Y aurait-il un lien entre la démarche réussie du Premier ministre, Nagib Mikati, au sujet du financement du Tribunal spécial pour le Liban, facilitée par le concours du président de la Chambre, Nabih Berry, et les développements survenus par la suite à la centrale électrique de Zahrani et au sein de la Middle East Airlines ?
Pour un responsable officiel, ce qui s’est passé à Zahrani est un acte de sabotage qui relève d’un comportement milicien tel que le Liban n’en avait pas connu, y compris pendant la guerre de 1975-1990. Quant à la MEA, le mouvement de grève observé par les pilotes pour protester contre l’attitude antisociale de la direction à l’égard de l’un d’eux a failli, de son côté, menacer sérieusement l’avenir de la compagnie en ce début de haute saison.
Il paraît clair, tant à Zahrani qu’à l’aéroport, et nonobstant la légitimité de certaines revendications en jeu, que, comme le souligne un député de l’opposition, ces développements contiennent des messages d’intimidation à l’intention du chef du gouvernement. Il s’agissait pour le 8 Mars de maintenir en quelque sorte une épée de Damoclès au-dessus de la tête de M. Mikati, de façon à lui faire comprendre qu’il ne saurait trop s’éloigner du cadre tracé par la majorité gouvernementale, et que s’il a bénéficié d’une marge de manœuvre dans l’affaire du financement du TSL, pour des considérations extérieures, il n’en serait pas de même pour les autres volets de l’action gouvernementale.
Ce point de vue est d’autant plus pertinent que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est pratiquement livré à une définition en bonne et due forme de l’ordre du jour du cabinet lors de sa dernière apparition télévisée.
Le secrétaire général avait en particulier remis sur le tapis le dossier dit des « faux témoins », dont on se souvient qu’il avait été le motif du renversement du gouvernement précédent. Cela signifie-t-il que d’aucuns au sein du 8 Mars envisageraient de réutiliser ce thème pour faire pression sur M. Mikati ou alors pour provoquer carrément la chute du cabinet en place le jour où sa présence ne serait plus jugée nécessaire ?
Dans les milieux de l’opposition, on estime que certaines forces de la majorité, notamment le Hezbollah, se sont efforcées, par le biais des événements de Zahrani et de la MEA, de suggérer l’existence d’un troc autour de la question du financement du tribunal. En d’autres termes, on cherche à accréditer l’idée que la décision prise par M. Mikati à ce sujet n’était pas à proprement parler individuelle et que, comme l’ont claironné des députés aounistes, un compromis avait été concocté discrètement à ce sujet par toutes les composantes de la majorité.
D’autre part, on relève dans ces mêmes milieux que lors de sa conférence de presse, Hassan Nasrallah s’est aussi employé à rendre la courtoisie au chef du CPL, le général Michel Aoun. En effet, ce dernier avait été au cours des derniers mois plus royaliste que le roi dans son rejet du financement du TSL, avant de reculer et d’avaliser la décision de M. Mikati parce que Hassan Nasrallah le souhaite, en justifiant son retournement par la nécessité de privilégier la stabilité sur tout autre considération.
En échange de ces bons services, le secrétaire général du Hezbollah se devait de promouvoir la légitimité des demandes du général Aoun et de faire pression sur le Premier ministre pour qu’il y réponde positivement, en particulier au sujet de la nomination du candidat du CPL, plutôt que celui du président de la République, à la tête du Conseil supérieur de la magistrature.
Quoi qu’il en soit, l’opposition ne cache pas sa stupéfaction à la suite de ce qui s’est passé à la centrale de Zahrani et de l’absence de réaction des responsables et des autorités judiciaires, militaires et policières face à la demande de l’EDL d’arrêter ceux qui ont entraîné l’interruption de l’activité d’un service public.
Pendant trois jours, le ministre de l’Énergie et de l’Eau a gardé le silence, la justice n’a pas bronché et pas un soldat ni un policier n’ont été dépêchés sur les lieux pour libérer la centrale et la remettre en activité. De sorte qu’aux yeux de l’opposition, ce site est lui aussi devenu une sorte d’« îlot électrique autonome », échappant à l’autorité de l’EDL et soumis à la volonté de ses ouvriers, ce qui pourrait inciter leurs homologues dans les autres centrales à utiliser les mêmes méthodes et créer d’autres « îlots » du même acabit.
Pour un député de l’opposition, ce qui s’est passé témoigne clairement d’une mentalité milicienne, non seulement dans le fait même, mais aussi dans le traitement de telles situations hors du cadre institutionnel.
