Par Anne-Marie El-HAGE | 21/04/2011
RAPT Les sept otages estoniens ont lancé hier un appel à l'aide poignant dans une vidéo publiée sur YouTube. Ils ont exhorté le Premier ministre Saad Hariri, le roi Abdallah d'Arabie, le roi Abdallah de Jordanie et le président français Nicolas Sarkozy à satisfaire les demandes de leurs ravisseurs. Mais les autorités libanaises soutiennent mordicus n'avoir aucune revendication sérieuse ni connaître d'ailleurs l'identité de ceux qui détiennent les 7 cyclistes.
Ils ont imploré le Premier ministre libanais Saad Hariri, le roi Abdallah d'Arabie saoudite, le roi Abdallah de Jordanie et le président français Nicolas Sarkozy de les aider afin qu'ils puissent rentrer chez eux et de satisfaire les demandes des ravisseurs.
Ces demandes n'ont toutefois pas été précisées, selon le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, alors que le Premier ministre Saad Hariri devrait présider aujourd'hui une réunion sur le dossier.
Ces demandes n'ont toutefois pas été précisées, selon le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, alors que le Premier ministre Saad Hariri devrait présider aujourd'hui une réunion sur le dossier.
La vidéo montrant les otages estoniens a été mise en ligne tard mardi sur YouTube par un utilisateur identifié comme thekidnaper2011 (le ravisseur2011), à l'adresse http ://www.youtube.com/watch ? v=WIHXHk4c5Gw&feature=player_embedded.
Le ministère estonien des Affaires étrangères a confirmé hier que les sept personnes apparaissant sur cette vidéo sont bien les otages estoniens. « Plusieurs organismes sont en train de chercher à savoir à partir d'où la vidéo a été diffusée sur Internet », a déclaré la porte-parole du ministère Minna-Liina Lind, précisant que les images avaient été envoyées au ministère estonien mardi soir.
La vidéo, d'une minute quarante-sept secondes, montre sept hommes parfaitement rasés en tenue de sport et qui semblent en bonne santé. Ils s'expriment en anglais et supplient à tour de rôle qu'on vienne les aider. « Nous nous tournons vers vous, Premier ministre du Liban Saad Hariri, roi Abdallah d'Arabie saoudite, roi Abdallah de Jordanie, président français M. Sarkozy, s'il vous plaît, faites n'importe quoi pour nous aider à rentrer chez nous », a déclaré l'un d'eux. « S'il vous plaît, donnez ce que (les ravisseurs) ont demandé (...), faites tout pour que l'on puisse rentrer chez nous, retrouver nos familles le plus tôt possible ». « C'est vraiment une situation difficile », a dit un autre.
La vidéo a été publiée quelques heures après la fin de la visite au Liban du ministre des Affaires étrangères estonien Urmas Paet. Une visite qui s'est conclue sans aucune nouvelle concernant les otages.
« Il semble d'après la vidéo que les sept Estoniens enlevés sont en vie et en bonne santé. Cependant, on ne sait pas quand elle a été tournée », a commenté M. Paet, mercredi, dans un communiqué. « Le message ne donne aucune indication sur les conditions de libération des victimes ni sur des demandes ou des informations concernant ceux qui sont derrière cet enlèvement », a-t-il souligné.
Le président de l'Estonie, Toomas Hendrik Ilves, a confirmé devant la presse à Tallinn qu'« aucune demande concernant cet enlèvement n'a été présentée aux autorités estoniennes ». Pourtant, selon un avocat estonien, Andres Anvelt, « la vidéo donne l'impression que des demandes ont déjà été présentées ». « J'ai l'impression que la vidéo a été faite pour faire pression sur l'opinion publique », a-t-il déclaré sur le site Web du journal estonien Postimees.
Dans un courriel envoyé le 5 avril à un site Internet libanais, un groupuscule jusqu'ici inconnu, Haraket el-nahda wal islah (Mouvement pour la renaissance et la réforme), avait revendiqué l'enlèvement et exigé une rançon pour les libérer, en affirmant qu'ils étaient en bonne santé. Mais pour le moment, aucune information n'a filtré concernant la rançon exigée ou la partie qui a reçu la demande de rançon.
Le chaînon manquant
On ne peut s'empêcher de se demander si les autorités estoniennes ou libanaises cachent quelque chose dans ce dossier dans le souci de protéger les otages, d'autant que onze personnes, dont sept en détention, ont déjà été inculpées par la justice libanaise pour l'enlèvement des Estoniens. On se demande aussi pourquoi les otages ont appelé à l'aide, dans la vidéo diffusée sur YouTube, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, ainsi que les dirigeants français, saoudien et jordanien. Ce dossier serait-il politique ?
