La Sûreté générale répond à ses détracteurs sur
l’expulsion des 14 Syriens, l’ambassadeur Ali qualifie la démarche de
« réconfortante ».
Les voix condamnant le renvoi, mercredi soir, par la
Sûreté générale de quatorze ressortissants syriens se sont élevées hier encore.
Le député Marwan Hamadé a ainsi qualifié leur expulsion
d’« infamie », affirmant qu’il faudrait « condamner haut et fort
une telle démarche, parce que nous refusons le retour du système sécuritaire au
Liban et nous refusons que la Sûreté générale ou tout autre service retrouve
les réflexes adoptés sous la tutelle syrienne ».
Dans une interview accordée à Radio Orient, M. Hamadé a précisé qu’une série de questions et d’interpellations ont été présentées à la Chambre pour « poursuivre le gouvernement, ainsi que toutes les parties ayant agi avec ou sans couverture de l’exécutif dans l’expulsion des quatorze ressortissants ».
De son côté, le mufti du Mont-Liban, cheikh Mohammad Ali Jouzou, a estimé que « le renvoi des quatorze syriens militants au sein de l’opposition est un complot contre les onze pèlerins libanais enlevés en Syrie ».
La réponse de la SG
En réponse à toutes ces condamnations, la Sûreté générale a publié hier un communiqué, dans lequel elle a précisé que toutes les « mesures » qu’elle prend sont inspirées par « les lois qui régissent son travail ».
« La Sûreté générale communique et coordonne de manière continue avec les organisations humanitaires internationales et le Comité international de la Croix-Rouge dans tout ce qui a trait aux réfugiés étrangers et arabes », est-il souligné dans le texte. Et d’indiquer que ces organisations sont au courant de « toutes les mesures prises par la Sûreté générale » et pour lesquelles cette dernière « coordonne avec elles ».
« Les personnes qui ont été expulsées font l’objet de jugements pour des crimes qu’ils ont commis sur le territoire libanais », comme « le vol, la falsification, les tentatives de viol et les agressions », ajoute le texte.
La Sûreté générale n’est pas concernée par toutes les déclarations relatives « aux dossiers politiques et partisans » et par toute autre déclaration ayant pour objectif « de déformer la vérité ». Et la direction générale de la SG d’expliquer dans ce cadre qu’elle avait suspendu l’expulsion d’un ressortissant syrien ayant tué dix de ses compatriotes, « malgré les crimes horribles qu’il a commis », parce qu’il fait partie de l’opposition syrienne et que « le critère politique interférait dans son dossier juridique ». Idem pour plusieurs autres ressortissants impliqués dans le trafic d’armes.
« La direction générale de la Sûreté générale avait déjà décidé, après avoir prévenu le parquet, de suspendre l’expulsion de dizaines de personnes arrêtées, et ce après avoir été informée par les organisations humanitaires internationales que leur vie serait en danger s’ils rentraient dans leur pays, est-il encore indiqué dans le communiqué. Certains ont été expulsés après avoir signé des déclarations auprès d’une organisation internationale exprimant le souhait de rentrer dans leur pays. »
« Ces faits et vérités confirmés par la justice et dont les organisations internationales ont pris connaissance (...) prouvent le contraire des allégations selon lesquelles la Sûreté générale traite d’une manière discrétionnaire les cas d’expulsion de façon à servir des buts et des agendas non nationaux », conclut le communiqué.
Une démarche « réconfortante »
Les prises de position saluant la démarche de la SG ne se sont pas fait non plus attendre. L’ambassadeur de Syrie, Ali Abdel Karim Ali, a ainsi affirmé hier que l’expulsion de Syriens par la SG était « réconfortante » et s’inscrivait dans le cadre des lois internationales.
« Les Syriens expulsés étaient recherchés par la justice et non pour des raisons politiques », a déclaré M. Ali, à l’issue d’un entretien avec l’ancien Premier ministre Sélim Hoss. Il a en outre critiqué les réactions suscitées par ces expulsions, affirmant que « cette décision, au contraire, nous réconforte et nous souhaitons que les accords signés entre les deux pays soient respectés ».
Le ministre du Tourisme, Fadi Abboud, a pour sa part expliqué dans une intervention à la Voix du Liban 100,5 qu’il s’agissait d’une « démarche de routine » à laquelle on a toujours eu recours « même avant les événements en Syrie ». « On a donné à la question plus d’ampleur qu’elle ne mérite », a-t-il ajouté, affirmant que les quatorze ressortissants syriens ne font pas partie « du Baas syrien ni de l’opposition syrienne ».
Même son de cloche chez le président du Parti syrien national social (PSNS), le député Assaad Herdane, qui a assuré qu’il s’agissait « d’une démarche naturelle conformément à la loi ». Il a aussi souligné que la campagne menée contre la Sûreté générale « est condamnable et nullement justifiée ».
« Il est important que certains Libanais comprennent que le fait de transformer le pays en une tribune pour porter atteinte à la sécurité et la stabilité en Syrie est une aventure folle qui suscitera de nombreux dangers », a-t-il mis en garde, insistant sur la nécessité de préserver « l’intérêt » du Liban en appliquant « les traités bilatéraux ».
Quant au président de l’ordre des journalistes, Élias Aoun, il a défendu le directeur général de la SG, le général Abbas Ibrahim, notant qu’en les expulsant, ce dernier « n’est pas allé à l’encontre des lois en vigueur ». « Je ne vois aucune raison pour tout ce tapage, d’autant que les expulsés ne sont pas poursuivis par les autorités de leur pays pour des raisons politiques, a-t-il dit. Par conséquent, ils ne sont pas en danger de mort. »
Répondant à M. Aoun, l’ONG Journalistes sans violence a souligné que ce dernier qui est supposé « défendre les libertés et les valeurs humaines aurait dû être en harmonie avec la position qu’il représente », d’autant que « des dizaines de journalistes libanais ont payé de leur vie » pour défendre « la liberté d’expression » et « la dignité humaine ».
