The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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October 18, 2011

L'Orient le jour - Craintes généralisées dans l’opposition d’un retour à la mentalité de « l’ère Anjar », October 18, 2011

Les violations des droits de l’homme commises par le régime syrien en Syrie – mais aussi au Liban – continuent de susciter des condamnations dans les rangs du 14 Mars, qui ont exprimé leur crainte d’un retour aux méthodes qui prévalaient du temps du « haut-commissariat » syrien à Anjar, ancien cœur des moukhabarat syriens au Liban.
Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a ainsi stigmatisé le comportement de l’ambassadeur syrien au Liban, que ce soit au regard des cas de disparitions d’opposants syriens au Liban ou de déclarations hostiles à des personnalités libanaises (allusion au général Achraf Rifi). Selon M. Geagea, qui s’exprimait dans le cadre d’un entretien au Nahar, l’affaire des opposants syriens enlevés « est une atteinte fondamentale à notre souveraineté nationale et nul n’a intérêt à ce que le Liban devienne une autre Somalie ». « La communauté internationale appelle le Liban à protéger les opposants syriens sur son territoire. Il s’agit d’une affaire très importante, qui peut saper la crédibilité de l’État et le transformer en État-rebelle », a ajouté M. Geagea, estimant que « la justice militaire doit poursuivre son enquête et rendre son verdict dans cette affaire. Le chef des FL a par ailleurs estimé que » l’ambassadeur syrien n’a pas le droit de faire des déclarations liées à un responsable libanais quel qu’il soit, condamnant les propos du diplomate syrien, qui s’en était pris au général Achraf Rifi – auquel Samir Geagea a rendu hommage.
Samir Geagea s’en est par ailleurs pris au comportement du ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, et à ses déclarations préalables à son départ à la réunion de la Ligue arabe au Caire. « Sincèrement, ce ministre n’est pas le nôtre. Il est le ministre de lui-même. A-t-il obtenu l’accord du président de la République et du Premier ministre sur la position à adopter ? Cette position exprime-t-elle réellement celle de la majorité des Libanais ? Est-elle la position traditionnelle de l’État ? Non. Ce ministre n’a pas le droit d’agir comme bon lui semble et en fonction de ses considérations partisanes. Dans le pire des cas, le Liban devrait rester neutre et un ministre ne saurait hypothéquer la position du Liban à celle du régime syrien, qui est boycotté par la majorité des pays arabes et de la communauté internationale », a ajouté M. Geagea.

Samy Gemayel
Le député Samy Gemayel a pour sa part exposé, dans un entretien à la MTV, les cas des disparitions forcées d’opposants syriens, notamment les cas de Chebli Ayssami et des quatre frères Jassem, évoquant la séance de la commission parlementaire des droits de l’homme et les « informations graves » mises à la disposition des députés par le général Achraf Rifi sur ces deux cas, ainsi que sur le cas de la disparition forcée de l’ingénieur Joseph Sader. « Le général Rifi a indiqué que des véhicules liés aux FSI attachés à la sécurité de l’ambassade syrienne avaient kidnappé Chebli Ayssami et les quatre frères Jassem. Il a donné des détails. Est-il permis que l’État libanais dispose de ces informations sans que la justice ne se saisisse du dossier, que les officiers responsables ne soient interrogés ? J’ai demandé que le procureur général et le procureur militaire assistent la prochaine fois avec nous à la séance de la commission », a-t-il dit. Après avoir réaffirmé sa position de principe en faveur de l’abolition des tribunaux d’exception comme le tribunal militaire, il a indiqué qu’il existe « une commission de coordination » entre le Hezbollah et le tribunal militaire, qui fait que le Hezbollah est implanté au sein du tribunal militaire. Pour lui, le tribunal militaire ne traite pas sur le même pied d’égalité les citoyens normaux et les miliciens du Hezbollah, qui bénéficient, a-t-il dit, d’un traitement de faveur. « Tant que nous avons des régions qui échappent à la souveraineté de l’État, ce genre d’incidents continuera à se répéter », a-t-il dit, évoquant le cas de Joseph Sader. Une unité des FSI « aurait suivi la voiture des kidnappeurs de l’ingénieur jusqu’aux abords de la banlieue sud, mais pourquoi n’ont-ils averti personne qu’il y avait une filature en cours »? a-t-il dit. Concernant enfin les violations syriennes du territoire dans le Nord et le manque de réaction officielle, il a rappelé l’incident de l’arbre avec l’armée israélienne à Adayssé, qui avait fait des victimes dans les rangs de l’armée libanaise. « Un incident à la frontière lié à un arbre avec une armée dite “ennemie” débouche sur des combats, mais, en comparaison, personne ne dit rien lorsque des chars d’une armée d’un pays dit « frère » pénètrent le territoire sur deux kilomètres. Pour un « frère », c’est un peu incestueux comme relation », a-t-il ajouté, avant de tirer à boulets rouges sur le chef du Conseil supérieur libano-syrien et de rappeler que le parti Kataëb avait réclamé, après 2005, l’abolition du Traité de fraternité et de coopération avec la Syrie.
D’autres voix se sont également élevées pour condamner les violations syriennes de la souveraineté et des droits de l’homme, notamment le député Antoine Zahra, qui s’en est pris à l’ambassadeur syrien pour ses propos sur le brigadier Rifi et qui a appelé la justice militaire à se saisir des informations présentées par le chef des FSI devant la commission parlementaire. « Ils ne ramèneront pas Anjar par la fenêtre en plein cœur de Beyrouth. Cela ne passera pas », a-t-il dit. Pour le député Élie Marouni, l’ambassadeur syrien a « outrepassé son rôle de diplomate et a repris le rôle joué autrefois par Ghazi Kanaan et Rustom Ghazalé ». Le député Ahmad Fatfat a dénoncé de son côté les agressions, dimanche, contre les manifestants kurdes devant l’ambassade syrienne, ainsi que les incursions militaires syriennes dans le Nord, ou encore les propos du ministre des Affaires étrangères « qui donnent l’impression que nous sommes remontés dans le temps ». Il a enfin mis en garde contre une volonté du régime syrien de « plonger le Liban dans la crise syrienne ». Il convient enfin de noter que M. Ahmad Hariri a exprimé hier son soutien au peuple syrien, condamnant vivement les massacres commis contre ce dernier de la part du régime, et que des Kurdes de Aïn Mreïsseh ont fait paraître un communiqué condamnant les agressions subies par leurs compatriotes dimanche devant l’ambassade de Syrie.


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