The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

Search This Blog

December 24, 2009

L'orient le jour - La santé en prison - December 24,2009

La santé en prison : l’Hôtel-Dieu de France s’est mobilisé en 2009 et continuera de le faire
Par Charlotte SEGUIN

Les missions de prévention et de dépistage des maladies auprès des femmes et des mineurs incarcérés au Liban ont été menées avec brio par les équipes de l'Hôtel-Dieu de France tout au long de l'année 2009 : entre analyses et diagnostics, la question de la réhabilitation n'a pas été écartée.
La fin de l'année 2009 approchant à grands pas, il est temps de faire des bilans. Les équipes médicales impliquées et les représentants de l'Opération 7e jour ont organisé une cérémonie, en présence de Ziyad Baroud, ministre de l'Intérieur et des Municipalités, afin de présenter les résultats des missions de santé menées par l'institution hospitalière au sein des prisons libanaises pour les femmes et les mineurs.
C'est sous les bombes de la guerre de juillet 2006 que l'Opération 7e jour (six jours pour travailler, un jour pour donner) est née. Alors que le sud du pays est vidé de sa population, l'Université Saint-Joseph prend rapidement conscience de l'impérieuse nécessité de se mobiliser. Aujourd'hui, l'action étudiante reste vivace et dynamique. À côté d'elle, et ce dès le départ, l'Hôtel-Dieu de France a mené des opérations de dépistage et de prévention dans des villages.
Cette année, en plus de ses missions habituelles, l'hôpital s'est mis au service des mineurs et des femmes incarcérés.
Suite à l'accord et à la collaboration des différentes instances officielles concernées, les interventions ont eu lieu dans les prisons de Tripoli, Zahlé, Baabda, Barbar el-Khazen, Roumieh et à la maison de rééducation des mineurs, à Fanar. Les missions ont mobilisé plus de deux cent cinquante professionnels et plusieurs tonnes de matériel. Grâce à ces efforts, 309 femmes, de 14 à 61 ans, ont pu bénéficier de consultations gynécologiques, psychiatriques et dermatologiques. Les médecins ont pu noter à cette occasion que plus de 90 % d'entre elles n'avaient jamais fait de frottis ni de mammographies. Un cancer a pu être détecté et soixante résultats anormaux ont pu être suivis de traitements.
Cent cinquante bilans sanguins ont été effectués pour les mineurs incarcérés, en plus des examens pédiatriques et ophtalmologiques effectués pour chacun.
D'une manière générale, l'état de santé des détenus visités a été qualifié de
« relativement satisfaisant » par l'équipe mobilisée. Toutefois, elle a également observé que les conditions de prise en charge médicale, sanitaire et sociale étaient entachées par l'irrégularité des suivis et l'inadéquation des infrastructures. Bien souvent, la pharmacie s'avère insuffisante et l'exiguïté des cellules ne permet pas de réaliser des examens de médecine générale appropriés.
En ce sens, les résultats des missions menées tout au long de l'année 2009 ont permis à l'Hôtel-Dieu de formuler des propositions afin d'améliorer le cadre de vie sanitaire et social des femmes et mineurs incarcérés. Il s'agit de l'instauration d'un système de visite médiale périodique pour tous les détenus, de la mise en place de dossiers médicaux individualisés, de la mise à disposition dans chaque prison des médicaments de première urgence, de la création de locaux adaptés pour l'infirmerie et de l'organisation d'un transfert rapide pour les cas nécessitant une hospitalisation.

Vie sociale et réhabilitation
Les résultats de la campagne 2009 montrent également que le système de réhabilitation existant ne contribue pas à aider les détenus à élaborer un projet de vie future différent de celui qui les a conduits en prison. Seule la moitié des besoins sociaux des femmes incarcérées sont pris en charge par des ONG. Les activités de réhabilitation, comme l'obtention d'un diplôme ou l'apprentissage d'un métier, doivent être réévaluées afin de répondre à toutes les attentes.
Les mineurs, quant à eux, sont intégrés dans un système carcéral conçu pour les adultes qui ne prend pas en compte leurs besoins spécifiques. Les actions futures devront donc porter sur l'instauration, avec l'aide d'organismes spécialisés, de programmes de conception et de valorisation de projet individualisé pour chacun de ces détenus particuliers.
Cette journée de clôture a finalement été l'occasion de présenter les projets qui seront poursuivis par l'USJ et l'Hôtel-Dieu durant l'année 2010. Ainsi, l'institution universitaire a décidé de s'impliquer directement auprès des personnes de la prison de Roumieh par une intervention de l'ensemble de ses facultés. Les activités seront conçues en se basant sur les sept axes d'intervention de l'Opération 7e jour : la citoyenneté et les droits de l'homme, la culture et le patrimoine, le dialogue et la médiation, l'environnement et l'urbanisme, l'éducation et le développement social, la gestion, l'économie et l'entreprenariat, la santé et le développement humain.
L'hôpital, quant à lui, interviendra avec le support moral et financier de l'ambassade de France dans toutes les autres prisons libanaises. Des bilans de santé, des opérations de dépistage de maladies cardio-vasculaires et des consultations de dermatologie et d'ophtalmologie seront assurés aux prisonniers.

No comments:

Post a Comment

Archives