The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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August 11, 2012

L'orient le jour - Sit-in de solidarité avec Michel Hajji Georgiou, place Samir Kassir, contre les « intimidations » de la Sûreté générale, August 11 2012


Un sit-in de solidarité a été organisé hier, place Samir Kassir au centre-ville, avec notre collaborateur Michel Hajji Georgiou, contre les récentes « intimidations » de la Sûreté générale (SG) à son égard. À la suite d’un article publié en début de semaine par L’Orient-Le Jour, M. Hajji Georgiou avait été menacé de poursuites devant la justice par la SG, parce qu’il avait comparé le cas de la confiscation lundi dernier du passeport d’un militant des droits de l’homme par l’organe de sécurité en question au début des traques contre le journaliste Samir Kassir, soumis en 2001, à son retour d’Amman, au même procédé. La Sûreté générale a aussitôt librement interprété les propos de M. Hajji Georgiou comme étant une accusation adressée à l’organe de sécurité d’avoir assassiné Kassir.

Un groupe de personnalités politiques, de journalistes et de militants de la société civile s’est donc réuni hier pour condamner ce qu’elles ont qualifié d’une « manœuvre d’intimidation » contre M. Hajji Georgiou, et, à travers lui, contre la liberté d’expression et d’opinion au Liban. Une manière également d’exprimer leurs craintes d’un retour aux pratiques répressives de l’ère de la tutelle sécuritaire. Étaient présents, entre autres, le coordinateur général du 14 Mars, Farès Souhaid, les anciens députés Samir Frangié, le président de la Gauche démocratique Élias Atallah, le secrétaire général de la Gauche démocratique, Walid Fakhreddine, la journaliste May Chidiac, ainsi que des représentants du Centre SKeyes, de l’association Journalistes contre la violence et du Conseil mondial de la révolution du Cèdre.

May Chidiac dénonce...
« Nous sommes venus pour défendre la liberté d’expression et la liberté de la presse face à certains services qui ont repris le chemin des pratiques répressives que nous avions combattues durant les années de la tutelle syrienne », a affirmé May Chidiac, qui s’est exprimé au nom des participants.
« La Sûreté générale a commis de nouvelles exactions durant les derniers mois (...). Nous refusons de retourner à l’an 2005, époque durant laquelle les journalistes étaient poursuivis, menacés, pris en filature ou arrêtés sans garde-fou aucun. Nous refusons de retourner à l’époque des menaces et des intimidations par téléphone encourageant les patrons à réprimer les journalistes et à les museler sous la menace d’un licenciement ou de la fermeture de l’institution médiatique. Nous ne comprenons toujours pas comment l’enlèvement de deux agents de la SG par l’armée régulière syrienne à Bekaïa, à la frontière, a pu être justifié, et comment il a pu être demandé aux médias de ne considérer l’affaire que comme une simple balade. Nous ne comprenons pas comment un service sécuritaire peut tirer prétexte d’un traité datant de l’ère de la tutelle pour remettre 14 ressortissants syriens au régime qui tue et réprime son peuple, bafouant ainsi toutes les conventions et tous les pactes internationaux qui protègent les droits de l’homme, surtout en temps de guerre et de révolution. Nous n’avons pas été convaincus par la mesure d’interdiction de voyage à l’encontre du directeur des campagnes d’Aavaz dans le monde arabe, Wissam Tarif, dont le passeport a été confisqué, avant qu’il ne soit convoqué à la SG le lendemain pour que son passeport lui soit remis à la suite de la politisation de l’affaire. Jusqu’à présent, nous ne tolérons pas le fait d’oser poursuivre le journaliste Michel Hajji Georgiou en raison d’un article, pour le simple fait d’avoir comparé Wissam Tarif à Samir Kassir », a souligné Mme Chidiac.

« Il semble que la Sûreté générale ait décidé de ramener les Libanais avant l’an 2005, à l’ère de la tutelle et de l’occupation. Il souhaite en retourner à l’ère des commissions rogatoires et de la logique des mafias, à l’encontre de la logique de l’État et des institutions intègres. Nous sommes venus tirer aujourd’hui la sonnette d’alarme. Il n’est plus admissible d’attendre que la prochaine liste des passagers en provenance de l’AIB tombe entre les mains de ceux qui planifient les assassinats pour que de nouveaux militants et journalistes soient tués comme Gebran Tuéni. Nous n’accepterons pas que des agences d’information reçoivent des appels téléphoniques pour empêcher la publication de communiqué de la société civile, comme cela s’est produit avec l’association Journalistes contre la violence, sous prétexte qu’ils ne représenteraient soi-disant personne. Ces temps sont révolus. Général Abbas Ibrahim, directeur de la Sûreté générale, en toute amitié, nous vous demandons de vous dissocier des pratiques de vos prédécesseurs de bien mauvaise mémoire. Le respect des droits humains et des conventions internationales est une nécessité, pas une option discrétionnaire. La liberté d’expression, la sûreté du refuge et le droit de circuler sur l’ensemble du territoire libanais sont sacro-saints. Ne tentez pas de nous faire peur. Nous n’avons peur ni de la mort ni des prisons. (...) Les personnes libres n’ont peur ni des menaces ni des intimidations », a ajouté May Chidiac.
L’ancien député Élias Atallah a, lui, mis en garde contre un retour aux pratiques répressives et liberticides de l’ère de la tutelle syrienne, rappelant comment Samir Kassir avait été traqué sans relâche à l’époque par les agents de la Sûreté.

Hariri et Geagea
Signalons que notre collaborateur Michel Hajji Georgiou a par ailleurs reçu plusieurs appels de soutien et de solidarité, notamment de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, du président des Forces libanaises, Samir Geagea, de cheikh Michel Béchara el-Khoury, de l’ancien député Jawad Boulos, du secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, de MM. Élias Abou Assi et Ali Hamadé, membres du secrétariat général du 14 Mars, du chef du courant du Changement, Élie Mahfoud, de MM. Ziad Maged, Élias Moukheiber et Ziad Sayegh, de personnalités du Parti socialiste progressiste et de la Gauche démocratique, et de nombreux journalistes, avocats et représentants d’associations des droits de l’homme. Il a également reçu des centaines de messages de soutien sur Facebook.

Pour mémoire
Vague de condamnations après le renvoi par la SG de 14 Syriens, Joumblatt réclame le limogeage de Abbas Ibrahim

http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/772921/Sit-in_de_solidarite_avec_Michel_Hajji_Georgiou%2C_place_Samir_Kassir%2C_contre_les_%3C%3C+intimidations+%3E%3E_de_la_Surete_generale.html

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