En face, on se défend bien sûr d’entretenir la moindre arrière-pensée et on renvoie aux propos tenus hier, plus de 72 heures après les faits, par le ministre Gebran Bassil, selon lequel il s’est agi d’une « catastrophe » et d’un acte « irresponsable » sans aucune intention politique.
Pour un responsable officiel, ce qui s’est passé à Zahrani est un acte de sabotage qui relève d’un comportement milicien tel que le Liban n’en avait pas connu, y compris pendant la guerre de 1975-1990. Quant à la MEA, le mouvement de grève observé par les pilotes pour protester contre l’attitude antisociale de la direction à l’égard de l’un d’eux a failli, de son côté, menacer sérieusement l’avenir de la compagnie en ce début de haute saison.
Il paraît clair, tant à Zahrani qu’à l’aéroport, et nonobstant la légitimité de certaines revendications en jeu, que, comme le souligne un député de l’opposition, ces développements contiennent des messages d’intimidation à l’intention du chef du gouvernement. Il s’agissait pour le 8 Mars de maintenir en quelque sorte une épée de Damoclès au-dessus de la tête de M. Mikati, de façon à lui faire comprendre qu’il ne saurait trop s’éloigner du cadre tracé par la majorité gouvernementale, et que s’il a bénéficié d’une marge de manœuvre dans l’affaire du financement du TSL, pour des considérations extérieures, il n’en serait pas de même pour les autres volets de l’action gouvernementale.
Ce point de vue est d’autant plus pertinent que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est pratiquement livré à une définition en bonne et due forme de l’ordre du jour du cabinet lors de sa dernière apparition télévisée.
Le secrétaire général avait en particulier remis sur le tapis le dossier dit des « faux témoins », dont on se souvient qu’il avait été le motif du renversement du gouvernement précédent. Cela signifie-t-il que d’aucuns au sein du 8 Mars envisageraient de réutiliser ce thème pour faire pression sur M. Mikati ou alors pour provoquer carrément la chute du cabinet en place le jour où sa présence ne serait plus jugée nécessaire ?
Dans les milieux de l’opposition, on estime que certaines forces de la majorité, notamment le Hezbollah, se sont efforcées, par le biais des événements de Zahrani et de la MEA, de suggérer l’existence d’un troc autour de la question du financement du tribunal. En d’autres termes, on cherche à accréditer l’idée que la décision prise par M. Mikati à ce sujet n’était pas à proprement parler individuelle et que, comme l’ont claironné des députés aounistes, un compromis avait été concocté discrètement à ce sujet par toutes les composantes de la majorité.
D’autre part, on relève dans ces mêmes milieux que lors de sa conférence de presse, Hassan Nasrallah s’est aussi employé à rendre la courtoisie au chef du CPL, le général Michel Aoun. En effet, ce dernier avait été au cours des derniers mois plus royaliste que le roi dans son rejet du financement du TSL, avant de reculer et d’avaliser la décision de M. Mikati parce que Hassan Nasrallah le souhaite, en justifiant son retournement par la nécessité de privilégier la stabilité sur tout autre considération.
En échange de ces bons services, le secrétaire général du Hezbollah se devait de promouvoir la légitimité des demandes du général Aoun et de faire pression sur le Premier ministre pour qu’il y réponde positivement, en particulier au sujet de la nomination du candidat du CPL, plutôt que celui du président de la République, à la tête du Conseil supérieur de la magistrature.
Quoi qu’il en soit, l’opposition ne cache pas sa stupéfaction à la suite de ce qui s’est passé à la centrale de Zahrani et de l’absence de réaction des responsables et des autorités judiciaires, militaires et policières face à la demande de l’EDL d’arrêter ceux qui ont entraîné l’interruption de l’activité d’un service public.
Pendant trois jours, le ministre de l’Énergie et de l’Eau a gardé le silence, la justice n’a pas bronché et pas un soldat ni un policier n’ont été dépêchés sur les lieux pour libérer la centrale et la remettre en activité. De sorte qu’aux yeux de l’opposition, ce site est lui aussi devenu une sorte d’« îlot électrique autonome », échappant à l’autorité de l’EDL et soumis à la volonté de ses ouvriers, ce qui pourrait inciter leurs homologues dans les autres centrales à utiliser les mêmes méthodes et créer d’autres « îlots » du même acabit.
Pour un député de l’opposition, ce qui s’est passé témoigne clairement d’une mentalité milicienne, non seulement dans le fait même, mais aussi dans le traitement de telles situations hors du cadre institutionnel.
En face, on se défend bien sûr d’entretenir la moindre arrière-pensée et on renvoie aux propos tenus hier, plus de 72 heures après les faits, par le ministre Gebran Bassil, selon lequel il s’est agi d’une « catastrophe » et d’un acte « irresponsable » sans aucune intention politique.
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