, alors que le chaos le plus total règne actuellement en Syrie... « Nous sommes sûrs que les ravisseurs sont de l’ASL », confirme-t-il. À ce sujet, notons l’intervention de Lou’aï Moqdad, un des porte-parole de l’ASL, à la Future TV hier. Il y affirme que son organisation « a effectué toutes les enquêtes nécessaires auprès de ses branches à travers la Syrie et peut confirmer qu’aucun de ses membres n’a enlevé ou ne détient Hassan Moqdad ». Selon lui, « il s’agirait d’une histoire fabriquée de toutes pièces par le régime syrien pour faire éclater la discorde avec le Liban ». Il a appelé « les Libanais, en particulier le clan Moqdad, à réfléchir avant de s’engouffrer dans ce conflit provoqué ».
Sur le nombre de personnes enlevées, Maher Moqdad ne lâchera à L’Orient-Le Jour qu’un énigmatique « plus que vingt personnes ». Il n’en dira pas plus sur « la pêche précieuse » qu’a promis de divulguer la « branche armée » de la famille. Le porte-parole insiste cependant sur le fait que « nul ressortissant arabe ne sera mis en danger ». « Nous respectons beaucoup les Saoudiens et n’oublions pas tout ce qu’ils ont fait pour le Liban durant la guerre de 2006, dit-il. Malheureusement, un membre de la famille a proféré des menaces contre eux hier devant les médias. Nous l’avons soumis à un conseil de discipline pour son discours irresponsable. Je suis le seul à parler au nom de la famille. »
À la question de savoir ce que le clan compte faire si Hassan n’était pas relâché, Maher Moqdad répond : « Qu’ils n’oublient pas que nous avons des invités chez nous. Jusque-là, nous leur servons du boulgour (blé concassé) et du kechek, des spécialités de chez nous, à Baalbeck. Ils ont été assez stupides pour s’aliéner un clan comme le nôtre. » Il rappelle que l’otage Hassan Moqdad n’appartient pas au Hezbollah, et que tous ses soi-disant « aveux » sont faux. « Tout le monde sait que l’entente ne règne pas entre la famille Moqdad et le Hezbollah », dit-il.


http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/773768/Le_clan_Moqdad_a_%3C%3C+suffisamment_d%27otages+%3E%3E+%3A_il_arrete_%3C%3C+les_operations_militaires+%3E%3E.html

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