L'éducation gratuite sera proposée cette année aux enfants de réfugiés dans les écoles publiques, parallèlement aux élèves libanais.
Le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, fort d'une enveloppe de 94 millions de dollars alimentée par l'Unicef, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et des bailleurs de fonds internationaux, a lancé hier sa campagne intitulée « Rentrée scolaire pour une éducation gratuite ».
Cette campagne a été lancée lors d'une conférence de presse à laquelle ont pris part le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Élias Bou Saab, la représentante de l'Unicef au Liban, Tanya Chapuisat, et la représentante du HCR au Liban, Mireille Girard, en présence des bailleurs de fonds, notamment des représentants de la commission de l'Union européenne et de la Banque mondiale, ainsi que de nombreux diplomates européens en poste à Beyrouth.
« Notre responsabilité est d'assurer l'accès à l'éducation à chaque enfant présent sur le territoire libanais », a expliqué M. Bou Saab.
Cette année, près de 166 000 enfants libanais et 200 000 enfants de réfugiés recevront dans les écoles publiques une éducation de base gratuite grâce aux engagements de la communauté internationale.
« Nous appelons les parents à inscrire immédiatement leurs enfants et à profiter de cette occasion unique pour leur avenir », a-t-il dit.
L'initiative vise à atteindre 366 667 enfants au total.
Le ministère, avec le soutien des agences de l'Onu et des bailleurs de fonds internationaux, couvrira les frais d'inscription à l'école, les frais des fonds de parents, et le coût des manuels et de l'équipement scolaires pour un peu plus de 325 000 enfants grâce à une subvention de 94 millions de dollars.
Un montant supplémentaire de 25 millions de dollars est nécessaire pour fournir une éducation formelle au reste des élèves que l'initiative vise à atteindre, soit 41 645 enfants vulnérables non libanais.
« Cette année marque un développement majeur : nous doublerons le nombre d'enfants inscrits dans les écoles publiques libanaises, comparé à l'année dernière », a affirmé, de son côté, Mme Chapuisat.« Malgré cela, au moins 200 000 enfants étrangers resteront en dehors du système éducatif officiel, privés de ce droit élémentaire », a-t-elle indiqué dans un entretien téléphonique avec L'Orient-Le Jour. « L'année dernière, le ministère a réussi à scolariser 106 000 enfants étrangers », a-t-elle noté, soulignant que « certains des 200 000 enfants qui ne pourront pas être scolarisés cette année bénéficient actuellement d'une éducation informelle ». Elle a précisé « qu'au cours des trois dernières années, la communauté internationale a versé à l'Unicef 190 millions de dollars pour la scolarisation gratuite », notant qu'« il faudra environ 135 millions de dollars pour scolariser 200 000 enfants ».« Pour l'année scolaire 2014-2015, les donateurs avaient versé 95 000 millions de dollars », a-t-elle précisé
(Lire aussi : Faire revivre aux petits réfugiés syriens au Liban leur pays perdu)
Mme Chapuisat a également mis l'accent sur des cours accélérés de remise à niveau qui ont été entamés, ciblant des élèves syriens qui sont, depuis le départ de leur pays, hors de l'école.
Ces cours leur permettront au bout de quelques mois de réintégrer un établissement scolaire.
Elle a aussi tenu à remercier tous les donateurs, notamment l'Union européenne, l'Allemagne, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Banque mondiale.
Cette année, 1 278 écoles publiques prendront les dispositions nécessaires pour gérer le nombre croissant de leurs élèves, alors que 259 autres établissements – soit une augmentation annuelle de 115 écoles – et 68 écoles de l'Unrwa ouvriront les classes l'après-midi pour les élèves étrangers.
« Notre priorité est d'identifier les enfants hors de l'école et de favoriser leur intégration dans les écoles publiques libanaises, a déclaré, pour sa part, Mme Girard. À une époque où les réfugiés sont confrontés à des défis de plus en plus grands dans leur vie quotidienne, l'éducation assurée à leurs enfants est plus que nécessaire. » « Cela permettra également de les aider une fois qu'ils seront en mesure de retourner en toute sécurité dans leur pays », a-t-elle ajouté.
Cette année donc, le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, et la communauté internationale permettront aux enfants réfugiés syriens de passer des espaces temporaires et non formels d'enseignement dans des camps à une éducation certifiée dans des écoles publiques.
Cette démarche inclut un programme pilote d'apprentissage accéléré, mis au point par le ministère afin d'aider les enfants qui n'ont pas été à l'école depuis plus de deux ans à combler le retard d'apprentissage par un programme intensif de quatre mois. La poursuite du programme d'apprentissage accéléré aboutira automatiquement à l'inscription dans une école publique.
La campagne « Retour à l'école » pour l'année 2015/2016 a pour objectif de fournir une éducation formelle gratuite pour l'ensemble des enfants, du jardin d'enfants au brevet, dans les écoles publiques sur l'ensemble du territoire libanais.
L'inscription est déjà ouverte aux enfants libanais et étrangers qui suivent les cours du matin.
L'inscription pour les cours de l'après-midi commencera le 5 octobre.
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