Contacté par L'Orient-Le Jour, le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, certifie que les autorités ne disposent d'« aucun détail concernant les demandes des ravisseurs, hormis ce qui a été diffusé sur les sites lebanonfiles.com et YouTube ». « La rançon n'a pas été précisée, ni même le montant, pas plus que les modalités de paiement », ajoute-t-il. À la question sur la possibilité que l'affaire puisse être politique, le ministre préfère ne pas faire de commentaire. « Je ne peux pas imaginer de scénario », dit-il. « Nous avons partagé toutes les informations dont disposent l'armée libanaise et les FSI avec le ministre estonien des Affaires étrangères, qui était en visite au Liban », souligne-t-il. Les services de sécurité affirment à ce propos que les cyclistes, venus de Syrie par le poste-frontière de Masnaa, ont été interceptés à Zahlé par un groupe de Libanais et de Syriens.
Malgré les arrestations qui ont été menées dans cette affaire et qu'il qualifie de « grand pas, mais insuffisant », M. Baroud affirme que les autorités n'ont « aucun moyen d'entrer en contact avec les ravisseurs » pour connaître leurs revendications. « Il y a un chaînon manquant entre les arrestations effectuées et la partie qui a publié les informations sur les sites, qui ne nous permet pas d'en savoir davantage », constate-t-il. Selon M. Baroud, le Premier ministre, Saad Hariri, présidera une réunion aujourd'hui sur le dossier. « Les otages sont en vie, c'est déjà un signe positif », conclut-il.
De son côté, le consul honoraire d'Estonie au Liban, Sami Kamouh, est convaincu que les autorités libanaises n'en savent pas plus pour le moment. « Il y a bien eu demande, mais il n'a pas été spécifié s'il s'agit d'une demande de rançon ou de libération de détenus quelque part dans le monde. Nous n'avons absolument aucune information à ce sujet », assure-t-il à L'Orient-Le Jour. M. Kamouh est toutefois persuadé que les dirigeants cités par les otages connaissent les revendications des ravisseurs. « Ce n'est sûrement pas une demande dérisoire. C'est certainement quelque chose d'important, une très grosse somme ou alors une revendication politique », estime-t-il.
De son côté, une porte-parole de l'ambassade de France explique à L'Orient-Le Jour l'appel des otages au président français Nicolas Sarkozy par le fait que les autorités estoniennes, qui n'ont pas d'ambassade au Liban, ont demandé l'assistance logistique de l'ambassade de France au Liban pour faciliter les contacts avec les autorités libanaises. « Nous avons organisé le séjour du ministre des Affaires étrangères et des envoyés estoniens au Liban », explique-t-elle. « Je ne sais pas s'il existe des raisons politiques » (derrière les propos des otages), observe-t-elle, tout en ajoutant que « dans les affaires d'otages, le meilleur service que l'on puisse rendre à ces derniers, c'est la discrétion absolue ». La porte-parole de l'ambassade de France tient aussi à exprimer le soutien et la sympathie de l'ambassade de France au Liban aux familles des sept otages estoniens. « Nous avons vu cette vidéo avec une grande émotion. C'est une grande épreuve pour ces familles », conclut-elle.
Le ministère estonien des Affaires étrangères a confirmé hier que les sept personnes apparaissant sur cette vidéo sont bien les otages estoniens. « Plusieurs organismes sont en train de chercher à savoir à partir d'où la vidéo a été diffusée sur Internet », a déclaré la porte-parole du ministère Minna-Liina Lind, précisant que les images avaient été envoyées au ministère estonien mardi soir.
La vidéo, d'une minute quarante-sept secondes, montre sept hommes parfaitement rasés en tenue de sport et qui semblent en bonne santé. Ils s'expriment en anglais et supplient à tour de rôle qu'on vienne les aider. « Nous nous tournons vers vous, Premier ministre du Liban Saad Hariri, roi Abdallah d'Arabie saoudite, roi Abdallah de Jordanie, président français M. Sarkozy, s'il vous plaît, faites n'importe quoi pour nous aider à rentrer chez nous », a déclaré l'un d'eux. « S'il vous plaît, donnez ce que (les ravisseurs) ont demandé (...), faites tout pour que l'on puisse rentrer chez nous, retrouver nos familles le plus tôt possible ». « C'est vraiment une situation difficile », a dit un autre.
La vidéo a été publiée quelques heures après la fin de la visite au Liban du ministre des Affaires étrangères estonien Urmas Paet. Une visite qui s'est conclue sans aucune nouvelle concernant les otages.
« Il semble d'après la vidéo que les sept Estoniens enlevés sont en vie et en bonne santé. Cependant, on ne sait pas quand elle a été tournée », a commenté M. Paet, mercredi, dans un communiqué. « Le message ne donne aucune indication sur les conditions de libération des victimes ni sur des demandes ou des informations concernant ceux qui sont derrière cet enlèvement », a-t-il souligné.
