The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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April 5, 2011

L'orient Le Jour - À Roumieh, les émeutes se succèdent et la situation pourrait échapper à tout contrôle - April 5, 2011

Justice La mutinerie a rapidement gagné deux blocs de la prison où des gardiens ont été pris en otage.



Il fallait être bien naïf pour croire que les émeutes de Roumié retomberaient d'elles-mêmes. Le feu, qui couvait sous la cendre, a repris de plus belle, hier, sans qu'une solution soit trouvée aux conditions inhumaines de détention dans cette prison centrale conçue pour 1 500 prisonniers, mais qui en héberge... 5 500. Et où, circonstances aggravantes, près des deux tiers des détenus attendent de comparaître.
Selon une source informée, les émeutes ont repris à l'heure de la promenade, quand des gardiens de la prison ont voulu en exclure, à titre punitif, les prisonniers responsables de la mutinerie de samedi. Le mouvement a rapidement gagné les blocs B et D de la prison où des gardiens ont été pris en otage.
Parallèlement, des attroupements se sont formés en début de soirée sur le boulevard de l'aéroport et à Fanar, quartier Zeaytriyé, en signe de solidarité avec les détenus. Des pneus ont été allumés, et les routes ont été momentanément coupées.
L'une des forces du mouvement de rébellion vient du fait que les détenus possèdent des téléphones portables - en principe interdits dans l'enceinte de la prison - et communiquent ainsi avec leurs parents. En soirée, des équipements de brouillage sont entrés en action, pour empêcher les émeutiers de communiquer avec leurs familles.

Un prisonnier s'automutile
Dans la nuit de dimanche à lundi, des rixes avaient déjà opposé des prisonniers entre eux. Dans le bloc D, deux d'entre eux avaient été grièvement blessés et hospitalisés pour des fractures à l'épaule et au crâne. Dans le même bâtiment, un prisonnier s'était automutilé en se lacérant le corps. Mais le calme avait été rétabli avant la reprise de la mutinerie dans l'après-midi.
Selon une version des faits, les prisonniers ont cherché à protester contre certains de leurs gardiens frappés de sanctions disciplinaires, qu'ils ont jugés insuffisantes.
Le dossier de la prison centrale était au cœur des discussions des responsables politiques et sécuritaires. Le ministre de la Justice, Ibrahim Najjar, s'est entretenu hier dans ce cadre avec le procureur général, Saïd Mirza. Lors de la réunion, plusieurs points ont été discutés, notamment le fait de trouver une solution au surpeuplement carcéral. Aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, devrait présider une réunion du Conseil central de sécurité pour en discuter.
Par ailleurs, l'enquête judiciaire conduite par le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire Sakr Sakr a établi - corruption oblige - que certains prisonniers entretiennent des relations privilégiées avec des responsables sécuritaires.
Les émeutiers appellent à une amnistie générale, à la modification de la loi relative à l'arrestation préventive, à l'adoption de l'année carcérale de 9 mois... et à être traités en êtres humains.

F.N.

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