Un poster géant des disparus devant la tente au centre-ville. Joseph Eid/AFP
La révolte sans précédent en Syrie redonne espoir à des centaines de familles libanaises en quête d’informations sur le sort de plusieurs milliers des leurs disparus pendant la guerre civile au Liban, morts ou détenus dans les prisons syriennes.
« Pour la première fois depuis de nombreuses années, c’est gagnant-gagnant pour nous, pour toutes les familles des victimes », explique Ghazi Aad, qui dirige Solide, un groupe qui lutte pour la cause des détenus politiques libanais en Syrie. « Si le régime tombe, les détenus seront libérés, les archives et dossiers ne seront plus sous le contrôle du régime », souligne-t-il, interrogé par l’AFP. « Et même si le président Bachar
el-Assad reste, il sera soumis à une très grande pression pour surmonter son passif en matière de droits de l’homme. »
Pendant près de 20 ans, plus de 600 familles, libanaises et palestiniennes, musulmanes et chrétiennes, ont réclamé des informations sur le sort de plusieurs milliers de prisonniers politiques qui auraient disparu aux mains des troupes syriennes entrées au Liban peu après le début de la guerre civile. Les gouvernements au Liban ont tenté de s’attaquer à la question, mais les familles de victimes déplorent l’apathie des autorités.
Les mères, épouses et filles des disparus tiennent depuis six ans des sit-in dans le
centre-ville de Beyrouth, où une tente a été installée devant les bureaux des Nations unies.
« Je n’ai pas d’espoir de voir Ahmad vivant, et je sais au fond de moi qu’il est mort », affirme Amneh Charkawi, 78 ans, dont le fils a disparu en 1976, à l’âge de 19 ans. « Mais je veux pouvoir mettre un point final » à cette affaire, ajoute-t-elle, assise sur un lit de campagne dans la tente. « Je veux qu’on me rende mon fils, même s’ils me donnent ses os dans un sac en plastique. Je veux enterrer mon fils à côté de son père. »
Selon des groupes de défense des droits de l’homme, plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont disparu sous le règne de Hafez el-Assad. Les autorités syriennes ont longtemps nié détenir des prisonniers politiques, mais à quatre occasions entre 1976 et 2000, des Libanais ont été libérés de leurs geôles, dont la fameuse prison de Mazzé.
Aujourd’hui, Amneh et des centaines d’autres proches de disparus espèrent que la révolte en Syrie va leur permettre d’élucider le sort des prisonniers. « Si le régime tombe, beaucoup de secrets bien gardés par les services de sécurité seront aussi révélés, soit par les dissidents, soit par l’ouverture des archives... » explique Nadim Houry, chercheur à Human Rights Watch. « Il est évident que les chances d’obtenir des réponses seront plus grandes dans une Syrie post-Assad, si ce qui s’est passé en Libye ou en Égypte est une indication. »
Jihad Georges Eid, un soldat de l’armée libanaise, avait 20 ans quand les troupes syriennes l’ont emmené le 13 octobre 1990, le jour de la dernière bataille de la guerre civile. Sa mère, Sonia, dit avoir reçu des informations contradictoires sur son sort. « L’État a ignoré toutes mes requêtes et a tourné le dos à un membre de son armée, déplore-t-elle. Toutes ces années, je n’ai jamais désespéré, et maintenant plus que jamais, je sais qu’il va rentrer. »
« Pour la première fois depuis de nombreuses années, c’est gagnant-gagnant pour nous, pour toutes les familles des victimes », explique Ghazi Aad, qui dirige Solide, un groupe qui lutte pour la cause des détenus politiques libanais en Syrie. « Si le régime tombe, les détenus seront libérés, les archives et dossiers ne seront plus sous le contrôle du régime », souligne-t-il, interrogé par l’AFP. « Et même si le président Bachar
el-Assad reste, il sera soumis à une très grande pression pour surmonter son passif en matière de droits de l’homme. »
Pendant près de 20 ans, plus de 600 familles, libanaises et palestiniennes, musulmanes et chrétiennes, ont réclamé des informations sur le sort de plusieurs milliers de prisonniers politiques qui auraient disparu aux mains des troupes syriennes entrées au Liban peu après le début de la guerre civile. Les gouvernements au Liban ont tenté de s’attaquer à la question, mais les familles de victimes déplorent l’apathie des autorités.
Les mères, épouses et filles des disparus tiennent depuis six ans des sit-in dans le
centre-ville de Beyrouth, où une tente a été installée devant les bureaux des Nations unies.
« Je n’ai pas d’espoir de voir Ahmad vivant, et je sais au fond de moi qu’il est mort », affirme Amneh Charkawi, 78 ans, dont le fils a disparu en 1976, à l’âge de 19 ans. « Mais je veux pouvoir mettre un point final » à cette affaire, ajoute-t-elle, assise sur un lit de campagne dans la tente. « Je veux qu’on me rende mon fils, même s’ils me donnent ses os dans un sac en plastique. Je veux enterrer mon fils à côté de son père. »
Selon des groupes de défense des droits de l’homme, plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont disparu sous le règne de Hafez el-Assad. Les autorités syriennes ont longtemps nié détenir des prisonniers politiques, mais à quatre occasions entre 1976 et 2000, des Libanais ont été libérés de leurs geôles, dont la fameuse prison de Mazzé.
Aujourd’hui, Amneh et des centaines d’autres proches de disparus espèrent que la révolte en Syrie va leur permettre d’élucider le sort des prisonniers. « Si le régime tombe, beaucoup de secrets bien gardés par les services de sécurité seront aussi révélés, soit par les dissidents, soit par l’ouverture des archives... » explique Nadim Houry, chercheur à Human Rights Watch. « Il est évident que les chances d’obtenir des réponses seront plus grandes dans une Syrie post-Assad, si ce qui s’est passé en Libye ou en Égypte est une indication. »
Jihad Georges Eid, un soldat de l’armée libanaise, avait 20 ans quand les troupes syriennes l’ont emmené le 13 octobre 1990, le jour de la dernière bataille de la guerre civile. Sa mère, Sonia, dit avoir reçu des informations contradictoires sur son sort. « L’État a ignoré toutes mes requêtes et a tourné le dos à un membre de son armée, déplore-t-elle. Toutes ces années, je n’ai jamais désespéré, et maintenant plus que jamais, je sais qu’il va rentrer. »
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