Le président de l'Estonie, Toomas Hendrik Ilves, a confirmé devant la presse à Tallinn qu'« aucune demande concernant cet enlèvement n'a été présentée aux autorités estoniennes ». Pourtant, selon un avocat estonien, Andres Anvelt, « la vidéo donne l'impression que des demandes ont déjà été présentées ». « J'ai l'impression que la vidéo a été faite pour faire pression sur l'opinion publique », a-t-il déclaré sur le site Web du journal estonien Postimees.
Dans un courriel envoyé le 5 avril à un site Internet libanais, un groupuscule jusqu'ici inconnu, Haraket el-nahda wal islah (Mouvement pour la renaissance et la réforme), avait revendiqué l'enlèvement et exigé une rançon pour les libérer, en affirmant qu'ils étaient en bonne santé. Mais pour le moment, aucune information n'a filtré concernant la rançon exigée ou la partie qui a reçu la demande de rançon.
Le chaînon manquant
On ne peut s'empêcher de se demander si les autorités estoniennes ou libanaises cachent quelque chose dans ce dossier dans le souci de protéger les otages, d'autant que onze personnes, dont sept en détention, ont déjà été inculpées par la justice libanaise pour l'enlèvement des Estoniens. On se demande aussi pourquoi les otages ont appelé à l'aide, dans la vidéo diffusée sur YouTube, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, ainsi que les dirigeants français, saoudien et jordanien. Ce dossier serait-il politique ?
Contacté par L'Orient-Le Jour, le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, certifie que les autorités ne disposent d'« aucun détail concernant les demandes des ravisseurs, hormis ce qui a été diffusé sur les sites lebanonfiles.com et YouTube ». « La rançon n'a pas été précisée, ni même le montant, pas plus que les modalités de paiement », ajoute-t-il. À la question sur la possibilité que l'affaire puisse être politique, le ministre préfère ne pas faire de commentaire. « Je ne peux pas imaginer de scénario », dit-il. « Nous avons partagé toutes les informations dont disposent l'armée libanaise et les FSI avec le ministre estonien des Affaires étrangères, qui était en visite au Liban », souligne-t-il. Les services de sécurité affirment à ce propos que les cyclistes, venus de Syrie par le poste-frontière de Masnaa, ont été interceptés à Zahlé par un groupe de Libanais et de Syriens.
Malgré les arrestations qui ont été menées dans cette affaire et qu'il qualifie de « grand pas, mais insuffisant », M. Baroud affirme que les autorités n'ont « aucun moyen d'entrer en contact avec les ravisseurs » pour connaître leurs revendications. « Il y a un chaînon manquant entre les arrestations effectuées et la partie qui a publié les informations sur les sites, qui ne nous permet pas d'en savoir davantage », constate-t-il. Selon M. Baroud, le Premier ministre, Saad Hariri, présidera une réunion aujourd'hui sur le dossier. « Les otages sont en vie, c'est déjà un signe positif », conclut-il.
De son côté, le consul honoraire d'Estonie au Liban, Sami Kamouh, est convaincu que les autorités libanaises n'en savent pas plus pour le moment. « Il y a bien eu demande, mais il n'a pas été spécifié s'il s'agit d'une demande de rançon ou de libération de détenus quelque part dans le monde. Nous n'avons absolument aucune information à ce sujet », assure-t-il à L'Orient-Le Jour. M. Kamouh est toutefois persuadé que les dirigeants cités par les otages connaissent les revendications des ravisseurs. « Ce n'est sûrement pas une demande dérisoire. C'est certainement quelque chose d'important, une très grosse somme ou alors une revendication politique », estime-t-il.
De son côté, une porte-parole de l'ambassade de France explique à L'Orient-Le Jour l'appel des otages au président français Nicolas Sarkozy par le fait que les autorités estoniennes, qui n'ont pas d'ambassade au Liban, ont demandé l'assistance logistique de l'ambassade de France au Liban pour faciliter les contacts avec les autorités libanaises. « Nous avons organisé le séjour du ministre des Affaires étrangères et des envoyés estoniens au Liban », explique-t-elle. « Je ne sais pas s'il existe des raisons politiques » (derrière les propos des otages), observe-t-elle, tout en ajoutant que « dans les affaires d'otages, le meilleur service que l'on puisse rendre à ces derniers, c'est la discrétion absolue ». La porte-parole de l'ambassade de France tient aussi à exprimer le soutien et la sympathie de l'ambassade de France au Liban aux familles des sept otages estoniens. « Nous avons vu cette vidéo avec une grande émotion. C'est une grande épreuve pour ces familles », conclut-elle.
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