Plus d’un million et demi d’oiseaux migrateurs risquent leur vie en traversant l’Afrique de l’Est et le Moyen-Orient chaque année. Un projet régional de réglementation de la chasse, tout au long du corridor allant de la vallée du Rift à la mer Rouge, a été présenté hier à Beyrouth.
En pleine rue, une affiche montre un chasseur qui dirige son fusil... dans la direction d’une troupe d’oiseaux migrateurs. Typique de l’attitude des chasseurs de cette région du monde envers ces animaux protégés qui empruntent cette route migratoire.
L’urgence d’une réglementation de la chasse a fait l’objet hier à Beyrouth d’un atelier de travail régional. Celui-ci était organisé par la Société pour la protection de la nature au Liban (SPNL), en coopération avec BirdLife International, ainsi qu’avec le ministère de l’Environnement, le Fonds mondial pour l’environnement (GEF) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Durant cette conférence a été lancé le projet régional de BirdLife International pour la protection du corridor des oiseaux migrateurs allant de la vallée du Rift à la mer Rouge. Ce projet, selon son directeur régional Osama al-Nouri, aura un impact sur près d’un million et demi d’oiseaux chaque année, de 37 espèces différentes, dont plusieurs menacées, qui passent par 32 zones écologiques importantes. Or ces oiseaux, poursuit-il, sont menacés par des secteurs d’activité humaines comme la chasse (quand elle est incontrôlée), l’agriculture (utilisation intensive de pesticides et autres), la gestion des déchets (les oiseaux ont tendance à se poser sur les dépotoirs qui recouvrent leurs anciens habitats), l’énergie (pylônes supportant des lignes de haute tension, éoliennes... autant d’obstacles sur leur passage).
L’objectif premier du projet est d’aider à la conservation de ces espèces d’oiseaux migrateurs dans onze pays allant de l’Éthiopie, au Sud, à la Syrie, au Nord. Trois pays accueilleront des projets pilotes, l’Égypte, la Jordanie et le Liban, étant donné leur importance comme endroits de passage et les études qui y sont entreprises.
À L’Orient-Le Jour, Osama al-Nouri explique que dans les onze pays, les problèmes liés à ces secteurs (déchets, énergie...) seront inclus dans des recommandations faites à tous ces gouvernements. Comment espère-t-on inclure de si vastes problèmes dans un projet d’une durée de deux ans ? « Nous pensons aborder ces problèmes de deux manières : un travail scientifique qui identifie les pratiques à adopter (comme la manière dont il faut disposer les pylônes, par exemple) puis l’application de ces pratiques, dit-il. L’engagement des gouvernements est vital, sachant qu’ils ont tous signé ce projet. D’ailleurs, le projet de deux ans est une première étape. Si nous parvenons à le réussir, nous obtiendrons le financement pour une seconde étape qui apportera des solutions plus détaillées et plus adaptées au niveau des pays. »
Le Liban « presque prêt »
Selon Assaad Serhal, président de la SPNL, le Liban bénéficie, dans le cadre de ce projet, d’un budget d’un million et demi de dollars, géré par le ministère de l’Environnement, qui se répartit sur plusieurs domaines : modernisation des lois, études, campagne de sensibilisation sur l’importance des oiseaux, et renforcement des capacités de ceux qui seront appelés à appliquer la loi et à octroyer les permis de chasse.
Mais où en est-on de la réglementation de la chasse au Liban, un important lieu de passage des oiseaux migrateurs, selon les spécialistes ? La représentante du ministre Nazem el-Khoury, Lara Samaha, a rappelé qu’au Liban, une loi moderne sur la chasse existe depuis 2004, en vertu de laquelle a été créé le Haut Comité de la chasse, présidé par le ministre de l’Environnement. Elle a précisé durant le débat qu’une grande partie des décrets d’application et des textes de décision ont été finalisés, ce qui permettrait probablement au Liban d’ouvrir la saison de chasse l’année prochaine, après avoir réglementé l’octroi du permis de chasse et le déroulement de cette activité sur le territoire.
Représentant les ONG écologiques au sein du Haut Comité de la chasse, Assaad Serhal précise à L’Orient-Le Jour que l’ouverture de la chasse a été retardée car, en vertu des engagements internationaux du Liban, celui-ci ne peut permettre la légalisation de cette activité avant que toutes les mesures de protection ne soient mises en application. En réponse à une question sur la perspective d’une application vraiment efficace de la loi, il souligne que le Liban est « presque prêt » pour l’ouverture d’une chasse réglementée, qui mettra fin à la chasse incontrôlée.
Signalons que sur la tribune se trouvaient également Richard Grimmet, directeur de BirdLife International, et Seifeddine Abbaro, représentant du PNUD au Liban.
L’atelier de travail se poursuit aujourd’hui et demain. Des experts des différents pays discuteront de tous les sujets relatifs à la chasse et à la protection des oiseaux migrateurs. Ils devront décider d’un plan d’action sur cinq ans et d’une liste de recommandations à l’intention des différents pays.