Dans une interview accordée à Radio Orient, M. Hamadé a précisé qu’une série de questions et d’interpellations ont été présentées à la Chambre pour « poursuivre le gouvernement, ainsi que toutes les parties ayant agi avec ou sans couverture de l’exécutif dans l’expulsion des quatorze ressortissants ».
De son côté, le mufti du Mont-Liban, cheikh Mohammad Ali Jouzou, a estimé que « le renvoi des quatorze syriens militants au sein de l’opposition est un complot contre les onze pèlerins libanais enlevés en Syrie ».
La réponse de la SG
En réponse à toutes ces condamnations, la Sûreté générale a publié hier un communiqué, dans lequel elle a précisé que toutes les « mesures » qu’elle prend sont inspirées par « les lois qui régissent son travail ».
« La Sûreté générale communique et coordonne de manière continue avec les organisations humanitaires internationales et le Comité international de la Croix-Rouge dans tout ce qui a trait aux réfugiés étrangers et arabes », est-il souligné dans le texte. Et d’indiquer que ces organisations sont au courant de « toutes les mesures prises par la Sûreté générale » et pour lesquelles cette dernière « coordonne avec elles ».
« Les personnes qui ont été expulsées font l’objet de jugements pour des crimes qu’ils ont commis sur le territoire libanais », comme « le vol, la falsification, les tentatives de viol et les agressions », ajoute le texte.
La Sûreté générale n’est pas concernée par toutes les déclarations relatives « aux dossiers politiques et partisans » et par toute autre déclaration ayant pour objectif « de déformer la vérité ». Et la direction générale de la SG d’expliquer dans ce cadre qu’elle avait suspendu l’expulsion d’un ressortissant syrien ayant tué dix de ses compatriotes, « malgré les crimes horribles qu’il a commis », parce qu’il fait partie de l’opposition syrienne et que « le critère politique interférait dans son dossier juridique ». Idem pour plusieurs autres ressortissants impliqués dans le trafic d’armes.
« La direction générale de la Sûreté générale avait déjà décidé, après avoir prévenu le parquet, de suspendre l’expulsion de dizaines de personnes arrêtées, et ce après avoir été informée par les organisations humanitaires internationales que leur vie serait en danger s’ils rentraient dans leur pays, est-il encore indiqué dans le communiqué. Certains ont été expulsés après avoir signé des déclarations auprès d’une organisation internationale exprimant le souhait de rentrer dans leur pays. »
« Ces faits et vérités confirmés par la justice et dont les organisations internationales ont pris connaissance (...) prouvent le contraire des allégations selon lesquelles la Sûreté générale traite d’une manière discrétionnaire les cas d’expulsion de façon à servir des buts et des agendas non nationaux », conclut le communiqué.
Une démarche « réconfortante »
Les prises de position saluant la démarche de la SG ne se sont pas fait non plus attendre. L’ambassadeur de Syrie, Ali Abdel Karim Ali, a ainsi affirmé hier que l’expulsion de Syriens par la SG était « réconfortante » et s’inscrivait dans le cadre des lois internationales.
« Les Syriens expulsés étaient recherchés par la justice et non pour des raisons politiques », a déclaré M. Ali, à l’issue d’un entretien avec l’ancien Premier ministre Sélim Hoss. Il a en outre critiqué les réactions suscitées par ces expulsions, affirmant que « cette décision, au contraire, nous réconforte et nous souhaitons que les accords signés entre les deux pays soient respectés ».
Le ministre du Tourisme, Fadi Abboud, a pour sa part expliqué dans une intervention à la Voix du Liban 100,5 qu’il s’agissait d’une « démarche de routine » à laquelle on a toujours eu recours « même avant les événements en Syrie ». « On a donné à la question plus d’ampleur qu’elle ne mérite », a-t-il ajouté, affirmant que les quatorze ressortissants syriens ne font pas partie « du Baas syrien ni de l’opposition syrienne ».
Même son de cloche chez le président du Parti syrien national social (PSNS), le député Assaad Herdane, qui a assuré qu’il s’agissait « d’une démarche naturelle conformément à la loi ». Il a aussi souligné que la campagne menée contre la Sûreté générale « est condamnable et nullement justifiée ».
« Il est important que certains Libanais comprennent que le fait de transformer le pays en une tribune pour porter atteinte à la sécurité et la stabilité en Syrie est une aventure folle qui suscitera de nombreux dangers », a-t-il mis en garde, insistant sur la nécessité de préserver « l’intérêt » du Liban en appliquant « les traités bilatéraux ».
Quant au président de l’ordre des journalistes, Élias Aoun, il a défendu le directeur général de la SG, le général Abbas Ibrahim, notant qu’en les expulsant, ce dernier « n’est pas allé à l’encontre des lois en vigueur ». « Je ne vois aucune raison pour tout ce tapage, d’autant que les expulsés ne sont pas poursuivis par les autorités de leur pays pour des raisons politiques, a-t-il dit. Par conséquent, ils ne sont pas en danger de mort. »
Répondant à M. Aoun, l’ONG Journalistes sans violence a souligné que ce dernier qui est supposé « défendre les libertés et les valeurs humaines aurait dû être en harmonie avec la position qu’il représente », d’autant que « des dizaines de journalistes libanais ont payé de leur vie » pour défendre « la liberté d’expression » et « la dignité humaine ».
http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/771796/Les_condamnations_se_poursuivent....html

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