L'orient le jour - Fabius évoquera avec ses interlocuteurs libanais l’aide aux réfugiés et la transition en Syrie, August 15 2012

Annoncée depuis une dizaine de jours par l’Élysée et le Quai d’Orsay, la tournée en Jordanie, au Liban et en Turquie de M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et européennes, commencera demain à Amman où le chef de la diplomatie française rencontrera son homologue, M. Nasser Joudeh, pour être reçu ensuite par le roi Abdallah II.
Une déclaration du porte-parole du Quai d’Orsay indique que ce déplacement est placé sous le signe du soutien de la France aux réfugiés syriens qui se trouvent essentiellement dans les trois pays figurant à l’itinéraire de M. Fabius. Le porte-parole a ajouté que le périple du chef du Quai d’Orsay a également une dimension politique et que les entretiens à Amman, Beyrouth et Ankara porteront sur les efforts de la France pour promouvoir une transition politique crédible et rapide en Syrie.
Sans aller jusqu’à dire que l’escale libanaise de M. Fabius sera la plus importante et la plus délicate de sa mission, des milieux proches du Quai d’Orsay laissent entendre que la France a l’intention de faire part aux hauts responsables libanais (les présidents Michel Sleiman, Nagib Mikati et Nabih Berry) de sentiments oscillant entre un soutien de l’attitude officielle libanaise à l’égard des événements de Syrie, un étonnement face au renvoi en Syrie de réfugiés politiques, et une inquiétude de constater une passivité des autorités de Beyrouth devant des attaques transfrontalières syriennes et autres actions hostiles.
Tout cela, ajoutent ces milieux, ne peut qu’accroître les craintes de la France de voir le Liban devenir le pays frontalier de la Syrie le plus fragile. D’autant que le fossé qui s’élargit de jour en jour entre les fractions politiques libanaises hostiles ou favorables au régime syrien n’a rien de rassurant pour la France qui reste plus que jamais attachée à l’unité, à l’indépendance et à la souveraineté du pays du Cèdre.
On peut donc imaginer, nous a confié un parlementaire français ami du Liban, que le souci de M. Fabius lors de tous ses entretiens avec les responsables libanais soit de conseiller à ses interlocuteurs un consensus minimal de toutes les fractions politiques sur la question syrienne au triple niveau politique, humanitaire et sécuritaire.
Au plan pratique, M. Fabius promettrait au Liban une aide accrue pour accueillir les émigrés syriens, une concrétisation de la fourniture de matériel de diverses sortes à l’armée et à d’autres institutions libanaises, ainsi qu’une réaffirmation des efforts de Paris pour rester à l’écoute de tous les Libanais et redoubler d’efforts pour rapprocher leurs vues pour surmonter la crise actuelle.

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