S. B.
En pleine rue, une affiche montre un chasseur qui dirige son fusil... dans la direction d’une troupe d’oiseaux migrateurs. Typique de l’attitude des chasseurs de cette région du monde envers ces animaux protégés qui empruntent cette route migratoire.
L’urgence d’une réglementation de la chasse a fait l’objet hier à Beyrouth d’un atelier de travail régional. Celui-ci était organisé par la Société pour la protection de la nature au Liban (SPNL), en coopération avec BirdLife International, ainsi qu’avec le ministère de l’Environnement, le Fonds mondial pour l’environnement (GEF) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Durant cette conférence a été lancé le projet régional de BirdLife International pour la protection du corridor des oiseaux migrateurs allant de la vallée du Rift à la mer Rouge. Ce projet, selon son directeur régional Osama al-Nouri, aura un impact sur près d’un million et demi d’oiseaux chaque année, de 37 espèces différentes, dont plusieurs menacées, qui passent par 32 zones écologiques importantes. Or ces oiseaux, poursuit-il, sont menacés par des secteurs d’activité humaines comme la chasse (quand elle est incontrôlée), l’agriculture (utilisation intensive de pesticides et autres), la gestion des déchets (les oiseaux ont tendance à se poser sur les dépotoirs qui recouvrent leurs anciens habitats), l’énergie (pylônes supportant des lignes de haute tension, éoliennes... autant d’obstacles sur leur passage).
L’objectif premier du projet est d’aider à la conservation de ces espèces d’oiseaux migrateurs dans onze pays allant de l’Éthiopie, au Sud, à la Syrie, au Nord. Trois pays accueilleront des projets pilotes, l’Égypte, la Jordanie et le Liban, étant donné leur importance comme endroits de passage et les études qui y sont entreprises.
À L’Orient-Le Jour, Osama al-Nouri explique que dans les onze pays, les problèmes liés à ces secteurs (déchets, énergie...) seront inclus dans des recommandations faites à tous ces gouvernements. Comment espère-t-on inclure de si vastes problèmes dans un projet d’une durée de deux ans ? « Nous pensons aborder ces problèmes de deux manières : un travail scientifique qui identifie les pratiques à adopter (comme la manière dont il faut disposer les pylônes, par exemple) puis l’application de ces pratiques, dit-il. L’engagement des gouvernements est vital, sachant qu’ils ont tous signé ce projet. D’ailleurs, le projet de deux ans est une première étape. Si nous parvenons à le réussir, nous obtiendrons le financement pour une seconde étape qui apportera des solutions plus détaillées et plus adaptées au niveau des pays. »
Le Liban « presque prêt »
Selon Assaad Serhal, président de la SPNL, le Liban bénéficie, dans le cadre de ce projet, d’un budget d’un million et demi de dollars, géré par le ministère de l’Environnement, qui se répartit sur plusieurs domaines : modernisation des lois, études, campagne de sensibilisation sur l’importance des oiseaux, et renforcement des capacités de ceux qui seront appelés à appliquer la loi et à octroyer les permis de chasse.
Mais où en est-on de la réglementation de la chasse au Liban, un important lieu de passage des oiseaux migrateurs, selon les spécialistes ? La représentante du ministre Nazem el-Khoury, Lara Samaha, a rappelé qu’au Liban, une loi moderne sur la chasse existe depuis 2004, en vertu de laquelle a été créé le Haut Comité de la chasse, présidé par le ministre de l’Environnement. Elle a précisé durant le débat qu’une grande partie des décrets d’application et des textes de décision ont été finalisés, ce qui permettrait probablement au Liban d’ouvrir la saison de chasse l’année prochaine, après avoir réglementé l’octroi du permis de chasse et le déroulement de cette activité sur le territoire.
Représentant les ONG écologiques au sein du Haut Comité de la chasse, Assaad Serhal précise à L’Orient-Le Jour que l’ouverture de la chasse a été retardée car, en vertu des engagements internationaux du Liban, celui-ci ne peut permettre la légalisation de cette activité avant que toutes les mesures de protection ne soient mises en application. En réponse à une question sur la perspective d’une application vraiment efficace de la loi, il souligne que le Liban est « presque prêt » pour l’ouverture d’une chasse réglementée, qui mettra fin à la chasse incontrôlée.
Signalons que sur la tribune se trouvaient également Richard Grimmet, directeur de BirdLife International, et Seifeddine Abbaro, représentant du PNUD au Liban.
L’atelier de travail se poursuit aujourd’hui et demain. Des experts des différents pays discuteront de tous les sujets relatifs à la chasse et à la protection des oiseaux migrateurs. Ils devront décider d’un plan d’action sur cinq ans et d’une liste de recommandations à l’intention des différents pays.
S. B.
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