The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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June 26, 2011

L'orient Le Jour - TSL : on prépare le décor - June 26, 2011

Par Élie FAYAD | 26/06/2011

LA SITUATION
À en croire des rumeurs concordantes, mais aussi une source ministérielle « bien informée », la parution de l’acte d’accusation serait imminente et tout le monde au Liban – en tous cas les principaux acteurs concernés – commencent sérieusement à se préparer à cette échéance tant attendue et redoutée.
Le gouvernement d’abord qui, par l’entremise du Premier ministre, Nagib Mikati, s’apprête à glisser dans sa déclaration ministérielle la formule littéraire magique qui lui permettrait de s’en tirer plus ou moins face aux exigences de la communauté internationale en matière de respect de l’action du TSL, tout en maintenant le flou artistique sur son aptitude à mettre en œuvre les décisions de cette juridiction.
Les diplomates européens que M. Mikati avait rencontrés il y a trois jours avaient signifié à ce dernier que le gouvernement devrait être clair non seulement sur le respect de ses engagements à l’égard de la mise en place, de l’existence et de l’action du tribunal, mais aussi sur son engagement à mettre en œuvre concrètement ses décisions.
Or c’est sur ce second volet que M. Mikati bute, en raison de la position bien connue du 8 Mars à ce sujet. Incapable de formuler un tel engagement d’une manière aussi univoque, il a besoin d’un texte plus « souple », plus ouvert aux interprétations les plus diverses, sans exclure cependant l’option première, à savoir la mise en œuvre stricte des demandes du TSL.
Il semble, selon des sources informées, que M. Mikati ait déjà concocté une formule à cet égard et qu’il l’aurait soumise hier à l’approbation du président de la République, Michel Sleiman, et du chef du Législatif, Nabih Berry, qui l’ont tous deux reçue.
Parallèlement, le Premier ministre cherchait manifestement à se montrer rassurant face à la communauté internationale et à une frange importante de l’opinion libanaise en insistant, de manière encore plus explicite qu’auparavant, sur le fait qu’il n’a aucune intention, à la tête de son gouvernement, de sortir de la « continuité » des gouvernements précédents. Les décisions « difficiles » – c’est-à-dire sur des sujets conflictuels – a-t-il dit à la chaîne al-Arabiya, devraient être prises dans le cadre du comité de dialogue national, autrement dit à l’unanimité. Et il a révélé, à ce propos, que le chef de l’État comptait appeler ce comité à reprendre ses réunions après le vote de confiance au gouvernement.
Pour en revenir à l’acte d’accusation, que d’insistantes rumeurs prévoient donc pour les jours à venir, nombre d’observateurs font remarquer que son imminence ne serait pas étrangère au report de l’adoption de la déclaration ministérielle à la semaine prochaine.
Ce constat est d’ailleurs conforté par les appels de certains membres du gouvernement, y compris au sein du 8 Mars, à « attendre la parution de l’acte d’accusation » avant de se prononcer sur l’attitude du Liban à l’égard du TSL. En somme, c’est le contraire de ce que disait le 8 Mars il y a cinq ou six mois.
Mais c’est surtout du côté du Hezbollah que les préparatifs semblent le plus significatifs. À cet égard, on se demandait hier si le timing choisi par le secrétaire général pour annoncer subrepticement que son parti a été infiltré par la CIA n’était pas en rapport avec l’imminence de l’acte d’accusation.
Certes, Hassan Nasrallah a affirmé que cette affaire n’avait rien à voir avec le TSL, mais pour un homme qui n’a jamais voulu admettre l’existence de brebis galeuses au sein de sa formation, le faire en ce moment précis, alors même que les fuites sur l’infiltration remontent déjà à quelques semaines, ne peut que laisser la voie libre à toutes sortes de spéculations. Si des brebis galeuses ont bien été tentées par la CIA, d’autres pourraient l’avoir été par n’importe quoi, y compris par le projet d’assassiner Rafic Hariri.
Si le scénario se confirme, le Hezbollah serait aujourd’hui en train de mettre en œuvre ce qu’on lui proposait de faire l’été dernier, dans le cadre des efforts des « deux S » (Syrie-Arabie saoudite) et qu’il avait à l’époque rejeté.
Il est vrai que dans l’intervalle, un cygne noir a fait son apparition : la contestation en Syrie... 

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