Les blessés syriens réfugiés au Liban pour
fuir la répression sanglante menée par le régime baassiste racontent, dans un
reportage de l’AFP, les atrocités commises par le pouvoir du président Bachar
el-Assad et les épreuves qu’ils ont dû subir pour fuir vers le Liban.
Blessé au bas-ventre, Abou Hamdo a marché pendant 11 heures, malgré les mines et les tirs de l’armée syrienne, avant de parvenir au Liban, rapporte l’AFP. Tout, dit-il, plutôt que de mourir dans un hôpital de sa localité de Qousseir, aux mains des agents du régime d’Assad.
Dans la maison d’un sympathisant de la révolte syrienne au Akkar, au Liban-Nord, cet homme de 25 ans qui boite encore se remémore son cauchemar depuis qu’il a été touché lors d’une manifestation hostile au régime à Qousseir, à 12 km de la frontière libanaise.
« Les hôpitaux en Syrie sont devenus des casernes militaires où les opposants blessés sont tués sur-le-champ. Tout civil blessé est considéré comme un rebelle », affirme-t-il à l’AFP.
Plusieurs Libanais du Akkar ont transformé leurs maisons en hôpitaux de campagne pour y recevoir des dizaines de blessés venus à travers la frontière nord ou est du Liban.
Comme Abou Hamdo, ceux-ci ont fui leur pays au péril de leur vie, traversant à pied des chemins escarpés et parfois minés par l’armée syrienne.
Le jeune Syrien à la barbe naissante raconte comment ses « passeurs » le portaient parfois quand, exténué, il n’arrivait plus à se relever.
« La douleur était tellement insupportable que j’ai souhaité à plusieurs reprises m’évanouir, pour ne plus rien sentir », se souvient-il, la mâchoire tremblante.
Abou Fida, un autre blessé, attend une opération de greffe osseuse au pied. Des tirs lui avaient déchiqueté les os lors d’une manifestation dans la ville de Homs (centre) en novembre.
Le militant avait déjà connu un calvaire lorsqu’il a été arrêté peu après l’éclatement de la révolte en mars.
« Un officier des services de sécurité m’a sommé de dire “Bachar est mon Dieu”, je lui ai répondu “Allah est mon Dieu”. Il m’a alors frappé d’un couteau sur le visage puis sur la tête », raconte-t-il, la tête encore marquée par les plaies.
Le crâne fendu, la face ensanglantée, il a été transporté presque inconscient dans un hôpital.
« J’entendais des hurlements tout le temps », raconte Abou Fida, la vingtaine, affirmant avoir vu des officiers, des infirmiers, des infirmières et des médecins frapper des blessés.
Le croyant mort, les services de sécurité demandent à ce qu’il soit remis à ses proches, avant qu’il ne soit évacué par des militants.
« Ce n’était pas un hôpital mais une boucherie où les gens étaient abattus comme des animaux, après avoir été torturés », indique-t-il.
Blessé une deuxième fois, son passage au Liban a été facilité par des militants.
« Peu avant notre arrivée à la frontière, une mine a explosé, tuant un Libanais qui aidait des Syriens blessés. Nous avons suivi ses empreintes, le chemin étant devenu sûr... que Dieu ait son âme », dit-il, ému.
En plus des sympathisants libanais, les blessés reçoivent une aide tout aussi précieuse : celle de l’Armée syrienne libre (ASL), formée de soldats ayant déserté l’armée régulière.
« Nos forces accompagnent les blessés à travers des routes secondaires jusqu’à la frontière », affirme un officier rebelle à Qousseir contacté par l’AFP depuis Beyrouth.
« Nous essayons d’éviter au maximum les heurts avec l’armée (régulière). Nous ne tirons qu’en cas de nécessité, pour sécuriser les chemins empruntés par les blessés », ajoute-t-il.
Dans les hôpitaux improvisés, les blessés reçoivent les premiers soins et passent leur période de convalescence. En cas de blessures graves, ils subissent des opérations dans des établissements aux frais du gouvernement libanais pour une période limitée.
Pour les militants syriens, le Nord du Liban à majorité sunnite reste plus « sûr » que la Békaa (Est), contrôlée par le Hezbollah chiite, principal allié de Bachar el-Assad au Liban.
Beaucoup parmi ces réfugiés ne sont pas prêts à lâcher leur cause. « Quand j’aurai fini mon traitement ici, je reviendrai en Syrie pour manifester jusqu’à la chute de Bachar el-Assad », assure Abou Fida.
