L'ambassadeur de Syrie, Ali Abdel Karim Ali, a indiqué samedi qu'il comprenait la décision prise par Beyrouth d'imposer des visas aux Syriens. « Nous respectons et comprenons ces mesures mais les entrées et sorties des Syriens nécessitent une coopération entre les parties concernées », a souligné l'ambassadeur. « Nous sommes avec le gouvernement libanais et cette mesure nécessite une coopération », a-t-il poursuivi, ajoutant que « le Liban et la Syrie sont forts et surmonteront tous les obstacles ». « Ces mesures visent à trouver des moyens d'organisation suite à de fortes pressions », a-t-il expliqué.
Des affirmations reprises par le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim qui a assuré que la décision sera effective à partir d'aujourd'hui lundi et que les autorités libanaises demanderont dorénavant aux Syriens se présentant à la frontière de spécifier le but de leur venue et la durée de leur séjour. Le général Ibrahim a toutefois tenu à préciser qu'« il ne s'agit pas d'un visa » au sens propre du terme. Les Syriens n'ont pas besoin de visa pour entrer au Liban, et cela restera ainsi. Toutefois, les formalités auxquelles devront se soumettre les Syriens souhaitant entrer au Liban seront les mêmes que celles prévues pour les autres étrangers afin d'obtenir un visa. Sont ainsi octroyés des permis touristiques, médicaux, d'étudiants, de transit, pour consultation d'une ambassade étrangère ou pour ceux qui bénéficient d'une prise en charge par un Libanais. Tout Syrien accompagné par sa famille devra par ailleurs exhiber un livret de famille pour que cette dernière puisse aussi entrer en territoire libanais.
Un haut responsable au sein de la Sûreté générale a expliqué à L'Orient-Le Jour qu'« il ne s'agit aucunement d'un visa à obtenir au préalable auprès de l'ambassade du Liban à Damas, mais d'un formulaire qu'il faudra remplir aux passages frontaliers afin de préciser le motif de la visite, et qui ne coûtera rien aux Syriens ». « Nous voulons juste les localiser et contrôler leur présence », a-t-il noté, assurant que tout Syrien présent déjà au Liban devra se présenter aux bureaux de la SG relatifs à la région où il réside afin de faire part des motifs de sa présence, et que ces formalités devront être renouvelées chaque six mois pour un même séjour.
Machnouk rassure les réfugiés
« Avec cette nouvelle mesure, c'est la première fois dans l'histoire des deux pays que le Liban demande aux Syriens de préciser le motif de leur entrée », a indiqué pour sa part le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas. Le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a de son côté assuré qu'aucun réfugié syrien ne sera renvoyé en Syrie, même si aucun nouveau Syrien ne peut pénétrer en territoire de Libanais sous le statut de réfugié dorénavant.
Contacté par l'AFP, un porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), Ron Edmond, a toutefois regretté le fait que les nouvelles règles n'incluent pas « explicitement une clause liée aux raisons humanitaires exceptionnelles telles que prévues dans la politique gouvernementale d'octobre dernier ». « Nous comprenons les raisons citées par le gouvernement pour introduire ces règlements, mais il est de la responsabilité internationale du HCR de s'assurer que les réfugiés ne sont pas forcés à revenir à des situations où leur vie serait en danger », a-t-il précisé. Cette annonce semble officialiser les restrictions déjà en vigueur. Selon le Haut-Commissariat, le nombre de Syriens s'enregistrant au Liban sur une base mensuelle a diminué de moitié depuis la mi-2014.
Sur un autre plan, le bloc parlementaire de Zahlé a salué, lors de sa réunion périodique, la décision prise par la direction générale de la SG.
« Cette procédure vise à organiser l'entrée des Syriens sur le territoire libanais d'une part et leur rapatriement en Syrie d'autre part. Le gouvernement doit trouver une solution à ce niveau dans la Békaa, région qui ne peut plus supporter le poids de cet afflux », a-t-il précisé
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