The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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October 14, 2011

L'Orient le jour - Financement du TSL : vers l’épreuve de force... , October 14, 2011

Par Émile Khoury |

La confrontation décisive sur le financement du TSL, qui induit un possible éclatement du cabinet, se rapproche manifestement. Les atermoiements et les promesses en l’air ne servent plus à rien. Le tribunal a toujours constitué le pivot du conflit entre les camps en présence, plus particulièrement entre le Hezbollah et le courant du Futur. Et cela, depuis la démission des ministres chiites du gouvernement Siniora, présentée à l’époque pour protester contre l’adoption du protocole sur le statut du TSL, avant qu’ils n’aient consigné leurs remarques à son propos. À partir de là, le 8 Mars avait décrété que le gouvernement était devenu illégitime en regard du pacte national de coexistence et il avait fermé la Chambre, pour jeter au rebut les décrets ou projets du gouvernement.
Par la suite, les prosyriens ont exigé le tiers de blocage dans les gouvernements dits d’union nationale qu’ils ont imposés. Le but premier étant de contrer par tous les moyens le fonctionnement du TSL. C’est sur cette base que Saad Hariri, contraint et forcé, avait dû former son cabinet.
Bien entendu, la Syrie n’était pas pour peu dans l’offensive contre le TSL. Des attaques redoublées à l’approche de la publication de l’acte d’accusation et des inculpations. D’où le fiasco de l’initiative syro-saoudienne baptisée S-S. Damas voulait en effet que Hariri prît une position dubitative, voire négative, par rapport au TSL. Mais, fils du sang versé, il s’était catégoriquement refusé à le trahir, confirmant sa détermination à poursuivre la quête de la vérité et de la justice.
Comme d’autres avant lui, il a payé le prix de sa résistance. Il a perdu le pouvoir et la menace efficace des armes du Hezbollah tournées vers l’intérieur a obligé les centristes à abandonner le 14 Mars pour composer avec ses adversaires. Nagib Mikati a été nommé à sa place, pratiquement par Damas. Avec toujours en arrière-fond la hantise du TSL. C’est ainsi que l’idée de Mikati, soutenu par Sleiman, de mettre sur pied un cabinet de technocrates a été combattue et rejetée par Aoun. Car une telle formation n’aurait même pas songé à combattre le TSL.
Pendant ce temps, le Hezbollah restait derrière son paravent, laissant son allié monter au créneau. Tout comme il le fait aujourd’hui pour le financement. Il avait tout de même fait comprendre au chef de l’État qu’aucun cabinet d’extraparlementaires n’obtiendrait la confiance de la nouvelle majorité à la Chambre. Signer le décret de nomination d’un tel gouvernement aurait donc signifié une crise ministérielle, et partant de pouvoir, ouverte. Avec d’incalculables conséquences sur tous les plans.
Étrange suite du roman : Nagib Mikati se trouve confronté aujourd’hui au même problème que Saad Hariri avant lui. Il se voit en effet sommé de choisir entre le tribunal et le maintien du gouvernement. Tout comme son prédécesseur, il préférerait partir que de trahir les obligations du Liban qu’il a fait siennes dans ses serments devant la communauté internationale, à l’instar du président de la République. En cas de démission, il serait chargé d’expédier les affaires courantes. Sans être autorisé à prendre des décisions importantes, le dossier du TSL restant en plan...
Cela risque de durer longtemps. Car on ne voit que lui, ou Hariri, pour diriger un nouveau cabinet, et ils sont tous deux consignés sur la touche, par l’ex-tuteur.
Revenons-y : fidèles au précédent du barrage contre un cabinet de technocrates, Aoun et Nasrallah se dressent contre le financement. Le général est, de nouveau, le premier à donner de la voix. En attendant qu’au besoin le chef du Hezbollah intervienne à son tour publiquement. Un scénario classique, d’inspiration syrienne, le TSL étant toujours la bête noire de Damas. Le 8 Mars, qui détient la majorité gouvernementale compte voter contre le financement en Conseil des ministres. Il va rejeter l’article prévu à cet effet dans le projet de budget. Et s’opposer à toute avance du Trésor, s’il faut s’en tenir à la règle du douzième provisoire, appliquée quand il n’y a pas encore de loi budgétaire annuelle.


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