The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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December 21, 2011

L'orient le jour - Bilan mitigé des négociations climatiques au sommet de Durban, selon les experts libanais, December 21st 2011


Diverses opinions ont été formulées hier par trois experts ayant participé ou assisté au sommet de Durban pour le changement climatique, au cours d’une conférence à l’AUB.
Si le sommet de l’ONU sur le changement climatique de Copenhague (2009) a été un échec notoire et celui de Cancún (2010) un semi-succès, que dire du sommet de Durban cette année ? Selon des observateurs, une opacité telle entoure actuellement les négociations qu’il est difficile de décrire ce dernier round comme un succès ou un échec.
Objectivement, on peut retenir ce qui suit : le protocole de Kyoto, mis en place en 1997 et ratifié par de nombreux pays dont le Liban (en 2007), a été prorogé de plusieurs années (sa première phase se termine en 2012). Son principal objectif était de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (responsables du réchauffement planétaire) de 5 % par rapport à l’année 1990. L’intérêt de ce qui a été appelé la « plateforme de Durban », c’est qu’elle a inclus les États-Unis, la Chine et l’Inde (les États-Unis, notamment, n’avaient jamais ratifié Kyoto) dans le processus. Mais le monde semble encore loin d’un accord contraignant sur un réel engagement de réduction des émissions qui permettrait d’atteindre l’objectif qu’a défini le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC, la plus haute instance scientifique mondiale en matière de changement climatique), à savoir de limiter la hausse des températures à 2° par rapport à l’ère préindustrielle. Certains experts disent même qu’il est déjà trop tard pour se conformer à cette limite.
Dans tout ce processus de négociations, peut-on considérer Durban comme un succès ou un échec ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre une conférence organisée par l’Institut Issam Farès à l’AUB hier. Si l’un des conférenciers, Ibrahim Abdel Gelil, négociateur pour l’Égypte durant de longues années, professeur à la « Arab Gulf University » à Bahreïn, a qualifié ce sommet et la plateforme qui en a découlé de « tournant » dans les négociations, Habib Maalouf, journaliste à as-Safir et président du Parti libanais de l’environnement (LEP), pense que les engagements des principaux pays pollueurs sont simplement oraux et que rien ne permet d’espérer un progrès réel.
Abdel Gelil argumente son point de vue en faisant remarquer que la prorogation de Kyoto a bien eu lieu et que les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre se sont accordés à réduire leurs émissions et à œuvrer pour un accord légal qui sera applicable par tous. Cet accord (non contraignant) devrait être finalisé en 2015 et entrer en vigueur en 2020. L’expert a cité d’autres points autour desquels il y a eu une avancée comme le Fonds pour le climat (100 milliards de dollars par an pour l’adaptation au changement climatique dans les pays les plus vulnérables), qui a fait l’objet de profonds débats. Il a noté le fait que, pour la première fois, les pays aient accepté que leurs efforts pour réduire leurs émissions soient surveillés par des comités censés présenter des rapports.
Reflétant un point de vue tout à fait opposé, Habib Maalouf a relevé deux événements qui se sont déroulés à des dates proches du dernier sommet sur le changement climatique : d’une part, un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie qui a montré que des sommets de la consommation d’énergie fossile devront être atteints prochainement, et que l’utilisation du charbon (le combustible le plus polluant) est en hausse dans le monde ; et, d’autre part, le retrait du Canada du protocole de Kyoto, sans aucune conséquence sur ce pays qui est le huitième émetteur mondial. Selon le journaliste, cela démontre la distance infranchissable qui demeure entre les paroles prononcées au cours des sommets mondiaux et entre les politiques exercées par les États. Il a conclu que le problème essentiel réside dans le modèle économique fondé sur l’économie de marché et la concurrence, qui nous réduit à parler d’adaptation plutôt que de véritables solutions au changement climatique.

Position du Liban
Sur la position du Liban, Vahakn Kabaklan, chef de la délégation libanaise de négociations à Durban, conseiller du ministre de l’Environnement pour le changement climatique, assure que notre pays accorde plus d’importance à la question des négociations climatiques depuis le sommet de Copenhague, en 2009. Il explique que la délégation a privilégié une position d’équilibre entre les besoins d’adaptation et les efforts de réduction des émissions. Il a souligné que le Liban, au sein du G77 dont il fait partie, a exigé, avant de signer un quelconque document, que des clarifications soient données en ce qui concerne les réductions des émissions : en d’autres termes, si l’accord stipule que les émissions doivent être réduites de 50 à 60 % d’ici à 2050, il faut qu’on y précise qui doit recourir à ces réductions et comment.
Abdel Gelil, parlant des pays arabes en général, a rappelé qu’ils se scindent principalement en deux parties : les pays pétroliers qui, traditionnellement, protègent leurs intérêts d’exploitation, et les autres qui se trouvent en situation de vulnérabilité particulière et veulent, au contraire, accélérer le cours des négociations. L’Égypte, souligne-t-il, joue un rôle de médiateur entre les deux groupes. Quant à Maalouf, partant du fait que le prochain sommet aura lieu en 2012 à Doha, il a suggéré que les pays arabes en profitent pour être porteurs d’une initiative importante.
Enfin, Kabaklan a été interrogé sur l’engagement du Liban à augmenter la proportion de sa dépendance aux énergies renouvelables à 12 % (fait en 2009 à Copenhague). Il a répondu que mettre en pratique un tel engagement requiert des études en profondeur et des stratégies. Il n’y a pas « de baguette magique » pour résoudre un tel problème, a-t-il ajouté.

S. B.

http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/737171/Bilan_mitige_des_negociations_climatiques_au_sommet_de_Durban%2C_selon_les_experts_libanais.html

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