La direction générale des Forces de sécurité intérieure a célébré hier la Journée internationale de lutte contre la drogue dans le salon d’honneur de la caserne du quartier général à Achrafieh. « Cette rencontre annuelle (...) est consacrée à l’examen des développements liés au fléau de la toxicomanie et des moyens de contrer ses dangers et de combattre ses effets sur la société, la santé et l’économie », a affirmé le chef de la police judiciaire p.i., le général Salah Eid, représentant à la cérémonie le directeur général des FSI, le général Achraf Rifi. Le général Eid n’a pas manqué de relever les nombreux défis qui entourent la lutte contre la drogue, notamment « l’interdiction de la production agricole ou industrielle de stupéfiants, et le contrôle de leur infiltration via les frontières internationales ». Cependant, au regard des statistiques locales et internationales, « le fléau de la drogue est en augmentation continue, sa distribution est en expansion et les genres de drogues utilisées de plus en plus diversifiés, parmi des toxicomanes de plus en plus nombreux, surtout au niveau des jeunes et des mineurs », a prévenu le général Eid, qualifiant de « quasi impossible » l’interdiction totale de vente et d’achat de drogues. N’empêche qu’une coopération dans ce sens s’est déjà formée entre la direction générale des FSI, l’armée libanaise et les différents appareils sécuritaires et judiciaires afin de « lutter contre les plantations illicites et les récidivistes des crimes de drogue », a confié le représentant du général Rifi, avant de faire part du bilan des arrestations dans des affaires liées à la drogue depuis 2010 : 2 120 dossiers liés à la drogue ont fait l’objet d’enquêtes en 2010, et près de 806 autres jusqu’en mai 2011 ; 3 344 arrestations effectuées en 2010 (dont 222 pour vente de drogues, 422 pour la promotion et 2 532 pour usage de drogues) et 1 037 autres jusqu’en mai 2011 (dont 57 pour vente, 140 pour la promotion et 786 pour usage de stupéfiants). Le général Eid a signalé dans ce contexte que « les arrestations et jugements liés à la drogue sont les plus élevés par rapport aux autres dossiers judiciaires, dont ils constituent plus de la moitié ». Les forces de sécurité ont par ailleurs réquisitionné en 2010 environ 1 500 kg de haschisch (et 70 kg cette année), 415 kg de marijuana (contre rien cette année), 170 kg de cocaïne (3 400 kg cette année), 6 250 kg de héroïne (9 kg cette année), 680 300 pilules de Captagon (249 000 cette année), 2 700 comprimés de XTC (347 cette année), 40 cachets de LSD (28 cette année) et 49 000 pilules diverses (6 166 cette année), selon le général Eid. De plus, la destruction des plantations d’hallucinogènes a atteint 65 000 dounoums en 2005, 1 300 en 2009 et 1 100 en 2010, sachant toutefois que « les cultivateurs reprennent souvent leur activité illicite après la destruction de leur terrain », a indiqué le général Eid. S’agissant de l’année en cours, « nous avons déjà détruit 40 dounoums de pavot et nous envisageons à partir du 27 juin d’abattre principalement les plantations de haschisch, en collaboration avec les unités de l’armée libanaise en poste dans la Békaa », a-t-il confié. Et de conclure : « Notre espoir est grand, en présence du nouveau gouvernement, de pouvoir assurer la sécurité à tous les Libanais en abaissant le taux de criminalité générale (...), sous le patronage du ministre de l’Intérieur Marwan Charbel. »
Ont pris également part à la journée le directeur général du ministère de la Justice Omar Natour qui a dénoncé « l’absence de stratégies à long terme pour traiter le comportement toxicomane », le représentant du commandant en chef de l’armée, le représentant du directeur général de la Sûreté de l’État, le représentant du directeur général des douanes p.i., ainsi que le président de l’ordre des médecins Charaf Abou Charaf, le président du syndicat des hôpitaux Sleiman Haroun et le président de l’ordre des pharmaciens Ziad Nassour.
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