Blessé au bas-ventre, Abou Hamdo a marché pendant 11 heures, malgré les mines et les tirs de l’armée syrienne, avant de parvenir au Liban, rapporte l’AFP. Tout, dit-il, plutôt que de mourir dans un hôpital de sa localité de Qousseir, aux mains des agents du régime d’Assad.
Dans la maison d’un sympathisant de la révolte syrienne au Akkar, au Liban-Nord, cet homme de 25 ans qui boite encore se remémore son cauchemar depuis qu’il a été touché lors d’une manifestation hostile au régime à Qousseir, à 12 km de la frontière libanaise.
« Les hôpitaux en Syrie sont devenus des casernes militaires où les opposants blessés sont tués sur-le-champ. Tout civil blessé est considéré comme un rebelle », affirme-t-il à l’AFP.
Plusieurs Libanais du Akkar ont transformé leurs maisons en hôpitaux de campagne pour y recevoir des dizaines de blessés venus à travers la frontière nord ou est du Liban.
Comme Abou Hamdo, ceux-ci ont fui leur pays au péril de leur vie, traversant à pied des chemins escarpés et parfois minés par l’armée syrienne.
Le jeune Syrien à la barbe naissante raconte comment ses « passeurs » le portaient parfois quand, exténué, il n’arrivait plus à se relever.
« La douleur était tellement insupportable que j’ai souhaité à plusieurs reprises m’évanouir, pour ne plus rien sentir », se souvient-il, la mâchoire tremblante.
Abou Fida, un autre blessé, attend une opération de greffe osseuse au pied. Des tirs lui avaient déchiqueté les os lors d’une manifestation dans la ville de Homs (centre) en novembre.
Le militant avait déjà connu un calvaire lorsqu’il a été arrêté peu après l’éclatement de la révolte en mars.
« Un officier des services de sécurité m’a sommé de dire “Bachar est mon Dieu”, je lui ai répondu “Allah est mon Dieu”. Il m’a alors frappé d’un couteau sur le visage puis sur la tête », raconte-t-il, la tête encore marquée par les plaies.
Le crâne fendu, la face ensanglantée, il a été transporté presque inconscient dans un hôpital.
« J’entendais des hurlements tout le temps », raconte Abou Fida, la vingtaine, affirmant avoir vu des officiers, des infirmiers, des infirmières et des médecins frapper des blessés.
Le croyant mort, les services de sécurité demandent à ce qu’il soit remis à ses proches, avant qu’il ne soit évacué par des militants.
« Ce n’était pas un hôpital mais une boucherie où les gens étaient abattus comme des animaux, après avoir été torturés », indique-t-il.
Blessé une deuxième fois, son passage au Liban a été facilité par des militants.
« Peu avant notre arrivée à la frontière, une mine a explosé, tuant un Libanais qui aidait des Syriens blessés. Nous avons suivi ses empreintes, le chemin étant devenu sûr... que Dieu ait son âme », dit-il, ému.
En plus des sympathisants libanais, les blessés reçoivent une aide tout aussi précieuse : celle de l’Armée syrienne libre (ASL), formée de soldats ayant déserté l’armée régulière.
« Nos forces accompagnent les blessés à travers des routes secondaires jusqu’à la frontière », affirme un officier rebelle à Qousseir contacté par l’AFP depuis Beyrouth.
« Nous essayons d’éviter au maximum les heurts avec l’armée (régulière). Nous ne tirons qu’en cas de nécessité, pour sécuriser les chemins empruntés par les blessés », ajoute-t-il.
Dans les hôpitaux improvisés, les blessés reçoivent les premiers soins et passent leur période de convalescence. En cas de blessures graves, ils subissent des opérations dans des établissements aux frais du gouvernement libanais pour une période limitée.
Pour les militants syriens, le Nord du Liban à majorité sunnite reste plus « sûr » que la Békaa (Est), contrôlée par le Hezbollah chiite, principal allié de Bachar el-Assad au Liban.
Beaucoup parmi ces réfugiés ne sont pas prêts à lâcher leur cause. « Quand j’aurai fini mon traitement ici, je reviendrai en Syrie pour manifester jusqu’à la chute de Bachar el-Assad », assure Abou Fida.
http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/737455/L%27epopee_des_blesses_syriens_refugies_au_Liban.html
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