The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

Search This Blog

April 1, 2011

L'orient Le Jour - Otages estoniens : qui croire, l’armée ou les FSI ? - April 01, 2011

Par Jeanine JALKH | 01/04/2011

Publiées par le site Lebanonfiles, les images des passeports de deux des Estoniens kidnappés.
Publiées par le site Lebanonfiles, les images des passeports de deux des Estoniens kidnappés.
Alors que les otages estoniens restent, à ce jour, introuvables, l'armée suit la piste salafiste ; les FSI, de leur côté, écartent la thèse politique et continuent de croire que le mobile du rapt est purement matériel.



L'affaire du rapt des touristes estoniens dans la Békaa continue de traîner, et les informations contradictoires autour de l'affaire se multiplient, laissant planer le doute sur l'imminence d'une percée pour retrouver les otages.
En dépit des arrestations de plusieurs membres du gang présumé responsable, les mobiles aussi bien que le lieu de détention des touristes restent encore imprécis. Les thèses contradictoires avancées par l'armée, qui estime que la piste est salafiste par excellence, et par les Forces de sécurité intérieure, qui croient savoir que le kidnapping est motivé par l'argent, rendent l'affaire encore plus énigmatique.
Mercredi, un groupuscule inconnu baptisé Haraket el-nahda wal islah (le mouvement pour le renouveau et la réforme) a revendiqué l'enlèvement des sept cyclistes. Ce groupuscule a envoyé un courriel et la copie des pièces d'identité de trois des otages au site Internet lebanonfiles, a annoncé le responsable de ce site, Rabih Haber.
« Nous avons reçu un courrier électronique hier (mercredi) soir et nous en avons informé les autorités compétentes », a-t-il déclaré.
Le groupe a précisé que les otages, enlevés il y a une semaine, se portaient bien et qu'il ferait connaître ses revendications ultérieurement. Le courriel était accompagné de copies des cartes d'identité de trois des sept Estoniens enlevés.
Plusieurs personnes ont déjà été arrêtées dans le cadre de l'enquête. Mais à l'heure actuelle et malgré les nombreuses perquisitions menées, on ignore toujours le lieu où sont retenus les otages et si ces derniers se trouvent au Liban ou ailleurs. Le plus surprenant dans l'affaire est la valse d'informations fournies par l'armée, d'une part, et les FSI, d'autre part, qui mènent, chacune de son côté, leur propre investigation.
Pour l'armée, qui affirme avoir arrêté trois personnes dans le cadre de cette affaire, le rapt aurait été effectué par des « salafistes, dont l'objectif est de créer un climat de déstabilisation et de prouver que le Liban n'est pas un pays sûr pour les étrangers », comme l'affirme une source militaire proche du dossier. Priée de commenter la crédibilité de la revendication faite par le groupuscule Haraket el-nahda wal islah, la source indique qu'il s'agit d'un groupuscule « fictif, qui n'a aucune existence réelle sur le terrain ». Selon la source, il s'agit de toute évidence de brouiller les pistes.
De son côté, une source autorisée au sein des FSI a également mis en doute le sérieux de la revendication dudit groupe, estimant que ce type de comportement « rappelle les méthodes employées dans les années 80 ». La source a indiqué à L'Orient-Le Jour que les FSI ont déjà arrêté de leur côté quatre personnes qui auraient participé au rapt, mais dont la mission s'est terminée au moment où les cyclistes devaient être livrés au chef du gang, d'où l'impossibilité pour les forces de l'ordre d'en savoir plus sur le lieu de détention des personnes enlevées, précise la source.
Toujours selon les FSI, l'affaire n'est aucunement politique, et la piste salafiste est à écarter. La source croit savoir qu'il s'agit d'une question d'argent puisque les personnes arrêtées ont reconnu que le chef du gang, Abbas Waël, toujours en fuite, leur a promis une rétribution pour avoir participé au rapt. Bien qu'aucune rançon n'ait été réclamée à ce jour, la source s'attend à des développements ultérieurs qui attesteraient la thèse du mobile matériel. À noter cependant que le véhicule utilisé par les auteurs de l'enlèvement a été retrouvé hier par les FSI.
Hier, le directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, a réitéré son appel adressé au chef du gang présumé, Waël Abbas, lui demandant de se rendre et de ramener les otages sains et saufs. Le général Rifi a précisé que Waël Abbas n'a aucun précédent criminel.
Sur le terrain, l'armée libanaise a mené hier des opérations de perquisition de grande envergure dans le village de Majdel Anjar, de la Békaa-Ouest, ainsi que dans les localités de Qaraoun, Baaloul et Lala, des régions connues pour abriter des courants fondamentalistes. La troupe a également renforcé les mesures sécuritaires dans certains quartiers du village de Majdel Anjar et invité la population à s'éloigner de ces zones. Mais sans résultat jusque-là.
Le choix des lieux dans lesquels l'armée effectue ses recherches privilégie d'ailleurs la thèse de la piste salafiste défendue par l'armée, alors que les FSI pour leur part refusent de confiner leur champ de perquisition à la région de la Békaa et croient même que les Estoniens peuvent avoir déjà quitté le territoire libanais.
Âgés entre 30 et 40 ans , les cyclistes estoniens avaient atterri à l'aéroport de Beyrouth le 18 mars, avant de se rendre en Syrie où ils sont restés 6 jours. De retour au Liban le 23 mars dernier, ils ont traversé le poste-frontière de Masnaa. Ils ont été interceptés par des hommes armés à Zahlé, selon des responsables de sécurité. 

No comments:

Post a Comment

Archives