Le
catholicos juge insuffisante la restitution par la Turquie des biens
d’Église confisqués après 1936 et réclame le retour de toutes les
propriétés perdues lors du génocide de 1915.
Le catholicos Aram Ier
a adressé au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, une lettre
ouverte dans lequel il a souligné l’insuffisance d’une mesure récente
de son gouvernement prévoyant la restitution aux minorités religieuses
en Turquie de toutes leurs propriétés confisquées depuis 1936.
Pour le chef de l’Église arménienne-orthodoxe, dont le siège se trouvait jadis dans la province turque de Cilicie, justice sera rendue au peuple arménien uniquement quand la Turquie reconnaîtra le génocide de 1915 et restituera tous les biens particuliers confisqués à l’époque.
Voici, dans une traduction libre, la lettre du catholicos :
« Nous avons appris à travers la presse la décision de votre gouvernement de restituer aux minorités religieuses les propriétés qui leur furent confisquées depuis 1936. Cette décision répond, certainement, aux injonctions récentes du Tribunal européen pour les droits de l’homme, d’une part, et aux débats qui se sont produits au Congrès américain au sujet des pressions turques exercées sur les minorités chrétiennes.
« En ma qualité de chef spirituel et légal du catholicossat des arméniens-orthodoxes de la Maison de Cilicie, déracinée de son siège historique et installée au Liban, et en ma qualité de représentant des fils de l’Église arménienne expulsés de Turquie et disséminés de par le monde, je considère que votre décision du 27 août 2011 est partielle et injuste.
Une action planifiée
« Le catholicossat des arméniens-orthodoxes de la Maison de Cilicie conserve toujours les titres de propriété de nombreux édifices : églises, hôpitaux, asiles, orphelinats, cimetières et autres propriétés appartenant à l’Église qui furent confisquées par les autorités turques lors du génocide arménien de 1915.
« Il en va de même pour les fils du peuple arménien, qui conservent toujours les titres de propriété de leurs maisons, commerces, institutions et autres biens-fonds hérités des aïeux, perdus après le génocide planifié et exécuté par le gouvernement turc ottoman.
« La décision prise par votre gouvernement peut être considérée comme répondant aux critères de l’Union européenne, mais elle ne peut être considérée comme une mesure équitable et juridiquement pertinente.
« Monsieur le Premier ministre, les pas que vous prenez en direction de la justice, quand ils sont incomplets, sont en réalité un déni de l’histoire et des principes et valeurs démocratiques. Certes, les institutions internationales, à l’instar du Tribunal européen pour les droits de l’homme et le Parlement européen et ses commissions, sont chargées de défendre ces principes et valeurs démocratiques et à veiller à leur respect, mais la conscience et la mémoire de ces valeurs et principes, c’est le peuple.
« Le haut-commissaire pour les Réfugiés Fridtjof Nansen, Prix Nobel de la paix 1922, a écrit dans son célèbre ouvrage L’Arménie et le Proche-Orient que “le peuple arménien n’a jamais perdu l’espoir, il a poursuivi son action et a attendu avec courage ; il attend toujours”.
« Je souhaite ajouter que le peuple arménien n’a cessé de réclamer de la Turquie qu’elle fasse justice, en ce qui concerne le génocide arménien, et n’a jamais cessé de chercher à rentrer dans ses droits humanitaires.
« Monsieur le Premier ministre, l’attachement aux droits de l’homme et à la justice que vous affichez ne gagnera en crédibilité qu’une fois reconnu le génocide arménien. »
Pour le chef de l’Église arménienne-orthodoxe, dont le siège se trouvait jadis dans la province turque de Cilicie, justice sera rendue au peuple arménien uniquement quand la Turquie reconnaîtra le génocide de 1915 et restituera tous les biens particuliers confisqués à l’époque.
Voici, dans une traduction libre, la lettre du catholicos :
« Nous avons appris à travers la presse la décision de votre gouvernement de restituer aux minorités religieuses les propriétés qui leur furent confisquées depuis 1936. Cette décision répond, certainement, aux injonctions récentes du Tribunal européen pour les droits de l’homme, d’une part, et aux débats qui se sont produits au Congrès américain au sujet des pressions turques exercées sur les minorités chrétiennes.
« En ma qualité de chef spirituel et légal du catholicossat des arméniens-orthodoxes de la Maison de Cilicie, déracinée de son siège historique et installée au Liban, et en ma qualité de représentant des fils de l’Église arménienne expulsés de Turquie et disséminés de par le monde, je considère que votre décision du 27 août 2011 est partielle et injuste.
Une action planifiée
« Le catholicossat des arméniens-orthodoxes de la Maison de Cilicie conserve toujours les titres de propriété de nombreux édifices : églises, hôpitaux, asiles, orphelinats, cimetières et autres propriétés appartenant à l’Église qui furent confisquées par les autorités turques lors du génocide arménien de 1915.
« Il en va de même pour les fils du peuple arménien, qui conservent toujours les titres de propriété de leurs maisons, commerces, institutions et autres biens-fonds hérités des aïeux, perdus après le génocide planifié et exécuté par le gouvernement turc ottoman.
« La décision prise par votre gouvernement peut être considérée comme répondant aux critères de l’Union européenne, mais elle ne peut être considérée comme une mesure équitable et juridiquement pertinente.
« Monsieur le Premier ministre, les pas que vous prenez en direction de la justice, quand ils sont incomplets, sont en réalité un déni de l’histoire et des principes et valeurs démocratiques. Certes, les institutions internationales, à l’instar du Tribunal européen pour les droits de l’homme et le Parlement européen et ses commissions, sont chargées de défendre ces principes et valeurs démocratiques et à veiller à leur respect, mais la conscience et la mémoire de ces valeurs et principes, c’est le peuple.
« Le haut-commissaire pour les Réfugiés Fridtjof Nansen, Prix Nobel de la paix 1922, a écrit dans son célèbre ouvrage L’Arménie et le Proche-Orient que “le peuple arménien n’a jamais perdu l’espoir, il a poursuivi son action et a attendu avec courage ; il attend toujours”.
« Je souhaite ajouter que le peuple arménien n’a cessé de réclamer de la Turquie qu’elle fasse justice, en ce qui concerne le génocide arménien, et n’a jamais cessé de chercher à rentrer dans ses droits humanitaires.
« Monsieur le Premier ministre, l’attachement aux droits de l’homme et à la justice que vous affichez ne gagnera en crédibilité qu’une fois reconnu le génocide arménien. »
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