The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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February 8, 2016

L'orient le jour - Inauguration a Nabatiye d'un centre de gestion des dechets solides finance par l'ue, February 08, 2016



Stéphanie Sakr




Le ministre d'État pour la Réforme administrative (Omsar), Nabil de Freige, et l'ambassadrice de la Délégation européenne (UE) au Liban, Christina Lassen, ont inauguré, aux côtés du président de l'Union des municipalités de Shkif-Nabatiyé, Mohammad Jaber, le nouveau centre de traitement des déchets solides de la ville de Kfour, dans le caza de Nabatiyé.




Situé sur les hauteurs de Nabatiyé, dans le cadre d'une coopération entre la Délégation européenne au Liban et l'Union des municipalités de Shkif-Nabatiyé, ce nouveau centre de traitement des déchets solides de 10 000 m², spécialement mis en fonctionnement pour l'inauguration, est le résultat d'une longue réflexion engagée depuis une dizaine d'années. Il devrait apporter une réponse à une crise des déchets ancienne et sévèrement ancrée au cœur des villes périphériques du Liban. Une crise des déchets plus amplifiée aujourd'hui du fait de la crise syrienne et de l'afflux de réfugiés syriens au Liban. Cet afflux augmente de 15 % les besoins des municipalités qui se retrouvent alors démunies et se doivent de trouver des solutions efficaces face aux problématiques de ramassage et de gestion des déchets.




Si ce nouveau centre de gestion des déchets solides a pu voir le jour à Nabatiyé, c'est uniquement grâce à une initiative de la Délégation de l'Union européenne qui ne pouvait intervenir et apporter des solutions qu'au sein des zones non couvertes par le groupe Sukleen, lequel, avant la crise des déchets, avait le monopole sur Beyrouth et la région du Mont-Liban. Mais l'aide apportée par l'Union européenne, bien que s'élevant à 2 millions d'euros, ne se limite qu'à la construction du bâtiment et l'achat de l'équipement nécessaire au bon fonctionnement du centre de gestion des déchets. Quant à la partie opérationnelle et de maintenance, elle est laissée à la charge des municipalités, qui ont injecté 500 000 euros et qui ont coopéré notamment avec Omsar, pour le recrutement de l'opérateur intervenant sur le site, en l'occurrence la société Lavajet.

L'apport financier de l'Union européenne permet donc à la Fédération des municipalités d'économiser le coût de construction de la nouvelle usine de gestion des déchets. Mais les apports financiers ne s'arrêtent pas là, puisqu'en acceptant d'implanter ce nouveau centre sur les terres de Nabatiyé, la municipalité, comme le prévoit la loi sur la décentralisation, doit se voir débloquer des fonds par l'État libanais.




En misant sur le tri des déchets et le compostage, permettant la production d'engrais réutilisables pour les terres agricoles de la région, le centre de gestion des déchets solides de Nabatiyé, s'inscrivant dans des perspectives d'avenir et bénéficiant grâce à l'Union européenne de machines très pointues, se fixe pour objectif, pour chaque 100 tonnes traitées, de recycler 70 % des déchets, n'envoyant ainsi que 30 % de résidus en décharge. Cette nouvelle usine de traitement des déchets solides, d'une capacité de traitement de 250 tonnes par jour, emploiera entre 50 et 70 personnes et sera prochainement, comme l'annonce Christina Lassen, complétée par une décharge.




Lors de la visite de l'usine, le ministre d'État pour la Réforme administrative (Omsar), Nabil de Freige, a tenu à rappeler qu'il est impératif lorsqu'on utilise les techniques de composte d'être intransigeant et vigilant face aux procédés permettant la réalisation d'un compost ayant pour finalité le secteur agricole. Il a par ailleurs insisté sur la coopération nécessaire entre les 26 municipalités formant l'Union des municipalités de Shkif-Nabatiyé, pour garantir le bon fonctionnement de l'usine. Il a aussi appelé la population à ne plus jeter n'importe où ses poubelles afin de faciliter la collecte.




Ce nouveau centre de gestion des déchets solides à Nabatiyé s'inscrit dans le cadre d'un long processus engagé par la Délégation européenne auprès des municipalités. L'UE souhaite dans ce cadre étendre son aide au Liban en prévoyant la création au total de sept décharges et de neuf centres de gestion des déchets solides à Baalbeck-Hermel, au Akkar, à Zahlé, Jeb Jennine, entre autres.




L'inauguration qui a été suivie d'un repas donné au Palais des rois en l'honneur de la coopération entre l'Union européenne et l'Union des municipalités de Shkif-Nabatiyé, en présence notamment des députés Yassine Jaber et Hani Kobeissi, fut l'occasion pour Christina Lassen de souligner que l'engagement et l'aide apportée par l'Union européenne dans la gestion des déchets solides profiteront à plus de 540 municipalités à travers le Liban. Elle a relevé surtout que l'ensemble des projets exécutés auprès de ces municipalités permettront la création de près de 600 emplois bénéficiant en premier lieu aux populations locales.




Ce nouveau centre ainsi que les nombreux autres projets d'aide annoncés par l'Union européenne sont une porte ouverte vers une sortie de crise sanitaire, mais le centre de gestion des déchets ne pourra être considéré comme une réussite que lorsque les municipalités concernées parviendront à garantir l'activité du centre sur le long terme. La durée de vie et de fonctionnement du centre sera donc observée avec attention par l'UE, qui a un droit de regard au vu de son investissement, mais aussi par les associations et collectifs qui dénoncent le rôle des politiques dans le non-règlement de la crise des déchets.

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