L'Orient le jour - Feltman : Œuvrer pour que le Liban prenne seul les décisions le concernant - September 27, 2010

Par Sylviane ZEHIL

Lors de son entretien à New York avec le chef de l'État Michel Sleiman, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a réaffirmé le « soutien » des États-Unis « aux institutions, à l'unité et à la stabilité du Liban, ainsi qu'au Tribunal spécial pour le Liban (TSL) ».
C'est ce qu'a indiqué le secrétaire d'État adjoint chargé du Proche-Orient, Jerry Feltman, lors d'une conférence de presse tenue au Waldorf Astoria en présence d'une dizaine de journalistes triés sur le volet. Il a également précisé que l'administration américaine est « déterminée à parvenir à une paix globale comprenant le Liban et la Syrie. C'est dans l'intérêt des deux peuples », a-t-il insisté, citant toujours Hillary Clinton.

Le diplomate US en a profité pour rappeler d'une façon très claire la position de Washington concernant le TSL. « Les États-Unis, comme bon nombre de pays, soutiennent le TSL qui a été créé à la demande du gouvernement libanais. Le TSL ne doit pas être politisé. Nous ne savons rien de l'enquête ; nous ne savons pas quand l'acte d'accusation sera publié. C'est l'affaire du tribunal », a-t-il dit, qu'il a qualifié de « professionnel » et qui, a-t-il rappelé, « a obtenu l'aval de deux gouvernements libanais, l'actuel et l'ancien, ainsi que celui de la communauté internationale ». « Nous ne nous mêlons pas de son travail », a martelé Jeffrey Feltman.
Concernant le financement de ce TSL, il a déclaré que « les documents originaux proposaient différents moyens pour la communauté internationale de financer le tribunal. Nous sommes convaincus qu'il est important pour toute société de ne pas laisser des assassinats impunis. Le tribunal n'est pas un organe politique. Le tribunal est une question de justice et de vérité. Je pense que c'est pourquoi les Libanais lui ont apporté leur soutien en demandant à la communauté internationale d'aider à le créer. Nous croyons que ce soutien à la justice et à la vérité existe toujours », a-t-il relevé.
Interrogé sur le rapprochement syro-saoudien, Jeffrey Feltman a fait comprendre que les États-Unis « évoquent avec l'Arabie saoudite, comme avec bon nombre de pays, les développements au Liban ». Et dans ces discussions, Washington « insiste sur le fait que les Libanais doivent être seuls en charge de leur pays et que l'indépendance du Liban doit être respectée ». Et d'assurer : « l'Arabie saoudite comprend bien la nécessité de créer un contexte régional approprié pour que les Libanais prennent eux-mêmes les décisions les concernant. »
Enfin, constatant que « la tension s'est accrue sans aucun doute ces dernières semaines » au Liban, le diplomate américain a rappelé qu'il y va de « l'intérêt de nombreux amis du Liban dans la région et dans le monde de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour réduire cette tension ». Il a également précisé, interrogé sur le soutien militaire US à l'armée, que des discussions « sont en cours avec le Congrès US. Nous avons passé en revue l'assistance américaine apportée au Liban durant les cinq dernières années ». « La secrétaire d'État a confirmé au président Sleiman que les États-Unis restent engagés auprès des institutions libanaises », a-t-il conclu.