Suite à l’article de notre collègue Michel Hajji Georgiou paru dans notre
édition du 7 août concernant l’affaire du militant des droits de l’homme Wissam
Tarif dont le passeport avait été saisi par la Sûreté générale et qui avait été
empêché de se rendre à Istanbul, nous avons reçu de la Sûreté générale la mise
au point suivante :
« La Sûreté générale a visiblement ces jours-ci les faveurs de votre journal. Malheureusement, à chaque fois qu’elle est mentionnée, c’est pour être la cible d’attaques, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont injustes.
« Avec tout le respect que nous portons pour tout combat en faveur des libertés et des droits de l’homme, nous ne pensons pas que le fait d’être militant dans une ONG humanitaire permet de prendre des libertés avec la loi et de commettre des irrégularités. M. Wissam Tarif est entré au Liban avec un passeport libanais périmé, il a été convié à régulariser sa situation administrative auprès des autorités compétentes au sein de la Sûreté générale. Mais il n’a pas souscrit à cette demande, préférant l’ignorer complètement.
« En ce qui nous concerne, l’affaire se limite à son aspect purement administratif, n’en déplaise à ceux qui, comme M. Hajji Georgiou, veulent lui donner une dimension politique.
« Quant au parallèle établi entre le cas de feu Samir Kassir et celui de M. Tarif, nous préférons ne pas répondre, car il s’agit d’un sujet à la fois délicat et dangereux, qui porte une accusation implicite d’assassinat contre la Sûreté générale comme elle l’accuse aussi de préparer d’autres actions du même genre. Nous porterons ces accusations devant la justice qui tranchera et mènera ses propres investigations sur le sujet. La justice pourra notamment vérifier s’il s’agit d’une préparation de l’opinion publique à un attentat contre M. Tarif pour en accuser ensuite la Sûreté générale.
« Ce procédé constitue une “violence” contre notre institution et une politique d’intimidation à notre égard. L’association Journalistes contre la violence qui affirme condamner toutes les agressions les autorise-t-elle contre notre institution ? »
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Messieurs, si la liberté d’expression est désormais un crime, comparaître devant la justice est un honneur pour tout journaliste qui se respecte. Cette rhétorique de la Sûreté générale serait-elle d’ailleurs, sous le couvert d’accents victimaires prononcés, une flagrante – mais vaine – intimidation supplémentaire à l’encontre des journalistes et des activistes des droits de l’homme ? L’opinion publique, véritable arbitre, jugera, in fine. L’on ne peut qu’être ébahis par ce nouveau penchant chez la Sûreté de menacer de poursuites sur base d’insinuations, d’interprétations saugrenues, de procès d’intentions pour le moins fantasques. L’occasion ou jamais de leur conseiller l’excellent 1984 de Georges Orwell et sa « police de la pensée »... avec, à la clef, qui sait, une nouvelle idée de mise à l’index...
« La Sûreté générale a visiblement ces jours-ci les faveurs de votre journal. Malheureusement, à chaque fois qu’elle est mentionnée, c’est pour être la cible d’attaques, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont injustes.
« Avec tout le respect que nous portons pour tout combat en faveur des libertés et des droits de l’homme, nous ne pensons pas que le fait d’être militant dans une ONG humanitaire permet de prendre des libertés avec la loi et de commettre des irrégularités. M. Wissam Tarif est entré au Liban avec un passeport libanais périmé, il a été convié à régulariser sa situation administrative auprès des autorités compétentes au sein de la Sûreté générale. Mais il n’a pas souscrit à cette demande, préférant l’ignorer complètement.
« En ce qui nous concerne, l’affaire se limite à son aspect purement administratif, n’en déplaise à ceux qui, comme M. Hajji Georgiou, veulent lui donner une dimension politique.
« Quant au parallèle établi entre le cas de feu Samir Kassir et celui de M. Tarif, nous préférons ne pas répondre, car il s’agit d’un sujet à la fois délicat et dangereux, qui porte une accusation implicite d’assassinat contre la Sûreté générale comme elle l’accuse aussi de préparer d’autres actions du même genre. Nous porterons ces accusations devant la justice qui tranchera et mènera ses propres investigations sur le sujet. La justice pourra notamment vérifier s’il s’agit d’une préparation de l’opinion publique à un attentat contre M. Tarif pour en accuser ensuite la Sûreté générale.
« Ce procédé constitue une “violence” contre notre institution et une politique d’intimidation à notre égard. L’association Journalistes contre la violence qui affirme condamner toutes les agressions les autorise-t-elle contre notre institution ? »
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Messieurs, si la liberté d’expression est désormais un crime, comparaître devant la justice est un honneur pour tout journaliste qui se respecte. Cette rhétorique de la Sûreté générale serait-elle d’ailleurs, sous le couvert d’accents victimaires prononcés, une flagrante – mais vaine – intimidation supplémentaire à l’encontre des journalistes et des activistes des droits de l’homme ? L’opinion publique, véritable arbitre, jugera, in fine. L’on ne peut qu’être ébahis par ce nouveau penchant chez la Sûreté de menacer de poursuites sur base d’insinuations, d’interprétations saugrenues, de procès d’intentions pour le moins fantasques. L’occasion ou jamais de leur conseiller l’excellent 1984 de Georges Orwell et sa « police de la pensée »... avec, à la clef, qui sait, une nouvelle idée de mise à l’index...

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