The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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September 7, 2010

L'Orient le jour - Baïtna, un espoir pour les personnes atteintes de handicaps mentaux, September 7, 2010


Par Joyce ATALLAH

Le père Boulos Matar entouré des responsables de Baïtna.
Baïtna est la première association au Liban à regrouper des personnes défavorisées atteintes de déficience mentale. Son but : les accueillir sous un même toit afin de les aider à vivre quotidiennement en communauté. Un projet novateur rendu possible grâce à la donation du terrain par l'archevêque de Beyrouth, Boulos Matar.
« Mets ta main dans la mienne. Ensemble on y arrivera. » Telle est la devise prônée par l'association Baïtna lors de l'inauguration de la construction de son immeuble de quatre étages à Fanar, le 30 juillet dernier. Une association qui a fait le pari, ô combien précurseur, de réunir des personnes de tous âges atteintes de handicaps mentaux et qui se défendent d'être le fruit de « la volonté de Dieu ». Une première au Liban.

Si l'association Foi et Lumière (depuis sa création en 1981) permet à des bénévoles d'accompagner les personnes déficientes mentalement, elle n'est pas en mesure de leur assurer un suivi quotidien. Et c'est précisément le challenge qu'a voulu relever Laurice Lichaa, bénévole de l'association Foi et Lumière et directrice de Baïtna. « La différence fondamentale entre ces deux associations, c'est que les bénévoles de Foi et Lumière se déplacent chez les personnes handicapées pour leur apporter un peu de compagnie. Tandis que Baïtna a la vocation de les réunir sous un même toit afin qu'elles s'épanouissent dans un mode de vie qui se veut familial. » C'est dans cet esprit que le projet Baïtna a vu le jour en 2006. Commence alors un travail de longue haleine motivé par la croyance, le dévouement et la persévérance. Car pour Laurice, ce projet est plus qu'une nécessité. C'est une vocation. « J'ai toujours voulu aider les personnes atteintes de handicaps mentaux. Trop souvent marginalisées, elles se retrouvent malgré elles mises à l'écart de notre société. Baïtna est un appel à vivre humainement avec ceux qui, pour beaucoup de personnes, n'ont pas le droit de vivre comme tout le monde. »

Les fondements de Baïtna
L'association Baïtna a pour volonté première de favoriser l'intégration des personnes dites « différentes ». Aussi défend-elle l'égalité des personnes, et ce quels que soient leur handicap, leur religion ou leurs niveau de vie. Cette association se veut « communauté d'accueil et d'ouverture » pour les personnes défavorisées atteintes de handicaps mentaux. Car pour Baïtna, « le handicapé mental ressemble à toi et moi ; il est capable d'aimer, de partager, de grandir et de produire ; il a un rôle nécessaire dans la société ». Une réalité trop souvent oubliée aux yeux de Laurice. C'est la raison pour laquelle elle a décidé d'aider ces personnes et, à travers elles, leurs familles. Pour réaliser au mieux ce projet, Baïtna collabore à la fois avec des écoles et des spécialistes en sciences psychologiques et humaines, mais aussi avec des organisations et des institutions non gouvernementales. C'est grâce à ces différentes coopérations que l'association a pu voir le jour et se réaliser pleinement en tant que « communauté de tolérance, de prière et d'union ». Mais ce n'est pas tout, car au-delà de cette solidarité, Baïtna est aussi une communauté de croissance et de travail. C'est pourquoi elle donne la possibilité aux personnes handicapées mentales de développer leurs capacités et leurs compétences au travers de divers ateliers adaptés à leur condition, afin de les aider à être actifs et productifs au sein de la société.

Le financement
Baïtna est une association sans but lucratif. Financée uniquement par des dons, elle se développe grâce à la générosité des citoyens. C'est donc cette générosité qui détermine l'avancée et la pérennité de l'association dans le temps. À l'heure actuelle, Baïtna n'a reçu aucune aide pécuniaire de l'État libanais. Mais il se pourrait que le ministre des Affaires sociales accepte de prendre en charge certains besoins de l'association. Cependant, rien n'a encore été décidé de façon affirmative. De même, Baïtna ne reçoit aucun financement de la part des familles ayant un enfant handicapé. Quant au personnel, tous les membres de l'association sont des bénévoles. Ils sont au nombre de neuf, dont l'aumônier le père Daoud Kawkabani. Une équipe qui œuvre chaque jour « à faire respecter davantage la personne humaine, quel que que soit son handicap ».

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